En France, les voix qui comptent (10 matchs, 1 but) n'en parlent pas encore comme d'un flop mais ne semblent pas loin de le penser. Dans L'Equipe, Le Progrès et au Canal Football Club, les suiveurs de l'Olympique lyonnais (OL) cherchent les «maux» justes: mauvaise connexion avec l'équipe, mauvaise intégration au jeu, mauvaise adaptation au style?
Il faut rappeler en préambule que Xherdan Shaqiri émarge à 333 000 euros par mois (dites 33), le salaire le plus élevé du club. La déception est à la mesure des attentes que l'investissement a suscitées.
Dans L'Equipe du jour, Hervé Penot observe que «Shaqiri tarde à devenir le moteur attendu de l'OL. Des interrogations apparaissent même en interne et il n'est pas du tout certain qu'avec le retour de Dembélé, voire de Slimani, il ne soit pas poussé vers le banc».
Toujours dans L'Equipe, «ses sorties très décevantes» lui valent la note moyenne de 4,43 (sur 10), soit la plus faible de l'OL. Les statistiques sont à l'avenant: Shaqiri n'a commencé que sept matchs de Ligue 1 (sur 12) pour n'en terminer aucun.
Plus fondamentalement, le débat porte sur son positionnement à la droite de l'attaque, dans une fonction d'ailier que le taurillon a désertée depuis longtemps. Un technicien suisse de renom relève que «Shaqiri n'a plus du tout le fond physique pour arpenter un couloir, ni l'explosivité pour y gagner des un contre un. Même Klopp ne prenait pas le risque de l'aligner sur le côté, sinon quelques minutes pour dépanner». La presse française découvre à son tour que Shaqiri n'est plus un ailier:
Un repositionnement dans l'axe semble peu probable: «Il y a embouteillage et Shaqiri n'a pas la priorité», constate Mikael Landreau dans le CFC. A ce jour, Lyon privilégie le surdoué français Hassam Aouar, guéri de ses humeurs dilettantes, et la complicité qu'il a nouée avec le Brésilien Lucas Paqueta, peut-être le meilleur joueur de Ligue 1 actuellement.
De là à ce que Shaqiri finisse par prendre ses aises sur le banc, comme à Liverpool, au Bayern et à l'Inter Milan, les Lyonnais ne veulent pas s'y résoudre. Mais ils ne semblent pas loin d'y penser.