Bella Hadid est sous le feu de la polémique. En cause, une récente campagne de pub pour des sneakers légendaires, pour laquelle le mannequin a posé, et de laquelle elle vient d'être évincée. On vous explique.
Alors que la truculente période des Jeux olympiques approche à grands pas, Adidas a souhaité rééditer l'une de ses sneakers très populaires, nommée la SL72. Son nom fait référence à l'année de son lancement, aux Jeux olympiques de Munich de 1972. Comme nous vous l'expliquions dans cet article ci-dessous, «la SL72 a d'abord été conçue pour les athlètes. Elle était destinée à la récupération entre les épreuves.»
Pour sa campagne, la firme allemande spécialisée dans les articles de sport a décidé de faire appel à l'un des visages les plus prestigieux du monde de la mode: celui de Bella Hadid, top-modèle américain d'origine palestinienne.
La belle a posé pour divers visuels promotionnels. Cependant, la campagne a très vite généré une immense polémique. En cause, le fait que la compétition de 1972 avait été entachée d'un drame.
Le commando palestinien «Septembre Noir» avait lancé une attaque, suivie d'une prise d'otages, menée contre la délégation israélienne. Durant ces événements tragiques, onze athlètes israéliens et un policier allemand avaient été tués.
Or, plusieurs groupements pro-israéliens ont déploré le fait que la campagne ne fait aucune mention explicite au massacre de Munich. D'autres ont en outre désapprouvé cette campagne en collaboration avec Bella Hadid, fille d'un ancien réfugié palestinien, né à Nazareth et devenu magnat de l'immobilier aux Etats-Unis, sur le matériel de campagne.
Le mannequin s'est plusieurs fois exprimé sur le conflit déchirant le Proche-Orient. Selon The Cut, Bella a condamné les attaques sanglantes menées le 7 octobre par le mouvement islamiste Hamas contre Israël, «tout en critiquant les attaques violentes du gouvernement israélien contre les civils à Gaza».
Elle vient d'apparaître récemment dans un clip vidéo enregistré entre 2021 et 2024 à Gaza. Les bénéfices de ce projet mené par l'artiste canado-soudanais Mustafa the Poe devaient être reversés au Fonds de secours pour les enfants palestiniens.
Dans une déclaration largement diffusée, l’American Jewish Committee a affirmé que la présence du mannequin dans la campagne était «soit un oubli massif, soit intentionnellement provocatrice». Le groupe a également décrit Bella comme un «modèle anti-israélien virulent».
De son côté, l'Etat d'Israël a publié ce message sur X:
.@Adidas recently launched a new campaign for their shoes to highlight the 1972 Munich Olympics.
— Israel ישראל (@Israel) July 18, 2024
Eleven Israelis were murdered by Palestinian terrorists during the Munich Olympics.
Guess who the face of their campaign is? Bella Hadid, a half-Palestinian model who has a history… pic.twitter.com/IgdGq2OLmd
Enfin, de nombreux internautes ont appelé au boycott de la marque.
En réactions à ces diverses plaintes, la marque aux trois bandes s'est précipitée pour présenter ses plus plates excuses, non seulement auprès de toutes les personnes ayant été heurtées par la présence de Bella, mais également...à l'Américaine elle-même. Dans la foulée, cette dernière a été retirée de la campagne avec «effet immédiat», a précisé une porte-parole d'Adidas.
Selon l'AFP, Adidas va continuer de promouvoir son modèle vintage avec d'autres visages: «Jules Koundé, footballeur français, A$AP Nast, rappeur et auteur-compositeur américain, Melissa Bon, musicienne helvético-éthiopienne, et Sabrina Lan, mannequin et influenceuse chinoise qui vit à Berlin». Tous, sauf Bella.
Il faut dire que la marque est déjà échaudée par sa collaboration avortée avec Kanye West (Ye), après que le rappeur controversé a tenu des propos à caractère antisémite, rappelle l'ATS. Ce bruyant divorce, qui s'est déroulé en 2022, avait coûté cher à Adidas, «au point de faire basculer ses comptes de l'année 2023 dans le rouge».
Reste à savoir ce que cette nouvelle déconvenue va coûter à la firme fondée par les frères Dassler. Une partie des fans de Bella ont condamné l'éviction de l'égérie, et ont appelé au boycott.
Bella Hadid, de son côté, serait fâchée de cette situation et ne compterait pas rester les bras croisés. Selon TMZ, le top-modèle se prépare à une bataille juridique. Elle aurait engagé des avocats contre Adidas pour leur «manque de responsabilité publique», et pour avoir lancé une campagne qui fait une quelconque référence à un événement aussi tragique que les attaques de Munich. Cependant, assurait encore le média américain ce week-end, il semblerait que la soeur de Gigi soit encore sous contrat avec l'équipementier. Affaire à suivre.