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Imhof: «Les Français n’applaudissent que leurs coureurs»

Imhof: «Les Français n’applaudissent que leurs propres coureurs»
Imhof se prépare à retrouver la Track Champions League.Image: KEYSTONE
Interview

«Les Français n’applaudissent que leurs propres coureurs»

Il y a bientôt un an, le pistard Claudio Imhof remportait l’UCI Track Champions League, à la surprise générale. Le Thurgovien remet son titre en jeu dans la catégorie endurance, alors que le coup d’envoi de la troisième édition sera donné samedi à Majorque.
20.10.2023, 11:4620.10.2023, 18:44
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Il ne possède pas le palmarès le plus fourni. Claudio Imhof ne fait pas non plus partie des plus grandes figures du cyclisme suisse. Il a toutefois vécu son quart d’heure de célébrité l’an passé, lorsqu’il a remporté le classement final de la Track Champions League, ce nouveau circuit mondial monté de toutes pièces par l’instance faîtière du sport cycliste. L’athlète, aujourd’hui âgé de 33 ans, avait été le plus régulier au cours des différentes manches, pour s’offrir lors des finales à Londres la tunique de vainqueur.

La troisième édition de l’UCI Track Champions League débute ce week-end, et seuls 18 coureurs sont autorisés à participer, du moins dans la catégorie endurance masculine. La plupart sont des médaillés mondiaux ou européens. Imhof fait partie de ce cercle, le pistard ayant déjà glané de nombreuses breloques aux Championnats d’Europe de cyclisme sur piste.

En 2016, il avait aussi décroché la médaille de bronze aux Mondiaux de Londres. En 2023, il sera le seul à représenter la Suisse en Champions League.

Londres, sa piste préférée

Claudio Imhof est impatient de retrouver la Track Champions League. Le format de compétition lui convient, il a d’ailleurs déjà remporté une étape, c’était à Londres en 2021.

«Il y a trois courses par soirée. Il faut surtout être capable de tenir debout, cela me va bien.»

Il se déplacera seul à Majorque, Berlin et Paris, mais cela ne semble pas lui poser problème, comme il l’explique: «J'arrive toujours le plus tard possible et je rentre immédiatement chez moi le matin suivant la course. C'est là que je peux le mieux me préparer pour l'étape suivante. Je veux passer le moins de temps possible dans les hôtels.»

Le Thurgovien sera en revanche accompagné par sa petite-amie lors des deux dernières manches, disputées dans le vélodrome de Londres. Le site plait particulièrement à ce fromager de formation.

«Avec 12 000 spectateurs, le vélodrome affiche toujours complet. Le spectacle de lumière est unique. Et les spectateurs londoniens soutiennent tous ceux qui tentent des choses. Pas comme les Français, qui n’applaudissent que leurs propres coureurs.»
Le vélodrome dont parle Imhof avait accueilli les épreuves de cyclisme sur piste lors des Jeux de Londres.
Le vélodrome dont parle Imhof avait accueilli les épreuves de cyclisme sur piste lors des Jeux de Londres. Image: Shutterstock

Les pistards ont un lien avec la route

La préparation d’Imhof n’a pas été aussi idéale que l’an passé. En juin, il a dû se faire opérer de la main après un incident en France. «Il me manque du foncier. J’ai aussi participé à moins de courses sur route», explique Imhof.

Les pistards - quand ils ne sont pas spécialistes de la vitesse - acquièrent souvent sur route le bagage nécessaire pour briller sur la piste. En début de semaine, Imhof parcourait ainsi 150 kilomètres en un jour, d'abord seul puis derrière derny.

Imhof avait participé au Tour de Suisse en 2022, sous les couleurs de l'équipe nationale.
Imhof avait participé au Tour de Suisse en 2022, sous les couleurs de l'équipe nationale.Image: KEYSTONE

Bien sûr, il aimerait à nouveau goûter aux joies de la victoire, mais ne le dit pas. Au lieu de ça, il préfère puiser dans les certitudes de l’an passé.

«J’ai fait tout ce que j’ai pu en amont. J’espère que cela suffira pour atteindre les premières places. Mais la concurrence est probablement encore plus forte que l’année dernière. Il y a un an, je suis devenu plus fort de course en course.»

Le plaisir de rouler est plus important que l'argent

Le tenant du titre est nerveux. Mais comme il le dit si bien, cela «fait partie du jeu, sinon on peut arrêter». Il se met la pression, mais tente de se décontracter. Le champion d’Europe juniors du scratch n’a pas l’intention de mettre un terme à sa carrière, bien qu’il doive faire face à des difficultés financières.

«Je prends toujours du plaisir à rouler. Tant que cela reste ainsi et que je suis en bonne santé, je continuerai.»

Le calvaire des non-sélections olympiques

L'été prochain, Paris accueillera les Jeux Olympiques. Pour Claudio Imhof, 33 ans, ce serait une grande première. Par deux fois déjà, il n'a pas été retenu malgré de belles performances, comme en 2016 avec sa médaille aux Championnats du monde ou en 2021, lorsqu’avec la Suisse, il avait remporté l’argent en poursuite par équipes aux Championnats d’Europe, organisés à Granges. Il serait maintenant grand temps pour le Thurgovien de découvrir les Jeux.

Claudio Imhof et ses coéquipiers au départ de la poursuite par équipes.
Claudio Imhof et ses coéquipiers au départ de la poursuite par équipes.Image: KEYSTONE

Paris est l’objectif d’Imhof depuis l’été 2021. Mais à l’heure actuelle, l’équipe suisse de poursuite est en retard si l’on compare avec l’élite mondiale. Imhof vise également une qualification individuelle, pour la course à l’américaine et l’omnium.

Voyager pour voir Paris

Les Suisses qui composent l’équipe de poursuite ont encore plusieurs chances de se qualifier. Mais pour cela, il faudra voyager. Aux Pays-Bas en janvier, à l'occasion des Championnats d’Europe, et lors des étapes de la Coupe des Nations, à Hong Kong, Brisbane et Toronto. Pour ce qui est du ticket individuel, les résultats obtenus en Track Champions League ne sont pas pris en compte. «Malheureusement», conclut Imhof.

Adaptation en Français: Romuald Cachod

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