Thibaut Monnet, la dernière fois que vous avez quitté le vestiaire du HC Sierre?
Fin août, l’année passée. J’étais loin de penser que c’était la fin de ma carrière. Je sentais que j’avais pris un coup, bien sûr, mais ça allait encore. Malheureusement, les commotions se déclarent souvent quelques jours après.
…que vous avez eu mal quelque part ?
Ça ne fait pas si longtemps! C’était la semaine dernière, j’étais courbaturé après un travail en salle de force.
...que vous vous êtes senti vieux?
Jamais! (il rit)
La dernière fois que vous avez signé un autographe?
Durant la période de Noël, j’ai croisé quelqu’un qui me l’a demandé.
…que vous avez reçu le puck?
L’été dernier, au mois d’août à l’entraînement. Un coéquipier m’a tiré dans les jambes.
A quel point est-ce douloureux?
Si c’est du bon côté des jambières ça va, mais si c’est sur les pieds ou les chevilles, ça peut faire vraiment mal. Parfois, même en appliquant de la glace, tu ne peux plus marcher pendant quelques jours.
La dernière fois que vous avez perdu une dent?
Je n’en ai jamais perdu. Juste des petits bouts, par-ci par-là. J’ai bien eu des points de suture vers la bouche mais pour les dents, c’est tout bon!
La dernière fois que vous vous êtes senti très fort?
Pendant les play-offs, l’an passé avec Sierre. J’aime bien l’adrénaline des séries finales. J’avais confiance en mon jeu, je sentais que tout ce que j’entreprenais fonctionnait.
…que vous avez supporté une équipe qui n’était pas la vôtre?
Cette saison pendant les play-offs. J’aime bien revoir mes anciennes équipes. J’ai notamment suivi les matches des ZSC Lions et de Fribourg-Gottéron.
La dernière fois que vous vous êtes demandé ce que vous alliez faire après votre carrière de hockeyeur?
J’ai eu la chance de préparer gentiment la suite, en créant une entreprise de management sportif. On conseille les carrières d’athlètes de différents sports. Je me suis, en revanche, souvent posé des questions: est-ce que ce sera bien, ça va fonctionner, j’aurai du plaisir?
…que vous avez pleuré au hockey?
Quand j’étais gamin, après une défaite. Je devais être énervé. En tant qu’adulte, même après mes deux titres de champion avec les ZSC Lions, je n’ai pas pleuré. J’étais trop fatigué pour ça! Et puis dans le sport, je pleure plus facilement de frustration que de joie.
La dernière fois que vous avez écopé d’une pénalité de match?
Je n’en ai pris qu’une seule durant ma carrière. C’était en 2003 ou 2004, ça fait un bail! Je jouais à Langnau, j’avais touché un adversaire au visage avec ma canne. Je crois que c’était contre Bâle.
…que vous avez lâché les gants?
Je ne me suis jamais battu.
C’est pour ça que vous avez toutes vos dents?
Oui, peut-être. (il se marre)
La dernière fois qu’on vous a reconnu dans la rue?
Il y a deux semaines, dans un restaurant à Zurich. Un supporter est venu vers moi. Il m’a salué et m’a dit quelques mots sympas.
La dernière fois que vous vous êtes fait engueuler par votre entraîneur?
C’est arrivé souvent, comme je n’écoutais rien! (il rit) Plus sérieusement, c’est arrivé quelques fois l’année dernière avec Sierre, mais c’était surtout en raison de mon style de jeu. Comme je suis un joueur offensif, je dois parfois prendre des décisions que les entraîneurs n’apprécient pas trop.
C’est-à-dire?
Les coachs sont obligés d’accorder un peu de liberté aux joueurs offensifs, pour qu’ils soient performants. Or, certains entraîneurs avec un système de jeu strict n’apprécient pas trop les prises de risques, les spéculations ou les initiatives personnelles. Cela dit, quand on inscrit des points, ils sont contents aussi. Il faut trouver le bon équilibre.
La dernière fois que vous avez entendu le public chanter votre nom?
En Coupe de Suisse. Je portais le maillot de Winterthour et on recevait les ZSC Lions. On avait pris une seille mais les fans adverses, ceux de Zurich, ont chanté mon nom. J’avais une super relation avec eux. Ce soir-là, j’ai vécu une belle émotion.
Mais vous n’avez quand même pas pleuré?
Non! (il rit)
La dernière fois que vous vous êtes extasié devant un hockeyeur?
Je n’ai pas eu beaucoup d’idoles durant ma carrière, alors je citerai le joueur qui me faisait rêver enfant: Sergei Fedorov.
Pourquoi lui?
Il était élégant, puissant et très complet: il marquait et défendait bien.
La dernière fois que vous avez porté le maillot de l'équipe de Suisse?
C'était en 2014, juste avant les Mondiaux. J'ai vécu une aventure splendide avec la Suisse tout au long de ma carrière et de mes 149 sélections. Porter le maillot a toujours été un privilège, chaque convocation me rendait heureux.
La dernière fois enfin, qu’un journaliste vous a posé une question bête?
Ce matin! (il se marre) Je plaisante, votre questionnaire était très sympa.