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Comment «ces feuilletons sous cocaïne» ont conquis Hollywood

Comment «ces feuilletons sous cocaïne» ont conquis Hollywood
Filmés en plans serrés et en format réseaux sociaux, les vertical dramas ont conquis Hollywood.

Comment «ces feuilletons sous cocaïne» ont conquis Hollywood

Même les acteurs qui les interprètent se moquent parfois de leurs dialogues. Pourtant, les vertical dramas connaissent un succès grandissant. Si bien qu'ils permettent désormais au cinéma américain de survivre.
08.11.2025, 12:0508.11.2025, 12:05
Andrew MARSZAL / afp

Dans un faux château perché sur une colline de Los Angeles, une petite équipe de tournage filme une scène d’adultère sous le regard de leur producteur chinois.

Bienvenue dans le monde merveilleux des vertical dramas (drames verticaux): une industrie de plusieurs milliards de dollars qui a bouleversé Hollywood en seulement 2 ans, produisant des séries façonnées par des algorithmes, conçues pour être regardées sur un téléphone en format vertical par tranches addictives de 60 secondes.

Avec ses intrigues kitsch sur des loups-garous ou des milliardaires, ses budgets de quelques centaines de milliers de dollars seulement et ses tournages éclair, ce format originaire de Chine transforme radicalement les codes d’une industrie en difficulté, qu’il pourrait contribuer à sauver, selon certains.

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Vidéo: extern / rest

Une série en 30 jours

Pour le producteur Vincent Wang, ces programmes sont «des feuilletons sous cocaïne». Il se targue:

«En 30 jours on peut monter une série. Hollywood met deux ans»

Apparus en Chine dans les années 2010, les verticals ont vite attiré de grandes entreprises, séduites par leur potentiel viral et leur faible coût.

Ils représentent aujourd'hui une industrie de huit milliards de dollars.

Aux Etats-Unis, le genre est dominé par des plateformes avec un ancrage en Asie comme ReelShort, DramaBox et FlareFlow, qui ont embauché des milliers d'acteurs et réalisateurs laissés sur le carreau par Hollywood.

Rencontré sur le tournage, l’acteur Zachary Shadrin affirme:

«Je pense sincèrement que c’est l’avenir»

Comme beaucoup de ses pairs à Los Angeles, il s'est d'abord montré sceptique. Les vertical dramas traînent une mauvaise réputation en raison du rythme effréné des tournages, parfois bouclés en cinq jours à peine, mais aussi de leur obsession pour les relations toxiques et les héros masculins violents.

Zachary Shadrin admet:

«Personnellement, je trouve ça toxique»

Il a toutefois accepté de jouer dans Love Through All Seasons de la plateforme FlareFlow, une comédie romantique «mignonne» sur la différence d’âge.

«Tout le monde joue le jeu»

Plusieurs acteurs qui y sont passés récemment ont confié à l’AFP avoir été agréablement surpris par le professionnalisme sur les plateaux. Nicholas McDonald reconnaît:

«On se moque parfois de certaines répliques complètement ridicules»

Il ajoute:

«Mais tout le monde joue le jeu et reste pro. Parce qu’il y a de l’argent derrière»

Les producteurs de ces formats affirment ne pas chercher à rivaliser avec HBO ou Netflix, mais plutôt avec TikTok, YouTube ou Instagram.

Un modèle économique efficace

Le modèle économique des plateformes est simple: elles diffusent gratuitement les premiers mini-épisodes puis demandent aux spectateurs de payer pour voir la suite.

Chaque épisode doit donc comporter son lot de rebondissements pour tenir les spectateurs en haleine autour d'intrigues simples qui reposent généralement sur des clichés.

Weiyang Li, réalisateur de Love Through All Seasons, explique:

«Le public peut être accroché immédiatement, sans avoir besoin de trop réfléchir. Tout le monde est déjà épuisé par la vie.»

Les producteurs scrutent les données d’audience pour repérer les recettes qui fonctionnent, ce qui leur permet de produire en quelques mois des dizaines de séries similaires.

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Vidéo: extern / rest

Selon le scénariste de FlareFlow, Qu Zhiyuan, les tournages sont souvent lancés avant même que les scénarios – parfois inspirés de versions chinoises et conçus à l’aide de l’intelligence artificielle – ne soient finalisés.

Le format vertical, conçu pour les écrans de smartphone, réduit encore les coûts en resserrant le cadre autour des acteurs, diminuant d’autant les besoins en décors et en personnel.

Si les verticals restent surtout populaires en Asie, les marchés américain et européen, en plein essor, sont plus lucratifs. Après des années marquées par les fermetures de plateaux dues au Covid, aux grèves et aux délocalisations, ils sont ainsi devenus particulièrement attractifs à Hollywood.

Nicholas McDonald se félicite:

«Je peux laisser tomber mes petits boulots pour pouvoir jouer, c’est génial»

Il estime que 80% des auditions auxquelles il se rend concernent désormais ce type de programmes. Il ajoute:

«Ils sont en train de sortir de l’ombre»

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