Ludovic Magnin, quel a été le dernier cadeau que vous ayez fait à votre équipe?
Les joueurs ont eu trois jours de congé pendant la pause de l'équipe nationale.
En 2023, lors d'un match contre Thoune pour la montée en Super League, vous aviez offert un miroir aux joueurs. Qu'est-ce que cela signifiait?
Il s'agissait de leur demander de se regarder dans un miroir. Que chacun balaye devant sa porte et passe un contrat avec lui-même. Cela a fonctionné. Peut-être que je referai quelque chose du genre un jour.
Par exemple avant une éventuelle finale de Coupe? Vous affronter Bâle en demi-finale fin avril.
Ou avant la demi-finale. Nous verrons bien, mais je préfère de toute façon que ces choses ne soient pas rendues publiques.
En été 2022, vous êtes revenu à Lausanne et vous avez entre-temps dirigé cette équipe lors de 112 matches, soit plus qu'autrefois au FC Zurich.
Je me suis dit un jour que le fait de «disputer» 100 matchs dans un même club était un beau succès pour un coach. A Altach, c'était moins, mais je suis parti volontairement après le sauvetage, parce que je voulais revenir au LS. Jusqu’à présent, je suis très satisfait de ce que nous avons accompli et réalisé à Lausanne. Il y a eu aussi des phases difficiles, mais l’évolution est positive.
Sous quel entraîneur avez-vous travaillé le plus longtemps en tant que joueur?
Sous la direction de Thomas Schaaf au Werder Brême.
Schaaf a été entraîneur du Werder pendant près de 15 ans. Espérez-vous avoir un impact aussi durable à Lausanne?
Certainement. Beaucoup d'entraîneurs rêvent de l'étranger, d'une grande ligue. Mais je ne veux pas du tout partir d'ici. Lausanne est le club de mon cœur, je suis ici chez moi. C'est le job de mes rêves.
Pourriez-vous imaginer faire quelque chose de complètement différent dans votre vie?
J'y réfléchis sans cesse. J'ai une formation d'enseignant dans le primaire. Est-ce que cela m'attirerait? Pas pour le moment. Le football et les émotions me manqueraient trop.
Vous avez récemment déclaré dans une interview que Lausanne était une ville de hockey. Pensez-vous que cela changera un jour?
Bien sûr, je suis un peu un rêveur (rires). L'importance du Lausanne HC est grande, je le vois dans mon entourage. Les amis de mes enfants viennent au football si nos résultats sont bons. Mais ils vont toujours au hockey sur glace. Notre objectif doit être d’atteindre une moyenne de 8 000 à 12 000 spectateurs à moyen terme.
Vous êtes aussi passionné de hockey sur glace.
Oh oui! J'étais dans le virage des supporters quand j'étais adolescent et je connais encore la plupart des chants par cœur. Je vais régulièrement aux matches, j'y étais par exemple contre Langnau mardi dernier. Je suis convaincu que nous serons champions cette année.
Si l'on revient au football, que manque-t-il aux Lausannois pour franchir une étape et pouvoir sérieusement jouer le premier titre de champion depuis 1965?
De l'expérience.
Pas de l'argent?
Tous les clubs de football suisses manquent d'argent, à une ou deux exceptions près. Mais nous manquons vraiment d'expérience. La plupart de nos joueurs se sont battus contre la relégation ces dernières années. Il leur suffisait de gagner un match toutes les quatre semaines. Mais si tu veux être au sommet, il te faut de la constance. Nous sommes en train d'acquérir une expérience très précieuse dans ce domaine.
Vous devrez vous passer de votre meilleur joueur pour le reste de la saison, puisqu'Alvyn Sanches s'est déchiré le ligament croisé avec la Nati, lors d'un match amical sans importance contre l'Irlande du Nord...
...Pour Alvyn, ce n'était pas un match «sans importance», et pour nous non plus, bien au contraire. Avant Zeki Amdouni, Lausanne n'avait plus eu d'international suisse depuis Massimo Lombardo en 2001. Pour le club, c'est une grande chose que quelqu'un y soit enfin parvenu, c'est un signal important. Et cela montre que nous travaillons bien. Cette blessure est une tragédie. Elle montre une fois de plus à quel point tout peut aller vite dans le football. C'est très amer pour Alvyn et pour nous aussi, tant sur le plan sportif qu'économique. C'est un joueur d'exception que l'on ne peut pas remplacer individuellement, c'est impossible. Mais collectivement, nous trouverons une solution.