Depuis 25 ans, il se rend chaque année au Concours Eurovision de la chanson: Jouni Pihkakorpi, président du «Euroviisuklubi», le fan-club finlandais de l'Eurovision Song Contest (ESC). Il porte un T-shirt noir avec une inscription colorée et scintillante: «OGAE Finland» (Organisation Générale des Amateurs de l'Eurovision). Quelques paillettes brillent sur son visage:
La fête a commencé dès dimanche: le tapis turquoise, la cérémonie d'ouverture, Bâle: «C'était merveilleux», dit Pihkakorpi. Et il s'y connaît en villes hôtes de l'ESC. Bâle est une ville facile d'accès et l'ESC est bien intégré. Lorsqu'il est arrivé vendredi soir, il n'avait encore rien aperçu de l'édition helvétique du plus grand concours musical du monde. Le lendemain, il a commencé à découvrir les détails et décorations festives de la ville: «pas pompeux, mais harmonieux».
Le fan-club finlandais compte plus de 1000 membres au total. Avec environ 400 fans finlandais, Pihkakorpi parcourt Bâle. «Tout le monde adore la Suisse», dit-il. Pourquoi? «C'est tellement paisible.» C'est une chance que Nemo ait gagné l'année dernière, car cela permet au concours de se tenir dans un pays sûr. Le fait qu'un grand nombre de policières et de policiers soit présent ne surprend pas Jouni Pihkakorpi. «C'est comme ça que ça doit être», dit-il.
La situation politique a toujours influencé l'ESC, et en ce moment, la participation d'Israël fait office de «pomme de discorde», comme il l'appelle. Il s'exprime à ce sujet:
Et pour Pihkakorpi, Bâle est moins chère que prévu: «McDonald's coûte le même prix chez nous!»
Pihkakorpi vient d'Helsinki et travaille pour le compte d'une compagnie de ferries. Pendant son temps libre, il organise des événements, tels que des soirées de présentation dans plusieurs villes, des fêtes de Noël, des rencontres estivales, et même une croisière spéciale ESC.
Lors de cet événement, environ 2000 personnes en provenance de Finlande et de Suède, accompagnées d'artistes, font la fête à bord d'un navire qui effectue le trajet entre Helsinki et Stockholm, avant de revenir.
Le financement de l'événement provient des cotisations des membres, des sponsors et de nombreux bénévoles.
Cette année, la Finlande fait également parler d'elle: sa représentante, Erika Vikman, se produit avec la chanson «Je viens», une allusion ambiguë à l'extase sexuelle. En conséquence, l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui regroupe actuellement 73 radiodiffuseurs de 56 pays, a jugé sa tenue, le thème de sa chanson et ses mouvements «trop sexuels», et donc inappropriés pour un public jeune. En conséquence, l'artiste a modifié sa prestation.
«Je pense que le titre de la chanson est un peu ironique», déclare Pihkakorpi. De nombreux Finlandais connaissent cette phrase allemande tirée des vieux films érotiques, ce qui lui donne une dimension historique et décalée. Cependant, ce qui est vraiment important, selon lui, c'est tout autre chose:
Pour Jouni Pihkakorpi, la semaine de l'ESC équivaut aux fêtes de Noël, du Nouvel An et de la Saint-Jean-Baptiste réunis. Chaque soir, il fait la fête à Bâle, rencontre des fans d'autres pays et discute de musique. Côté météo, 18 degrés, quelques nuages et très chaud au soleil: «A Bâle, c'est comme en été en Finlande».
Il est d'autant plus difficile pour Pihkakorpi de repartir à Helsinki dimanche. Il déclare à ce sujet:
Pour pouvoir digérer ce vide, il s'est accordé encore cinq jours de congé. «Faire la lessive. Respirer. Avant que l'année de l'ESC ne commence à nouveau.» Ensuite, il réserve déjà des hôtels dans le pays hôte de l'Eurovision de l'année suivante.
Mais ce n'est pas encore le moment. D'abord, il va assembler des tenues aux tons bleu et blanc dans son hôtel et glisser le drapeau finlandais dans son sac à dos, car les festivités ne sont pas terminées et l'attendent.
Traduit et adapté par Noëline Flippe