L'organisation de funérailles royales nationales, celle d'un couronnement tout aussi pompeux, le roi qui blague sur ses gros doigts et d'adorables échanges de becs avec son fils aîné: autant de scènes aussi suaves qu'un pudding de Noël que nous découvrirons dans quelques jours dans un nouveau documentaire de la BBC. Le film promet de nous donner un aperçu inédit des coulisses du couronnement. Et, une fois n'est pas coutume, les Windsor ne devraient pas se montrer trop avares en informations.
A commencer par la princesse Anne, la fille d'Elizabeth II, qui revient avec beaucoup de franchise sur les ultimes moments de sa mère. C'est d'ailleurs la seule membre de la famille royale à poser derrière la caméra pour une interview formelle. Et la première à aborder publiquement les arrangements autour de la mort d'Elizabeth II, le 8 septembre 2022.
Selon la princesse royale, s'éteindre dans son château écossais bien-aimé de Balmoral avait suscité quelques appréhensions chez Sa Majesté, qui craignait que son décès à des centaines de kilomètres de Londres «ne rende les choses plus difficiles». Des craintes très vite balayées par ses proches, qui l'ont persuadée de rester en Ecosse. «Nous avons toujours aimé être à Balmoral», justifie Anne.
«A un moment donné, elle a senti qu'il serait plus difficile de mourir à Balmoral», poursuit la princesse. Souvenez-vous, en effet: à l'été 2022, alors que son état de santé se révèle de plus en plus préoccupant, Elizabeth décide de prolonger son séjour annuel sur son domaine de l'Aberdeenshire, plutôt que de retrouver ses quartiers à Buckingham Palace.
Alors que le premier ministre Boris Johnson cède sa place à Liz Truss, tous deux sont invités à avaler les 1600 kilomètres qui séparent Londres du château de Balmoral, pour épargner à Sa Majesté de 96 ans un déplacement éprouvant. La transition de pouvoir sera le dernier engagement de la monarque.
«J'espère qu'elle a fini par penser que c'était la bonne solution, parce que c'est ce que nous avons fait», conclut la princesse. Le jour fatidique, alors le décès apparaît comme imminent, Anne est l'unique parente d'Elizabeth à se trouver à Balmoral. Elle sera rejointe en urgence par Charles un peu plus tard. Tous deux seront les seuls enfants à se trouver en présence de leur mère, lorsqu'elle pousse son dernier soupir.
Parmi les séquences plus joyeuses de ce documentaire, quelques blagounettes de Charles et de jolis moments de complicité avec son fiston, William. Un aperçu très inhabituel des liens qui unissent les membres de la famille royale.
Le film revient notamment sur les séances épiques de répétition du couronnement, dans une salle feutrée du palais de Buckingham. Alors qu'ils jouent le moment crucial où William s'engage à devenir «l'homme lige de la vie et de l'intégrité physique» du roi, père et fils délibèrent sur la joue que le prince est censé embrasser. Pour détendre l'atmosphère, le prince chatouille la joue du roi, ce qui le fait glousser.
Charles qui provoque également l'hilarité au milieu de l'abbaye de Westminster, lorsqu'il évoque ses légendaires «doigts saucisses». Alors qu'il observe son fils aîné tripoter un petit fermoir pour attacher l'étole royale, un tissu brodé d'or, autour du cou de son père, William s'enquiert avec ironie: «Le jour J, elle ne rentrera pas, n'est-ce pas?»
Réponse narquoise de Charles: «Toi, tu n'as pas des doigts de saucisse comme les miens».
L'un des nombreux traits d'humour de Son Altesse Charles le malicieux, qu'on se réjouit de découvrir en digérant les bouffes de Noël.
«Charles III: The Coronation Year» sera projeté le 26 décembre à 19h50 sur BBC One et iPlayer.