Il ne possède pas le palmarès le plus fourni. Claudio Imhof ne fait pas non plus partie des plus grandes figures du cyclisme suisse. Il a toutefois vécu son quart d’heure de célébrité l’an passé, lorsqu’il a remporté le classement final de la Track Champions League, ce nouveau circuit mondial monté de toutes pièces par l’instance faîtière du sport cycliste. L’athlète, aujourd’hui âgé de 33 ans, avait été le plus régulier au cours des différentes manches, pour s’offrir lors des finales à Londres la tunique de vainqueur.
La troisième édition de l’UCI Track Champions League débute ce week-end, et seuls 18 coureurs sont autorisés à participer, du moins dans la catégorie endurance masculine. La plupart sont des médaillés mondiaux ou européens. Imhof fait partie de ce cercle, le pistard ayant déjà glané de nombreuses breloques aux Championnats d’Europe de cyclisme sur piste.
En 2016, il avait aussi décroché la médaille de bronze aux Mondiaux de Londres. En 2023, il sera le seul à représenter la Suisse en Champions League.
Claudio Imhof est impatient de retrouver la Track Champions League. Le format de compétition lui convient, il a d’ailleurs déjà remporté une étape, c’était à Londres en 2021.
Il se déplacera seul à Majorque, Berlin et Paris, mais cela ne semble pas lui poser problème, comme il l’explique: «J'arrive toujours le plus tard possible et je rentre immédiatement chez moi le matin suivant la course. C'est là que je peux le mieux me préparer pour l'étape suivante. Je veux passer le moins de temps possible dans les hôtels.»
Le Thurgovien sera en revanche accompagné par sa petite-amie lors des deux dernières manches, disputées dans le vélodrome de Londres. Le site plait particulièrement à ce fromager de formation.
La préparation d’Imhof n’a pas été aussi idéale que l’an passé. En juin, il a dû se faire opérer de la main après un incident en France. «Il me manque du foncier. J’ai aussi participé à moins de courses sur route», explique Imhof.
Les pistards - quand ils ne sont pas spécialistes de la vitesse - acquièrent souvent sur route le bagage nécessaire pour briller sur la piste. En début de semaine, Imhof parcourait ainsi 150 kilomètres en un jour, d'abord seul puis derrière derny.
Bien sûr, il aimerait à nouveau goûter aux joies de la victoire, mais ne le dit pas. Au lieu de ça, il préfère puiser dans les certitudes de l’an passé.
Le tenant du titre est nerveux. Mais comme il le dit si bien, cela «fait partie du jeu, sinon on peut arrêter». Il se met la pression, mais tente de se décontracter. Le champion d’Europe juniors du scratch n’a pas l’intention de mettre un terme à sa carrière, bien qu’il doive faire face à des difficultés financières.
L'été prochain, Paris accueillera les Jeux Olympiques. Pour Claudio Imhof, 33 ans, ce serait une grande première. Par deux fois déjà, il n'a pas été retenu malgré de belles performances, comme en 2016 avec sa médaille aux Championnats du monde ou en 2021, lorsqu’avec la Suisse, il avait remporté l’argent en poursuite par équipes aux Championnats d’Europe, organisés à Granges. Il serait maintenant grand temps pour le Thurgovien de découvrir les Jeux.
Paris est l’objectif d’Imhof depuis l’été 2021. Mais à l’heure actuelle, l’équipe suisse de poursuite est en retard si l’on compare avec l’élite mondiale. Imhof vise également une qualification individuelle, pour la course à l’américaine et l’omnium.
Les Suisses qui composent l’équipe de poursuite ont encore plusieurs chances de se qualifier. Mais pour cela, il faudra voyager. Aux Pays-Bas en janvier, à l'occasion des Championnats d’Europe, et lors des étapes de la Coupe des Nations, à Hong Kong, Brisbane et Toronto. Pour ce qui est du ticket individuel, les résultats obtenus en Track Champions League ne sont pas pris en compte. «Malheureusement», conclut Imhof.
Adaptation en Français: Romuald Cachod