L'histoire débute à Osaka en 2007: âgée de 20 ans, Fraser-Pryce participe aux séries du relais 4x100 mètres et permet à la sélection jamaïcaine d'accéder à la finale. Non retenue pour l'ultime course, elle recevra quand même la médaille d'argent pour sa participation aux séries.
«La boucle est bouclée. Finir là où tout a commencé, c'est fantastique», se réjouissait-elle fin août à Bruxelles.
Depuis, la sprinteuse à la longévité exceptionnelle a tout gagné: dix titres de championne du monde dont cinq sur 100 mètres, huit médailles olympiques dont deux titres sur la distance reine (Pékin 2008 et Londres 2012), l’argent à Tokyo en 2021 et le bronze à Rio en 2016.
Avec 20 médailles internationales au total (douze mondiales, huit olympiques), la petite Jamaïcaine est longtemps restée dans l'ombre imposante de son compatriote Usain Bolt. «Nous avons progressé ensemble et remporté deux fois de suite le titre olympique et mondial. Elle a été formidable pour le sport en général», a commenté le retraité jamaïcain, toujours détenteur du record du monde du 100 mètres, présent à Tokyo.
Ses derniers Jeux olympiques lui ont laissé un goût amer. La championne jamaïcaine a été prise d'une crise de panique après s'être vue refuser l'entrée au stade d'échauffement avant les demi-finales du 100 mètres. La sélection avait annoncé plus tard une blessure aux ischio-jambiers. «C'était dur à vivre. C'est la première fois de ma carrière que je n'ai pas pu m'aligner sur la ligne de départ», a-t-elle confié.
Les déceptions sont désormais loin derrière elle puisque la «Pocket Rocket» (réd: petite fusée) a encore des choses à prouver pour ses neuvièmes mondiaux, à 38 ans.
Fin juin, la sprinteuse aux perruques flamboyantes a réussi à se qualifier pour Tokyo en prenant la troisième place des sélections jamaïcaines (10'91, sa meilleure performance de la saison), derrière la jeune Tia Clayton (21 ans) et Shericka Jackson.
Fraser-Pryce assure être toujours «concentrée sur la compétition et la victoire», même à quelques jours de sa retraite, où celle qui a «donné à l'athlétisme beaucoup d'années» de sa vie compte désormais en consacrer quelques unes à sa famille.
Comme lors de la journée des sports organisées par l’école de son fils Zyon en avril. En une poignée de secondes, la Jamaïcaine aux départs supersoniques écrase déjà ses concurrentes amateures de plusieurs mètres.
«Tant qu’on ne me l’interdira pas, je serai sur la ligne de départ», plaisante-t-elle, en partageant une photo de son fils né à l'été 2017, de nombreuses médailles autour du cou lui aussi.
Pour écrire une dernière fois l'histoire, Shelly-Ann Fraser-Pryce devra sortir des séries du 100 mètres samedi (11h55), avant une possible ultime finale individuelle dimanche (15h13). Les demi-finales seront courues deux heures avant.
Elle devrait aussi participer aux 4 x 100 mètres la semaine prochaine. Elle a déjà prévenu: «chaque fois que je suis sur la piste, c'est pour gagner. Je ne serais pas là si je ne pensais pas pouvoir le faire».