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Samuel Fitoussi explique pourquoi «les intellectuels se trompent»

Simone de Beauvoir (g.) et Jean-Paul Sartre à leur arrivée à Moscou en juin 1962. Médaillon: Samuel Fitoussi.
Simone de Beauvoir (g.) et Jean-Paul Sartre à leur arrivée à Moscou en juin 1962. Médaillon: Samuel Fitoussi.image: afp

«Les intellectuels de gauche aussi peuvent être des salauds»

Dans son essai Pourquoi les intellectuels se trompent, Samuel Fitoussi, 28 ans, chroniqueur au Figaro, démonte avec brio la mécanique qui a poussé tant de grands penseurs, souvent de gauche, à se faire les relais d'idéologies meurtrières. Dans un interview à watson, il donne de nombreux exemples de ces erreurs et errements.
26.06.2025, 18:5626.06.2025, 22:34
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Avec Pourquoi les intellectuels se trompent (Editions de l'Observatoire), Samuel Fitoussi signe, à 28 ans, son deuxième essai, après Woke Fiction, paru en 2023 au Cherche Midi. Dans ce dernier opus, l'essayiste, par ailleurs chroniqueur au quotidien français libéral-conservateur Le Figaro, décrit les raisons pour lesquelles les Sartre, Beauvoir, Foucault et consorts ont embrassé des idées qu'on qualifierait aujourd'hui de nauséabondes, mais qui avaient l'avantage de passer pour «progressistes». L'immense intérêt de cet essai est de nous pousser à nous questionner sur nos adhésions et engouements. Samuel Fitoussi, c'est un grand plus, ne fuit pas les sujets qui fâchent, comme vous pourrez le constater dans cet entretien.

Qui sont ces intellectuels qui se sont trompés? Pouvez-vous nous donner quelques exemples?
Samuel Fitoussi: Quand on regarde l’histoire intellectuelle du XXe siècle, ce qui frappe, c’est la fréquence et la gravité avec lesquelles certains des plus grands intellectuels français, pour ne considérer que la France, se sont trompés.

«Le philosophe Jean-Paul Sartre est peut-être l’illustration paroxystique de l’erreur»

En 1954, rentrant d’un voyage de trois semaines en URSS, il explique au journal Libération que l’Union soviétique est un grand succès, que le niveau de vie y sera dans moins d’une décennie de 30 à 40% supérieur au niveau de vie français. Et lorsque le journaliste lui demande pourquoi, puisque la vie est si belle en URSS et puisque les citoyens soviétiques sont si prospères, on ne les voit pas plus souvent faire du tourisme en France, Sartre répond: «Vous savez, ils sont tellement bien chez eux qu’ils n’ont pas très envie de partir.»

Qu’est-ce que ces observations contraires à la réalité disent du raisonnement de Sartre?

«Cela dit de lui qu’il a mis toute son intelligence au service de la rationalisation de l’absurdité»

Vous citez également un mémorable voyage en Chine de Simone de Beauvoir, compagne de Sartre, célèbre pour ses écrits féministes.
De son côté, elle fait un voyage en 1955 dans la Chine de Mao. Elle rencontre Zhou Enlai, le second de Mao et avec lui l'un des artisans de la terreur communiste. A son retour, elle écrit un livre de 450 pages à la gloire de chef révolutionnaire, en expliquant que, oui, certes, Mao a interdit tous les contre-pouvoirs et la presse d’opposition, mais que le régime, ajoute-t-elle dans un sophisme, n’est pas dictatorial pour autant parce que Mao se contente de faire ce que veut le peuple.

«Elle explique par exemple que le maoïsme est un humanisme et que le régime communiste chinois met en place des politiques publiques que devrait mettre en place n’importe quel régime soucieux de son peuple»

Entre les lignes, elle implore la France d’instaurer une organisation collectiviste, dont on sait déjà, à l’époque, toutes les souffrances qu’une tel système a causées. On pourrait multiplier les exemples et parler aussi de Michel Foucault, l’auteur de Surveiller et punir, qui s’est fourvoyé au moment de la révolution iranienne de 1979.

Samuel Fitoussi.
Samuel Fitoussi.image: sonia fitoussi

En quoi Michel Foucault s'est-il trompé?
Il a écrit à l’époque des lignes qui seraient les lignes que toute personne écrirait aujourd'hui de façon ironique pour décrire le régime des mollahs. Il affirmait que le Coran est un livre progressiste, que les droits individuels, la dignité de tous et l’égalité entre les hommes et les femmes seront respectés sous le régime des mollahs. Il écrit qu’une fois la révolution terminée, les mollahs instaureront une sorte de paradis progressiste. Il tient à l’époque des propos complètement ridicules. Il s’enthousiasme pour l’arrivée au pouvoir d’un régime ultra-réactionnaire. Sartre aussi s’est enthousiasmé pour ce régime, sans doute parce qu’il était non-occidental. Il y avait chez Sartre, Foucault et d’autres intellectuels français une sorte de tropisme non-occidental qui les a poussés, par opposition, à soutenir des régimes dictatoriaux et totalitaires sans aucun respect pour les droits humains.

On pourrait vous objecter, qu’aux yeux de ces intellectuels, la fin supposée heureuse des révolutions justifiait des moyens violents pour y parvenir.
Il est vrai que beaucoup de ces intellectuels ont justifié leur vision en disant que la fin justifiait les moyens. Mais, même en partant de ce principe-là, ces intellectuels se sont lourdement trompés, puisque des moyens désastreux ont été employés et qu’il n’y a pas eu au bout la fin heureuse qu’ils prédisaient. Il y a la phrase célèbre de l’écrivain britannique George Orwell, qui écrit dans une lettre à un ami que beaucoup d’intellectuels de gauche disent qu’on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs, ce qui justifierait les déportations, le goulag et les purges.

«Orwell ajoute: très bien, mais pouvez-vous me montrer où est l’omelette?»

L'omelette, c'est-à-dire?
Ce qu’il faut comprendre ici, c’est qu’on n’a jamais vu l’omelette. Simone de Beauvoir dans son livre Pour une morale de l’ambiguïté, expliquait que, selon elle, les purges, les déportations et les assassinats politiques en URSS étaient justifiables si on pouvait démontrer qu’ils apportaient un immense bonheur à une immense masse d’hommes. Elle était dans une logique utilitariste.

Qu’opposez-vous à la logique utilitariste? Au fond, quels sont vos critères moraux pour livrer cette charge contre ces intellectuels?
Ceux qui adoptent une logique utilitariste souvent se trompent dans leurs calculs.

«Je préfère à cela une approche déontologique, un attachement à certains impératifs catégoriques: tu ne tueras point, tu respecteras la liberté des gens, tu préserveras le droit de vote des citoyens, etc.»

Si bien que si certains se trompent, ils ne se trompent que pour eux-mêmes et ne peuvent pas imposer aux autres les conséquences massives de leurs erreurs de calcul.

Ces intellectuels savaient-ils qu’ils se trompaient au moment d’énoncer leurs visions du monde?
Je prends le pari dans mon livre qu’il n’y avait pas de leur part de cynisme conscient. Les intellectuels se trompaient de bonne foi, et c’est l’erreur de bonne foi que j’essaie d’analyser. Néanmoins, avec le recul, je pense qu’on peut dire désormais que ces intellectuels avaient accès à toute l’information qui leur aurait permis de ne pas se tromper. C’est ce que l’intellectuel libéral Jean-François Revel montre dans son livre La connaissance inutile, qui est un chef-d’œuvre absolu. Il montre qu’il y a eu, chez ces intellectuels, sur tous ces sujets, une sorte d’aveuglement volontaire.

«Je pense qu’ils se sont trompés de bonne foi, qu'ils n’ont pas vu ce qu’ils auraient dû voir, mais qu'ils n’ont pas voulu voir ce qu’ils pouvaient voir»

Vous établissez une distinction qui est en quelque sorte la colonne vertébrale théorique de votre livre. Il y a d’une part la rationalité systémique, de l’autre, la rationalité sociale, dites-vous. Et cela vaut d'ailleurs pour chacun d'entre nous. Qu’entendez-vous par-là?
En m’appuyant sur les travaux de chercheurs comme Dan Sperber et Jonathan Haidt, je montre dans mon livre que le cerveau humain est sans cesse tiraillé entre la rationalité sociale et la rationalité épistémique.

«La rationalité épistémique, soit l’ensemble des connaissances disponibles, nous permet de voir le monde tel qu’il est vraiment. La rationalité sociale, elle, nous fait adopter des croyances qui nous permettent d’être bien vus par les autres»

On est rationnel épistémiquement si on dit que le communisme ne marche pas – car il ne marche pas. Mais on est rationnel socialement, lorsque, évoluant dans un cercle social où tout le monde pense que le communisme marche, on dit que le communisme marche. Autrement dit, la rationalité sociale et la rationalité épistémique nous tirent dans deux sens inverses.

Pourquoi cette rationalité sociale existe-t-elle, si elle amène à dire le contraire de la réalité?
Je reprends ici une expérience de pensée développée par Jonathan Haidt dans son livre The Righteous Mind. Imaginons deux hommes. L’un est obsédé par la vérité, ce qui le conduit à s’opposer souvent au consensus en vigueur dans son cercle social. Le deuxième homme, lui, se trompe plus souvent, et notamment lorsqu’une erreur fait consensus. Ce faisant, il utilise son cerveau pour rationaliser cette erreur, pour amasser des arguments lui permettant de se ranger à l’erreur à la mode.

«La protection de la tribu»

Et donc?
A partir de là, il faut se demander lequel de ces deux hommes, à travers notre histoire évolutive depuis des dizaines de milliers d’années, se serait davantage reproduit, aurait évité l’ostracisation, aurait obtenu pour lui ou pour ses enfants la protection de la tribu, aurait joui des fruits de la coopération. Est-ce le premier homme, celui qui ne se trompe jamais? Où est-ce le deuxième homme, celui qui se trompe avec le groupe lorsque l’erreur fait consensus?

On devine la réponse.
Oui. Evidemment, c’est le deuxième homme. Parfois, socialement, d’un point de vue évolutif, c’est-à-dire sélectif, il est préférable de se tromper que d’avoir raison.

«Nous sommes les descendants d’hommes qui se sont trompés. Dans le contexte où le coût social de la vérité est élevé, notre cerveau a tendance à nous orienter vers la rationalisation de l’erreur à la mode»

La polémique JK Rowling

Prenons une question sociétale très polémique, celle de la transidentité. Il y a d'un côté les partisans de la romancière britannique JK Rowling, qui soutient que le biologique demeure central dans la définition des genres ou des sexes, et, de l'autre, ceux pour qui le biologique est secondaire par rapport à l’autodétermination de genre des individus. Comment, ici, distribueriez-vous la rationalité épistémique et la rationalité sociale?
Avant de répondre à votre question, je tiens à préciser ma démarche. Ce que j’essaie de décrire, ce sont des schémas que chacun de nous peut appliquer. Mon but n’est pas de dire qui, aujourd’hui, d'une manière générale, a raison ou a tort. On croit toujours être mu par le souci de la vérité, sauf que notre raison nous oriente en réalité vers la rationalisation de l’erreur à la mode, sans qu’on sache qu’il s’agit d’une erreur à la mode. Moi-même, quand je me trompe, je crois faire fonctionner ma rationalité épistémique et non ma rationalité sociale. Ce que l’un croit être sa rationalité épistémique, son contradicteur la décrira comme sa rationalité sociale. Cela dit, il faut se mouiller.

Oui, comment vous positionnez-vous dans le débat sur la transidentité?
Je pense qu’un homme est un homme et qu’une femme est une femme. Cela n’interdit pas aux individus de se définir comme ils l’entendent, mais la société n’a pas à faire de l'autodétermination de chacun la vérité sociale.

«La théorie du genre est à mon avis un bon exemple d’irrationalité collective»

Dans certains cercles d’extrême gauche, notamment jeunes, parmi la Génération Z, prévaut sans doute ce phénomène-là, qui fait qu’on préfère adhérer aux croyances complètement absurdes du groupe plutôt que d’être ostracisé. A une époque, on disait que Mao et Fidel Castro étaient des philanthropes, aujourd’hui, on dit qu’on peut être un homme né dans le mauvais corps et qu’il suffit de faire une opération de changement de sexe pour remédier au problème. Des individus majeurs font ce qu’ils veulent dans les limites de la loi, mais quand cette idéologie avalisant la transformation des corps, qui peut être irrémédiable, vaut pour les enfants et les adolescents, c’est une autre question. Or, les cerveaux de beaucoup de jeunes, je pense, les orientent vers la rationalisation de l’absurdité qui leur fait marquer des points sociaux, plutôt que vers la recherche de la vérité.

Vous notez dans votre livre que les intellectuels qui se sont trompés, pour beaucoup des intellectuels de gauche, n’ont pas eu à pâtir socialement de leurs erreurs de jugement. Pourquoi?
L’intellectuel évolue dans un environnement tout particulier, où lui-même ne subit pas les conséquences de ses erreurs, car son travail commence et finit dans la sphère abstraite ou idéologique. Et souvent dans la sphère idéologique, il n’y a pas de critères empiriques permettant de dire si une idée est vraie ou fausse.

«Un intellectuel peut se tromper toute sa vie, sans qu’on soit jamais sûr qu’il se soit trompé. A l’inverse, si un boulanger se trompe dans la fabrication de son pain, il sera confronté aux conséquences de son erreur»

Idem pour un pilote de ligne, et c’est sa vie et celles de passagers qui est alors en jeu. Tandis que Sartre, qui aura soutenu les pires régimes politiques, est resté, selon la formule de Soljenitsyne, le maître à penser de l’intelligentsia jusqu’à la fin de sa vie.

A droite ou à l’extrême droite, des penseurs et écrivains ont écrit des horreurs dans les années 30 et 40. Ils l’ont parfois payé cher. Tel Brasillach, jugé et fusillé à la Libération. Les intellectuels de gauche qui ont cautionné des horreurs n’ont pas à eu à subir le bannissement et encore moins la mort, ce dont tout démocrate ne peut que se féliciter au demeurant.

«Il y a en effet un double standard. Quand la droite se trompe, on considère qu’elle a laissé tomber le masque, qu’elle a révélé sa vraie nature, son vice. Alors que quand la gauche se trompe, on excuse l’erreur au nom des intentions supposées bonnes»

Quand la gauche défend le Hamas, fraie avec l’antisémitisme, donne dans la haine des forces de l’ordre, on considère, et encore, qu’il s’agit d’un dévoiement de sa nature réelle et qu’elle reviendra dans le droit chemin si on lui explique en quoi elle fait erreur. Dès lors qu’un intellectuel de droite se trompe, on ne l’accuse pas de se tromper, mais d’être un salaud.

Parfois à juste titre.
Oui, surtout avec l’exemple de Brasillach, qui était un salaud.

«Mais on peut dire que les intellectuels qui, une fois connus le goulag et les crimes du communisme, ont continué de soutenir le communisme, étaient, eux aussi, des salauds»

Il y a une autre explication à cette constance dans l'erreur, celle, écrivez-vous, de la haine de soi, de la haine de l’Occident, de sa civilisation. Que voulez-vous dire?
Cette haine est répandue dans l’intelligentsia depuis assez longtemps. Orwell, déjà dans les années 40, se moquait de l’anglophobie des intellectuels britanniques.

«Il notait que l’intellectuel de gauche moyen préférerait être vu en train de voler dans une boîte à dons pour les pauvres plutôt qu’en train de chanter l’hymne national la main sur le cœur»

Il remarquait que le patriotisme était très mal vu chez les intellectuels et qu’il était de coutume de dénigrer les institutions et traditions anglaises, du pudding aux courses de chevaux en passant par le drapeau britannique. Après lui, le penseur conservateur Roger Scruton a inventé le terme d'oikophobie, qui est l’inverse de la xénophobie. C’est le rejet du foyer, la haine se sa propre maison.

Et selon vous, cette oikophobie est à l’œuvre aujourd’hui?
Oui, c’est assez répandu, je pense. Parce que les intellectuels ont besoin de critiquer pour justifier leur utilité. Le but d’un intellectuel est de construire quelque chose de nouveau. Pour cela, il doit congédier, il doit déconstruire. Ce qui l’amène à dire du mal de ce qui est. Il y a chez les intellectuels une incitation psychologique très forte à la critique de ce qui existe.

«C’est pourquoi les intellectuels sont peu conservateurs et exagérément critiques à l’égard de leur propre civilisation, et étonnamment complaisants à l’égard d’autres civilisations»

Parce que dire du mal d’autres civilisations, ce serait en miroir dire du bien de leur civilisation. Et, cela, ils ne le veulent pas.

Selon vous, l'université est-elle toujours le lieu d'un certain fourvoiement intellectuel?
L’économiste américain Bryan Caplan montre qu'il existe une «course à l'armement» des diplômes. Lorsque tout le monde, en France, obtenait le brevet, l'examen de fin de l'école obligatoire, ceux qui souhaitaient se distinguer obtenaient le baccalauréat. A mesure que le baccalauréat se démocratisait, il a fallu une licence pour se distinguer. Puis un master, etc. L’action rationnelle de chacun, à l’échelle individuelle – faire davantage d’études que son voisin – mène, à l’échelle collective, à une situation regrettable – nous allouons trop de ressources à l’éducation.

«Le problème est d’autant plus grave que dans les sciences sociales, les diplômés apprennent souvent à détester l’Occident»

En caricaturant à peine, la collectivité paye pour former des diplômés qui s’affaireront ensuite à délégitimer cette même collectivité, à en dénoncer les principes, les institutions, les traditions, et à saper la cohésion sociale. Le grand économiste Schumpeter prédisait que le capitalisme serait défait non pas en raison de ses échecs, comme Marx le pensait, mais en raison de son succès: il permet la création de prospérité, qui rend possible l’émergence d’une classe intellectuelle vivant à l’abri du besoin, dont la carrière dépend précisément de leur capacité à critiquer l’ordre établi.

Samuel Fitoussi, Pourquoi les intellectuels se trompent, éd. de l'Observatoire, Paris, 2025, 270 p.
Samuel Fitoussi, Pourquoi les intellectuels se trompent, éd. de l'Observatoire, Paris, 2025, 270 p.
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