Merci Taylor Swift. (Encore elle.) Depuis que Gracie Madigan Abrams a participé à son Eras Tour dans vingt-trois villes nord-américaines, en 2023 et 2024, sa vie ne sera plus jamais la même. A 25 ans et déjà deux albums dans le baluchon, la Californienne est parvenue à se loger dans le crâne d'une Gen Z qui n'était pas tout à fait préparée au choc.
Passage désormais obligé pour remplir des stades, son public s'est récemment décuplé à la lueur des algorithmes. Sur TikTok et Instagram, c'est un extrait bien particulier d'un morceau de son deuxième album qui sature dans les AirPods depuis quelques jours.
— v (@ViralThingz) December 15, 2024
La chanson s'appelle That's not true et elle a l'outrecuidance de ne pas apparaître au menu de The Secret Of Us, deuxième disque démoulé au printemps dernier. Il faudra attendre la version «deluxe» pour qu'elle fasse ses premières victimes. Mieux encore, et une fois n'est pas coutume, les quelques secondes qui obsèdent aujourd'hui les internautes n'est pas le refrain, mais... son bridge.
Ce pont, qui déboule généralement au deux tiers d'une chanson, sert à offrir un peu d'air frais aux tubes radiophoniques. Et Gracie Abrams a bien compris qu'elle a enfanté une arme de séduction massive: «Oui, nous étions particulièrement excités en écrivant ce bridge. C'est d'ailleurs la partie d'une chanson pour laquelle on est toujours plus impliqués physiquement», a-t-elle avoué sur iHeartRadio.
Mais pourquoi un tel engouement pour quelques lignes de voix? Si la mélodie donne déjà des envies de traverser Los Angeles au pas de charge, les paroles terminent l'envie d'en découdre. Tout comme sa copine Taylor, Gracie Abrams pioche dans les ruptures amoureuses pour parvenir à ses fins.
Mais quand la patronne milliardaire se contente souvent de cracher une rancœur au premier degré, la jeune Californienne enfile les gants et règle ses comptes, comme ici avec «ce genre de gars, un mec de plus».
Une énergie que l'on ne retrouve hélas pas dans la version studio, beaucoup trop léchée pour pouvoir en sucer l'essence et l'énergie. Si bien que les différentes versions live de ce tube s'offrent une deuxième vie sur les réseaux sociaux.
Au point de faire péter quelques neurones au passage.
@ieucooke WHAT DOES SHE PUT IN THOSE SONGS #fyp #musica ♬ thats so true gracie abrams - nour ౨ৎ
Moins polie que Taylor Swift, moins fofolle qu'Olivia Rodrigo, Gracie Abrams se faufile pourtant avec un naturel plutôt désarmant. Sans jamais révolutionner la pop inoffensive à guitare, elle gravit les échelons des hit-parades à une vitesse qui surprend jusqu'à sa maison de disques.
Si tout le monde misait sur les singles Risk ou Close to you, c'est bien That's so true, «écrite en 15 minutes», qui lui a permis de réduire le plafond de verre en mille morceaux: «Savions-nous qu'elle allait avoir autant de succès? Non, mais nous savions qu'elle était spéciale», avouera Sam Riback d'Interscope Geffen A&M.
Comme si ça ne suffisait pas, la jeune autrice-compositrice peut compter sur son hygiène de vie pour faire hurler de jalousie un bon paquet de groupies. Depuis quelques semaines, les forums et les dédales des réseaux sociaux regorgent d'applaudissements virtuels pour... son six pack. Des abdos dessinés au laser, qui suggère que Gracie Abrams passe de la scène à la salle sans passer par la case canapé.
gracie ABramS drop that workout routine NOW pic.twitter.com/q0RP0XSzUr
— grace🪩⸆⸉ saw taygracie live💛⭐️ (@sevenabramss) September 17, 2024
Si les fans réclament depuis un bon moment ce qu'il faut désormais appeler une «daily routine», la chanteuse minimise sa botte secrète (et garde l'astuce pour elle).
Abdos ou pas, Gracie Abrams vit bel et bien un rare conte de fées sur le ring de la pop. Une hype qui des répercussions jusqu'en Suisse. Alors qu'elle devait se produire au Hall de Zurich le 24 février prochain, ce sera finalement dans le prestigieux Hallenstadion que la fille d'un certain J. J. va pouvoir tester ses atours au pays du Cenovis.
Eh oui. A Los Angeles, un enfant ne se promène jamais très loin d'une star mondiale sous son palmier généalogique. Son papa, J. J. Abrams, est l'un des plus importants réalisateurs de notre époque (Star Trek (11 et 12), Super 8, Star Wars (épisodes VII et IX) ou encore Cloverfield). De quoi faciliter la distribution des premières maquettes dans des mains influentes?
Sans doute. So what?