Un ancien enseignant a comparu jeudi en appel devant le Tribunal cantonal valaisan. Il avait été condamné en première instance à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour avoir commis des actes d'ordre sexuel avec des enfants.
L'homme de 39 ans a dû répondre d'actes d'ordre sexuel avec des enfants, de pornographie et de violation du domaine secret et du domaine privé au moyen d'un appareil de prise de vues. En janvier 2024, le Tribunal de district de Sierre avait également prononcé une interdiction d'exercer une activité, professionnelle ou non impliquant des mineurs pendant 10 ans.
L'homme est accusé d'avoir touché une de ses élèves, âgée entre 10 et 12 ans au moment des faits, au niveau des seins, des fesses et de l'entrejambe, à trois reprises, après la fin des cours, à l'école. Selon l'accusation, ces faits remontent entre 2016 et 2018. Elle a porté plainte formellement environ trois ans plus tard en janvier 2020. Les faits sont réfutés par l'ancien enseignant.
Il a précisé à la barre:
Désormais formateur pour adultes dans un autre canton, l'ancien enseignant est aussi accusé d'avoir entretenu des relations sexuelles avec une jeune fille de 15 ans, dont il était de 14 ans son aîné et avec laquelle il est resté, en couple, plusieurs années. Celle-ci ne s'est pas portée partie plaignante, ne se considérant pas comme une victime. Les faits ont toutefois été poursuivis d'office.
Il estime:
Il lui est également reproché d'avoir échangé, en 2017, des messages avec une adolescente de 15 ans l'amenant à parler de sexualité, à s'échanger des photos et des vidéos à connotation sexuelle. Quelque 280 clichés de ce genre ont été retrouvés en sa possession, durant l'enquête. Plusieurs jeunes adolescentes prises en photo ont porté plainte. «J'admets avoir effectué ces photos sans consentement. J'ai eu un comportement irrespectueux et inadéquat», a confirmé l'accusé à la présidente du Tribunal Béatrice Neyroud.
«Cette affaire côtoie la bassesse humaine», a entamé le procureur, au moment de sa plaidoirie. Durant sa prise de parole, Olivier Vergères a mis l'accent, à grands renforts d'exemples, sur «les versions à géométrique variable, contradictions et incohérentes de l'accusé et son attirance pour les très jeunes filles.» «C'est un véritable prédateur sexuel que vous avez à juger» a-t-il lancé à la Cour. «L'accusé a toujours minimisé les faits. Il n'a pas pris la mesure de ses actes, d'une extrême gravité portant atteinte à des enfants».
Tout comme le procureur, Jean-Luc Addor, avocat de la principale plaignante a conclu au rejet de l'appel. «Le verdict de première instance a démontré que l'on croyait à sa parole et a mis des mots sur des faits et des comportements d'un pédophile. L'accusé a abusé de l'autorité et de la confiance de la jeune fille que je représente.»
De son côté, Me Guglielmo Palumbo a demandé en vain, en début de l'audience, le renvoi du procès afin de permettre à la Cour de réauditionner plusieurs protagonistes. Débouté, l'homme de loi a ensuite plaidé l'acquittement de son client. «Personne ne peut savoir ce qui s'est passé dans un huis clos», a-t-il dit, songeant à la principale plaignante dans cette affaire. Il a longuement rappelé la présomption d'innocence dont doit jouir son client.
Pour sa consoeur, Me Amélie Vocat, «les versions de la plaignante regorgent de contradictions, d'incohérences et de flou. L'avocate a notamment parlé d'un risque de faux souvenirs et de déclarations réalisées sous stress.»
Le verdict sera connu dans quelques semaines. (ats/svp)