Par Patrick Toggeweiler
Une Amércaine tresse des louanges à la Suisse et diabolise les conditions de travail aux USA. Quelques jours plus tard, une jeune étudiante allemande est reconduite à l'aéroport de Philadelphie parce que son visa ne lui permet pas de transbahuter les enfants de sa cousine ça et là.
Echec!
Echec!
Echec made in USA! *HARR, HARR*
Aucun autre pays que les USA – excepté l'Allemagne, pour des raisons historiques – ne reçoit autant de critiques de la part du Suisse. Les Ricains sont cons et les USA doivent donc être un nid à idiots – C'est le genre de préjugés qui traînent depuis l'administration Reagan. Depuis que je vis en Californie, je le sais : cette critique virulente des USA est un échec. C'est pourquoi voilà neuf critiques caractéristiques dans le vent, décrites indifféremment et en bloc, que nous devrions apprendre des bêtes américains.
Mais en vitesse!
L'Américain est sympa. Vachement sympa. Et là mille fois plus sympa qu'un Suisse. Après trois phrases dans une conversation, il te donne son numéro de téléphone pour que tu puisses l'appeler si tu as un problème. Il est comme ça l'Américain.
La réaction correcte d'un Suisse à la tentative d'un Etranger d'entrer en contact est de sortir un spray au poivre. Chose inimaginable en Suisse, même avec un nouveau réseau social. L'Américain est plus impliqué dans les relations, il communique et révèle beaucoup, Très vite, il te montrera des photos de ses enfants et te laissera son numéro de téléphone.
Le plus grand ennemi de tous les américains n'est pas le Chinois, le Russe ou un islamiste. Son pire ennemi est l'ennui. Chaque discussion lors d'un achat est couverte d'anecdotes. Bon, il est possible que John, Tyrese ou Pete évoque l'accident de sa moto de sa belle-mère en mâchant un chewing-gum aux vitamines. Très rapidement, il ressort une proximité avec l'Américain, très vite, on passe au «Brother». Ce qui aide aussi évidemment.
L'Oncle Sam ne conduit pas, il navigue. D'un air stoïque, il se prélasse derrière l'immense volant de son SUV. Il guette les choses qui défilent. Il s'arrête volontiers pour les piétons, également si ceux-ci ne sont qu'au-loin. Coller un véhicule, dépasser, faire des queues de poisson ne sefait que rarement aux USA - le klaxon ne sert quasiment que lors de mariages.
Tout au contraire du Suisse, l'Américain enthousiasme vite et simplement. Il montre sa joie effrontément. La scène suivante a eu lieu, il y a quelques semaines à Tilden South Park, après des énormes incendies de forêt en Californie: un véhicule de pompiers dépasse un groupe de skaters et ceux-ci les fêtent de cette façon:
Aux USA, tout le monde est un acteur. La masse d'acteurs n'est pas toujours supportable, mais celle-ci nous a amené des personnes comme Jon Stewart, Stephen Colbert ou Louis C.K. Et nous, on a qui?
Les Américains ne savent pas forcément tous faire le show seul, mais ont tous le sens du spectacle. Un exemple? Dans le petit et mignon zoo d'Oakland, la seule possibilité de circuler parmi les girafes, lions et bisons est un télésiège et pour les kangourous, la seule solution c'est un petit train. Prenez ça, zoos suisses grisonnants!
Les Américains aiment savoir qui tu est et ce que tu fais. Tout ça, même s'il sait qu'il ne te verra plus ensuite pour le reste de ta vie. Je vous l'ai déjà dit, qu'après ces quelques questions, il te donne son numéro de téléphone? En cas de problèmes. Ou simplement comme ça. On n'a jamais assez de numéros de téléphone.
Celui qui au pays de toutes les possibilités, n'a pas envoyé au minimum deux entreprises droit dans le mur, n'est simplement personne. Le principal est d'avoir essayé. En Suisse? Après une faillite, l'ancien patron ne circule sur les routes qu'en cas de brouillard. Aux USA, celui-ci serait fier et se promènerait la tête haute dans son quartier et ses voisins lui donneraient une petite tape sur l'épaule. Le jour suivant, il cherche un job, des numéros de téléphone, il en a assez!
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