Le 10 août 2021, Yverdon-Sport réalisait l'un des plus beaux coups du mercato suisse en recrutant Uli Forte, 47 ans dont 20 de coaching sur des bancs d'ébène à Saint-Gall, GC, Young Boys ou Zurich. Le coach italo-suisse avait si bonne réputation qu'il faisait partie de la liste des potentiels successeurs de Vladimir Petkovic à la tête de la Nati.
𝐁𝐈𝐄𝐍𝐕𝐄𝐍𝐔𝐄, 𝐔𝐋𝐈 !🔥
— Yverdon Sport (@yverdonsport) August 10, 2021
Uli Forte est le nouvel entraîneur d’Yverdon Sport ! Le technicien zurichois, passé par GC, St-Gall ou encore YB, donnera son premier entraînement jeudi !
➡️ Communiqué complet sur le lien suivant : https://t.co/EmGUzUPwbo#AllezYS pic.twitter.com/1p6AoaSL6x
Le retrouver sur le banc d'un néo-promu mal classé (zéro point après trois matchs) en Challenge League avait de quoi surprendre. Il y avait un décalage, parfaitement lisible, entre le degré d'expertise de ce coach et l'environnement dans lequel il s'apprêtait à évoluer.
À l'époque, on avait demandé à Uli Forte s'il ne se sentait pas trop qualifié pour le poste, s'il n'avait pas peur de s'ennuyer dans la ville thermale. Le néo-Yverdonnois avait écarté ces deux hypothèses. Son engagement, il le considérait comme une mission, le début de quelque chose de grand:
La chance d'Uli Forte est arrivée samedi. La belle saison du coach en Challenge League (8e) et sa superbe épopée en Coupe de Suisse (demi-finale) ont tapé dans l'oeil des dirigeants de l'Arminia Bielefeld, qui lui ont offert un contrat de 2 ans.
Uli Forte ist unser neuer Cheftrainer. Der 48-Jährige unterzeichnete einen Vertrag bis 2024 und kommt vom Schweizer Verein @yverdonsport. Zuvor war Uli bereits beim @gc_zuerich und @fcz sowie bei @BSC_YB, @FCSG_1879 und @FCW1900 tätig.#immerdabei pic.twitter.com/62GT2CbEgw
— DSC Arminia Bielefeld (@arminia) June 4, 2022
Yverdon-Sport savait très bien qu'il ne pourrait pas retenir son technicien expérimenté si un club plus prestigieux le réclamait. «Nous en avons déjà parlé. Nous trouverons une solution le cas échéant, nous disait Marco Degennaro (manager général des Vaudois) en début de saison dernière. On préférera toujours le laisser partir plutôt que de le garder malheureux avec nous.»
Bielefeld a tout d'un autre monde pour qui vient d'Yverdon. La ville allemande est dix fois plus peuplée (330 000 habitants) et son club de football près de vingt fois plus encouragé (16 773 spectateurs de moyenne la saison dernière contre 739 pour YS). Surtout, Bielefeld est ancré en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, une terre de football que se partagent des institutions aussi prestigieuses que Dortmund, Schalke, Gladbach, Leverkusen, Düsseldorf ou encore Cologne.
Sur les réseaux sociaux aussi, rien de comparable: l'Arminia Bielefeld est 95 fois plus suivi sur Twitter qu'Yverdon. Il a même plus d'abonnés (95 000 fans) que les Young Boys (46 000) et Zurich (25 000) réunis.
En Allemagne, Uli Forte bénéficiera d'une visibilité qu'il n'a jamais eue par le passé, et ceci même si son nouveau club a été relégué en deuxième Bundesliga au terme de la saison écoulée. La deuxième division allemande n'a rien à voir avec sa cousine helvétique: les stades y sont copieusement garnis (14 300 spectateurs de moyenne, 94 rencontres à guichets fermés) et de grandes équipes comme Hambourg, Hanovre, Nuremberg, St-Pauli ou encore Kaiserslautern rendent la ligue disputée et passionnante.
Cet environnement sera le nouveau monde d'Uli Forte, et la récompense de son engagement à Yverdon, pour une équipe que l'on disait pas assez bien pour lui.
Le genre de destin qui donnera beaucoup d'idées et d'envie aux autres, à commencer par un entraîneur fraîchement nommé sur un banc vaudois de Challenge League, et qui connaît très bien l'Allemagne pour y avoir longtemps évolué en tant que joueur.