Le Gouvernement jurassien va lancer d’ici à la fin du mois un audit au sein du Département de la formation, de la culture et des sports (DFCS) qui aura pour but d'analyser son fonctionnement. Une récente enquête de Radio fréquence Jura (RFJ) a mis en cause le management de Martial Courtet.
La décision du Gouvernement a été prise «en plein accord avec le ministre Martial Courtet (Centre) qui lui-même avait proposé qu’une telle analyse soit menée», a indiqué mardi en fin d'après-midi l'exécutif.
Soucieux de disposer d’une analyse objective et complète de la réalité, le collège gouvernemental a décidé de mandater un audit externalisé et en a confié le pilotage à un comité composé de la vice-présidente du Gouvernement Nathalie Barthoulot, du chancelier d’Etat et de la cheffe du Service des ressources humaines.
L'audit sera confié à un mandataire externe au canton du Jura. Le Gouvernement souhaite pouvoir disposer des résultats au plus tard à la fin du mois d’août afin de bénéficier d’une présentation transparente des faits et de pouvoir les communiquer avant les élections cantonales.
Tout est parti d'une question écrite de la députée verte Pauline Godat, qui a interrogé le Gouvernement sur les départs intervenus ces dernières années au sein du DFCS. Dans une longue enquête parue jeudi dernier, RFJ a donné la parole à de nombreux anciens et actuels collaborateurs du Département, qui ont mis en cause le management du ministre.
Deux chefs du Service de la formation post-obligatoire, Jean-Pascal Lüthi et Manuel Donzé, ont démissionné ces trois dernières années. En mars, c’est Jackie Vorpe, déléguée intercantonale à la formation, qui a jeté l'éponge après un an et demi de fonction, relevait notamment RFJ.
Les témoignages recueillis par la radio locale semblent tous pointer dans une seule et unique direction, et visent clairement Martial Courtet.
«Pression permanente», ministre qui «se focalise sur son image», collaborateur «mal à l'aise» ou enseignant ne se sentant «pas en sécurité»: les personnes interrogées dans le cadre de l'enquête n'ont pas été tendres avec l'élu du Centre.
La radio locale a également fait réagir Martial Courtet à ces allégations. «Mon travail est d'être exigeant avec moi-même, et je le suis aussi avec les autres», a-t-il notamment déclaré.
Reconnaissant que son management avait pu user certains collaborateurs, il a aussi remercié «tous les autres que vous ne citez pas et qui font un excellent travail.»
Lundi, Le Centre Jura a annoncé réitérer sa confiance envers Martial Courtet. Ce dernier a assuré à son parti qu'il allait «prendre les mesures nécessaires pour faire toute la lumière» sur la situation au sein du DFCS et «être transparent». Par la même occasion, le parti a regretté que les témoignages «interviennent par le biais des médias et de manière anonyme». (ysc/ats)