Pour la première fois de son histoire, le Lausanne HC a remporté la saison régulière l'année dernière et a atteint une deuxième finale consécutive en play-offs. Et voilà donc le troisième essai pour réaliser l’impossible: décrocher le tout premier titre du club.
Le directeur sportif John Fust a beaucoup bougé sur le marché des transferts, mais il a préservé l’ossature locale et renforcé les postes étrangers: le meilleur buteur de la ligue, Austin Czarnik, est arrivé de Berne. Même si les nouvelles recrues représentent environ un tiers de l’effectif, le noyau reste intact. L’entraîneur-chef Geoff Ward saura intégrer ces renforts et maintenir l’équilibre entre les sept étrangers de haut vol.
Dans les cages, un poste-clé, Lausanne affiche sans doute le duo le plus solide de la ligue: le revenant Connor Hughes et Kevin Pasche. Tout le club vit en mode mission et le public passionné insuffle l’énergie nécessaire pour un nouvel élan. Défendre un titre est déjà compliqué. Après deux échecs serrés et dramatiques en finale, un troisième essai l’est encore plus. Si Lausanne n’y parvient pas cette saison, alors quand?
Connor Hughes, héros de la finale 2024, est de retour. Kevin Pasche, héros de la finale 2025, est resté. Lausanne est la seule équipe de la ligue avec deux gardiens numéro 1. Deux «mâles alpha» peuvent-ils cohabiter? Normalement non. Mais Geoff Ward et le fin stratège John Fust sauront transformer cette concurrence en moteur plutôt qu’en poison.
Geoff Ward a pris les rênes du LHC le 6 novembre 2022, menant l’équipe à deux finales consécutives et au titre de saison régulière l’an dernier. Plus impressionnant encore: il a su stabiliser le vestiaire dans un environnement émotionnellement chargé et parfois chaotique. Son contrat a été prolongé jusqu’en 2028. Peu probable qu’il soit encore en poste au printemps 2028, mais la saison prochaine, son poste est assuré. Alors pourquoi pas la note maximale? Parce qu’un coach qui perd deux finales d’affilée ne mérite pas un 10. Point.
La saison passée, Lausanne possédait la 3ᵉ meilleure défense de la ligue derrière les ZSC Lions et Langnau. Les départs des deux internationaux, médaillés d’argent au Mondial, Andrea Glauser (Prague 2024, Stockholm 2025) et Lukas Frick (Copenhague 2018), laissent un vide impossible à combler. Mais avec deux excellents gardiens derrière, la défense reste assez solide pour jouer les premiers rôles. Le véritable crash-test défensif n’arrivera qu’en play-offs.
Les postes offensifs étrangers ont été mieux pourvus. Quatrième meilleure attaque l’an dernier, l’équipe sera au moins aussi productive. Un problème persiste: la profondeur d’effectif. Elle suffit pour briller en saison régulière, mais pas pour les sommets. Quand, lors d’un match décisif en finale, on n’a plus que Stefan Rüegsegger, Benjamin et Jordann Bougro à aligner sur la quatrième ligne, on ne devient pas champion.
Energie, passion et qualité de jeu pourraient suffire une nouvelle fois pour remporter la saison régulière. Mais répéter l’exploit est toujours ardu, et la charge supplémentaire de la Champions League ne va rien simplifier.
Adaptation en français: Yoann Graber