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«Pression» et «terreur»: Martial Courtet est dans la sauce

Le conseiller d'Etat jurassien Martial Courtet, en charge de la formation, de la culture et du sport (DFCS), membre de la Délégation aux affaires jurassiennes: son management mis en cause, un aud ...
D'après une enquête, le département dirigé par Martial Courtet serait sujet à un environnement de travail délétère au mental de ses collaborateurs.Image: keystone, PETER SCHNEIDER

«Pression» et «terreur»: ce ministre jurassien est dans la sauce

Le ministre jurassien Martial Courtet voit son management mis en cause après qu'une enquête a révélé qu'un climat hostile, causant une «pression permanente» sur les collaborateurs de son département, était à l'origine de plusieurs démissions.
14.05.2025, 10:0715.05.2025, 15:40
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Le Gouvernement jurassien va lancer d’ici à la fin du mois un audit au sein du Département de la formation, de la culture et des sports (DFCS) qui aura pour but d'analyser son fonctionnement. Une récente enquête de Radio fréquence Jura (RFJ) a mis en cause le management de Martial Courtet.

Un audit afin d'identifier la source du problème

La décision du Gouvernement a été prise «en plein accord avec le ministre Martial Courtet (Centre) qui lui-même avait proposé qu’une telle analyse soit menée», a indiqué mardi en fin d'après-midi l'exécutif.

Soucieux de disposer d’une analyse objective et complète de la réalité, le collège gouvernemental a décidé de mandater un audit externalisé et en a confié le pilotage à un comité composé de la vice-présidente du Gouvernement Nathalie Barthoulot, du chancelier d’Etat et de la cheffe du Service des ressources humaines.

L'audit sera confié à un mandataire externe au canton du Jura. Le Gouvernement souhaite pouvoir disposer des résultats au plus tard à la fin du mois d’août afin de bénéficier d’une présentation transparente des faits et de pouvoir les communiquer avant les élections cantonales.

Démissions, malaise, «terreur» et «pression permanente»

Tout est parti d'une question écrite de la députée verte Pauline Godat, qui a interrogé le Gouvernement sur les départs intervenus ces dernières années au sein du DFCS. Dans une longue enquête parue jeudi dernier, RFJ a donné la parole à de nombreux anciens et actuels collaborateurs du Département, qui ont mis en cause le management du ministre.

Deux chefs du Service de la formation post-obligatoire, Jean-Pascal Lüthi et Manuel Donzé, ont démissionné ces trois dernières années. En mars, c’est Jackie Vorpe, déléguée intercantonale à la formation, qui a jeté l'éponge après un an et demi de fonction, relevait notamment RFJ.

«Je suis parti à cause d'un seul homme»
Un collaborateur du département, sous couvert d'anonymat

Les témoignages recueillis par la radio locale semblent tous pointer dans une seule et unique direction, et visent clairement Martial Courtet.

«Terreur sur les gens complètement aberrante»

«Pression permanente», ministre qui «se focalise sur son image», collaborateur «mal à l'aise» ou enseignant ne se sentant «pas en sécurité»: les personnes interrogées dans le cadre de l'enquête n'ont pas été tendres avec l'élu du Centre.

Un mode de management «à la dure» reconnu

La radio locale a également fait réagir Martial Courtet à ces allégations. «Mon travail est d'être exigeant avec moi-même, et je le suis aussi avec les autres», a-t-il notamment déclaré.

«Je demande à mes équipes d'être orientées résultats, et quand les personnes ne le sont pas, je pense que c'est mieux qu'elles partent.»
Martial Courtet

Reconnaissant que son management avait pu user certains collaborateurs, il a aussi remercié «tous les autres que vous ne citez pas et qui font un excellent travail.»

Lundi, Le Centre Jura a annoncé réitérer sa confiance envers Martial Courtet. Ce dernier a assuré à son parti qu'il allait «prendre les mesures nécessaires pour faire toute la lumière» sur la situation au sein du DFCS et «être transparent». Par la même occasion, le parti a regretté que les témoignages «interviennent par le biais des médias et de manière anonyme». (ysc/ats)

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