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Hôtel, terrain, piscine: comment s'organise un camp d'entraînement?

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Hôtel, terrain, piscine: comment s'organise un camp d'entraînement?

Les équipes de Super et de Challenge League ont presque toutes repris le chemin des terrains. Certaines sont en camp d'entrainement. Mais comment un tel séjour se met en place? Explications en 5 étapes.
19.06.2022, 08:5619.06.2022, 11:25
Jonathan Amorim
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Choisir une agence

La plupart des clubs travaillent en collaboration avec une agence spécialisée dans ce marché de niche. À Crans-Montana, en Valais, l'ancien directeur de l'office du tourisme, Walter Loser, a créé sa société en 2010: «Crans Montana Football Camps». Il explique pourquoi :

«J'ai créé ma société après la venue en 2010 de l'équipe de Suisse de football à Crans-Montana. L'objectif était de professionnaliser l'accompagnement en se spécialisant vraiment dans l'accueil d'équipes de football. L'autre objectif avoué était de faire de Crans-Montana une destination "football". Aujourd'hui, nous avons chaque année des dizaines d'équipes qui séjournent ici, ce qui représente un apport financier direct important pour la commune, sans parler des retombées indirectes liées à l'importante portée médiatique du football.»
Walter Loser
Le FC Sion est actuellement en camp dans la station valaisanne. Un stage organisé par Walter Loser et sa société.
Le FC Sion est actuellement en camp dans la station valaisanne. Un stage organisé par Walter Loser et sa société. keystone

Walter Loser et son équipe proposent un «package» complet aux équipes qui séjournent à Crans-Montana, de la location des terrains à l'hôtellerie en passant par un accompagnement quotidien sur le terrain. Un service 360° qu'on retrouve également dans le marché amateur avec des agences spécialisées comme planetsport.ch, basée à Zurich et qui organise chaque année plus de 150 camps à travers l'Europe pour des équipes suisses.

Choisir une destination

Crans-Montana s'est positionné comme l'une des destinations phares. Ces dernières années, une multitude d'équipes de très haut niveau ont séjourné sur le Haut-Plateau: Valence, l'Athletic Bilbao, le Zenith St-Petersburg, le FC Bâle, l'équipe nationale des Etats-Unis, celle de Suisse ou encore du Maroc.

La destination valaisanne fait toutefois face à une concurrence féroce notamment venue de l'Autriche qui propose des tarifs plus économiques que ceux du marché suisse. Le Tyrol et la région de Salzbourg ont investi le marché. Liverpool rejoindra par exemple ces prochains jours la petite ville de Saalfelden, située dans le Land de Salzbourg, pour sa reprise estivale. L'Autriche est également envahie durant l'été par les clubs allemands de Bundesliga qui apprécient le cadre offert par les montagnes environnantes.

En hiver, les équipes suisses recherchent à l'inverse le soleil et une météo agréable. Direction le sud où, là aussi, des régions se sont positionnées sur ce marché de niche, offrant des «football packages» aux équipes venues du nord de l'Europe:

  • Italie: lac de Garde, région de Bergame
  • Suisse: Tessin
  • Espagne: Lloret de Mar, région d'Alicante, région de Malaga, Iles Canaries, Iles Baléares
  • Portugal: Algarve
  • Turquie: Antalya (la Riviera turque)
  • Chypre, Malte, Tunisie, Maroc

Choisir un terrain

«Le terrain de football, c'est le coeur d'un camp d'entrainement.» C'est ce qu'a dit Ottmar Hitzfeld à Walter Loser lors du camp de la Nati en 2010 à Crans-Montana. Le gazon est aux footballeurs ce que la neige est aux skieurs: la qualité doit être la plus optimale possible.

L'équipe de Suisse préparant la Coupe du monde 2010 à Crans-Montana
L'équipe de Suisse préparant la Coupe du monde 2010 à Crans-Montana keystone

Un autre aspect extrêmement important, notamment pour les équipes professionnelles, réside dans la distance entre le terrain de football et l'hôtel. Une importance notamment relevée par Uli Forte lors du dernier camp d'Yverdon-Sport en Turquie l'hiver dernier:

«En camp d'entrainement, chaque minute compte. Il était donc très important d'avoir le terrain à côté de l'hôtel pour gagner du temps»
Uli Forte à YSTV sur le camp en Turquie (janvier 2022)
Uli Forte et Yverdon en camp, l'hiver dernier en Turquie. Un séjour organisé par planetsport.ch
Uli Forte et Yverdon en camp, l'hiver dernier en Turquie. Un séjour organisé par planetsport.ch facebook.com/yverdonsportfc

Choisir des adversaires

Pour garder le rythme, les équipes recherchent également des adversaires. S'ils sont étrangers, c'est encore mieux: cela permet de casser la routine du championnat et de découvrir de nouvelles cultures footballistiques.

En Suisse, les équipes européennes s'affrontent chaque été, notamment en Romandie, où plusieurs formations élisent domicile. Avant le Covid, des tournois étaient mêmes organisés par la société lausannoise Matchworld.

Il y a eu la Valais Cup (entre 2013 et 2015), qui a vu défiler des équipes telles que le FC Porto, le Benfica Lisbonne, le Shakhtar Donetsk, l'OM, l'OL ou encore le PSV. Le Festival de Football des Alpes, compétition similaire mais se déroulant dans un cadre géographique un peu plus large (Genève, Valais, Vaud, Haute-Savoie, Neuchâtel...) a ensuite pris le relais.

Ces matchs contre des adversaires de qualité font partie du «package» que recherchent les équipes: «Sans match amical, tu n'as pas de camp d'entrainement. C'est aussi simple que ça», rappelle Walter Loser.

Choisir des options

Un camp d'entrainement, c'est également une logistique et des exigences très importantes. Parmi les demandes les plus traditionnelles, on peut énumérer:

  • Une salle de massage, une salle de conférence et une salle pour le matériel (dans l'hôtel).
  • Une pension complète (petit-déjeuner, diner, snack de l'après-midi, souper).
  • Un menu élaboré par le cuisinier du club.
  • Une salle de fitness complètement équipée ainsi qu'un centre de spa et de bien-être avec piscines.
  • La mise à disposition de plusieurs terrains (ou au minimum d'un terrain aux normes FIFA + une zone pour les gardiens de but).
  • La proximité entre l'hôtel et le terrain (comme déjà expliqué, doit être à distance de marche).

À ces demandes plutôt standards s'ajoutent parfois des besoins bien plus particuliers, selon les équipes. Walter Loser peut en témoigner: «L'exigence qui m'a le plus marquée est celle de Valence. Le club était venu en inspection avec son propre jardinier. Il avait ramené en Espagne un échantillon de notre pelouse pour analyse. Il avait fini par la valider mais en précisant que la pelouse commençait à dater et qu'il faudrait bientôt la changer. Ce niveau de perfection et d'exigence est incroyable.»

Avec l'équipe nationale des Etats-Unis, c'est la perfection du matériel technologique qui avait impressionné le Valaisan: «Les USA, c'était un autre monde. Ils avaient des écrans partout, des drones, du matériel vraiment high-tech, c'était impressionnant. C'est également l'équipe la plus exigeante que j'ai connue ici à Crans-Montana.»

Les USA à Crans-Montana
Les USA à Crans-Montana facebook
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