«Vous n'avez pas le droit de filmer ni de prendre des photos» annonce l'organisation du concours sous les regards réprobateurs des journalistes. Ces nouvelles règles doivent assurer «la tranquillité» des artistes selon l'EBU mais aussi «empêcher les fuites des images» nous explique un confrère présent lors de la conférence de presse. Après quelques signes d'agacements chez certains passionnés, la troupe suit la sécurité jusqu'à l'espace dédié à la presse dans les gradins. Devant nous, la scène de 2000 mètres carrés, avec près de 1000 mètres carrés de diodes électroluminescentes, nous attend. Le plus imposant et impressionnant reste le cadre lumineux qui fait son petit effet👇🏽.
Les journalistes et les fans du concours attendent avec impatience le début du spectacle. On discute ici et là, on repère ceux qui ont pris leur drapeau comme pour assister à un match de foot et ceux qui gardent leur air impassible. Il faut dire que nous étions bien entourés, des journalistes français et belges à nos côtés ainsi que des Portugais et Espagnols brandissant vaillamment leurs drapeaux dans la rangée du dessous. Voici ce que nous avons retenu.
Avant-dernière dans l'ordre d'apparition des demi-finalistes, la Suisse a misé sur une mise en scène minimaliste (c'est peu dire). Comme nous vous l'avions expliqué ci-dessous, la Suisse est remontée dans les cotes de bookmakers grâce aux premières images d'une vidéo très intimiste.
Autant dire que la prestation de Zoë Më était attendue par les médias présents lors de la répétition. Nous n'allons pas tenir le suspense, en gros, on n'a rien vu, enfin, pas grand-chose. Des caméras oui, mais Zoë Më, pas vraiment. Imaginez une scène gigantesque et au milieu de celle-ci, Zoë Më filmée par une seule caméra, accompagnée par des spots lumineux, tout cela tournant lentement autour de la chanteuse à moins d'un mètre de son visage.
En tant que spectateur dans les tribunes, impossible de voir la prestation sur scène sans l'aide des images diffusées sur les écrans géants. Alors que nous partagions notre frustration aux confrères, ceux-ci avaient peu de critiques sur le choix scénique, argumentant que le résultat à l'écran primait sur la prestation scénique.
Juan Manuel Fernandez, journaliste espagnol, abonde, «ce que propose la Suisse, c'est quelque chose de gracieux qui met en valeur la voix de votre artiste, je pense qu'avec cette performance vous pouvez entrer dans le top 5, qu'elle soit visible par le public de l'Arena ne change rien en la qualité de la prestation».
Ce qui est sûr c'est que les spectateurs sur place auront peu de choses à voir et à un journaliste de nous rappeler que certaines ballades comme Arcade de Duncan Laurence, gagnant en 2019, ont bénéficié d'une mise en scène sans chichi. En tout cas, selon les bookmakers, la Suisse se situe aujourd'hui à la huitième position et se trouve dans une courbe ascendante.
Pour ne pas tout dévoiler, on se retiendra de décrire la scène d'ouverture de cette première demi-finale, on vous laisse quelques indices, folklore helvétique et grand succès de l'Eurovision. Voilà, c'est tout. A voir les regards de nos confrères européens, l'entrée en matière a été très appréciée, la Suisse en mode show off, ça marche auprès des médias internationaux.
Quant aux autres prestations remarquées, on relèvera celle de la chanteuse polonaise Justyna avec un air de Xena princesse guerrière. Premier effet «waouh» de la soirée auprès des journalistes. Véritable star en Pologne et dotée d'une tessiture vocale sur quatre octaves, Justyna a impressionné non seulement par sa maîtrise vocale, mais aussi par sa chorégraphie plus qu'exigeante (elle est accrochée à une sangle dans les airs). «Quand je pense qu'elle a 52 ans, c'est complètement fou», lance mon voisin français admiratif qui m'explique que Justyna est l'une des favorites des fans de l'Eurovision. Remi Pastor, rédacteur en chef du site «l 'Eurovision au quotidien», confirme notre impression:
Les performances s'enchaînent et ne se ressemblent pas. Du burlesque d'Espresso Macchiato de l'Estonie aux envolées lyriques du chanteur ukrainien en costume rose jusqu'au sauna des Suédois de KAJ, tout y passe, mais notre public de médias internationaux est bien calme avant l'apparition de l'Albanie. Dès la séquence de présentation du duo albanais Shkodra Elektronike en mode carte postale, certains journalistes ne cachaient pas leur enthousiasme👇🏽.
La chanson Zjerm mêlant musique ethnique et électro a débridé plus d'un observateur. Valentina Gjorgievska, journaliste macédonienne qui couvre l'Eurovision depuis 25 ans n'en démord pas.