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Le Lausanne HC et Fribourg-Gottéron se disputent la Broye

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La Broye est située au sud des lacs de Neuchâtel (à gauche) et Morat (à droite). Image: KEYSTONE

Le Lausanne HC et Fribourg-Gottéron se disputent l'amour d'une région

Les deux clubs sont très actifs dans la Broye, «un endroit stratégique» de 83 000 habitants. Mais depuis plusieurs années, une équipe a pris le dessus sur l'autre.
09.04.2024, 19:0810.04.2024, 08:54
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C'est un territoire 11 fois plus grand que Lausanne et 50 fois plus vaste que la ville de Fribourg. Il porte le nom du cours d'eau qui le traverse dans sa longueur: la Broye. Plus de 83 000 habitants y vivent, et ne leur demandez pas s'ils sont plutôt Vaudois (31 communes sont référencées dans la région) ou Fribourgeois (18): ils sont Broyards avant tout.

Certains, beaucoup même, adorent le hockey sur glace. Or ils n'ont pas de club régional à aimer, ni de patinoire dans laquelle se rendre pour exulter. «Cela fait des dizaines d'années qu'on en attend une, mais c'est peut-être pour bientôt. Un projet avance bien à Payerne, les dernières oppositions sont en train d'être levées», nous apprend Alain Schafer, le journaliste sportif de l'hebdomadaire régional La Broye.

Cette population privée de hockey sur glace est géographiquement tiraillée entre deux clubs principaux (Berne a aussi des soutiens mais ils sont moindres): l'un est au sud-ouest et c'est le Lausanne HC, l'autre se trouve à l'est et c'est Fribourg-Gottéron. La position de la Broye fait de cette région intercantonale «un endroit stratégique» pour les Dragons, selon ce que nous a dit son directeur général John Gobbi. Contacté par watson, Lausanne dresse le même constat: «Le LHC se veut un club rassembleur de tout un canton. Dans cette optique, chaque région et district sont importants à nos yeux.»

La Broye figure en bleu foncé sur la carte. Les clubs de Lausanne et Fribourg sont représentés par leur logo.
La Broye figure en bleu foncé sur la carte. Les clubs de Lausanne et Fribourg sont représentés par leur logo.

Parmi les dix districts vaudois, il en est pourtant un sur lequel le Lion se casse les crocs, et c'est justement celui de la Broye-Vully. Même le préfet est supporter du CP Berne. «La proportion de fans lausannois dans ce district est relativement faible», est obligé de reconnaître le LHC.

Parmi les abonnés à la Vaudoise aréna, 2,9% viennent de la Broye. Un pourcentage qui descend à 2,2% cette saison si l'on tient uniquement compte des spectateurs (hors abonnés).

Si le Lausanne HC mène actuellement (3-1) dans la demi-finale qui l'oppose à Fribourg-Gottéron sur la glace, il n'a pas le monopole du coeur dans la Broye intercantonale. Les Dragons revendiquent plus de 60 partenaires (ou sponsors) dans la région. Ces derniers disposent au total de quelques 500 abonnements à la BCF Arena. «Parmi la population, c'est 70-30 en faveur de Fribourg-Gottéron», appuie le gérant du magasin spécialisé de hockey (Chip Sport) à Payerne. «À partir de Cheyres quand on vient d'Yverdon, et après Moudon depuis Lausanne, la population est plutôt tournée vers les Dragons», dit Antoine Descloux, ancien joueur de Saint-Léonard devenu actif dans la région avec son entreprise de patinoires mobiles. Une impression partagée par le LHC. Celui-ci n'a donc pas réussi à convertir les habitants des enclaves fribourgeoises et, pire, voit désormais des Broyards du canton de Vaud caresser le Dragon dans le sens des écailles.

Comment l'expliquer? Pourquoi Gottéron est-il plus populaire que son rival romand jusque sur ses terres? Nous avons posé la question à Olivier Piccard. Le préfet vaudois du district Broye-Vully a deux casquettes (il est aussi le président actuel de la Communauté régionale de la Broye) et une écharpe (celle du CP Berne).

«Le succès de Fribourg-Gottéron répond d'abord à une question de proximité. Lausanne est quand même à 45km de Payerne, chef-lieu de la Broye vaudoise, tandis que Fribourg n'est qu'à 20 km. Ensuite, le LHC n'est installé durablement dans l'élite que depuis une dizaine d'années, tandis que Gottéron est en National League depuis plus de quarante ans. J'imagine que les gens sont plus disposés à suivre une équipe en première division qu'une autre en seconde, ou qui navigue entre les deux ligues.»

Il paraît tout aussi naturel que les Broyards s'assemblent avec ceux qui leur ressemblent. «Gottéron attire des supporters de tout le canton, y compris des zones rurales comme la notre», observe Olivier Piccard. «Il y a une ambiance plus villageoise à Fribourg qu'à Lausanne», insiste un membre du fan-club Broye Gottéron, accueilli par des employés en costard lors de son dernier déplacement à la Vaudoise aréna pour encourager ses Dragons. «C'est le genre de choses dont on n'a pas l'habitude à Fribourg!»

Le Lausanne HC sait que la partie n'est pas gagnée pour lui dans cette région où on lit La Liberté avant 24 Heures, où les lignes téléphoniques sont précédées de l'indicatif 026, où les hockeyeurs de Gottéron vont à la rencontre des enfants et où l'on croise Julien Sprunger (qui vit à Estavayer-le-Lac) au tea-room. Mais il refuse de laisser la part du lion à son adversaire sans se battre. «Nous avons organisé plusieurs activités dans cette région ces dernières années, fait savoir le club. Nous avons participé à des girons en 2022, dont celui de la Broye, avec différentes activités: joutes sportives, présence de l’Academy, stand LHC… La même année, nous avons sillonné le canton avec le bus du club, passant notamment par Moudon. Au programme: visite du bus de la 1re équipe, petits jeux de hockey avec les enfants présents, etc…»

Ce n'est visiblement pas suffisant, mais Lausanne a prévu d'autres actions «pour aller davantage encore à la rencontre de notre communauté, pas uniquement à la Vaudoise aréna, mais dans plusieurs régions du canton». Le match entre le LHC et Fribourg promet de se poursuivre bien après la série des demi-finales.

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