Les JO fâchent les Grisons: «Ils en profitent, on paie»
En février prochain, des milliers de spectateurs des Jeux olympiques d’hiver 2026 traverseront les Grisons pour se rendre en Italie du Nord, principalement vers le site de compétition de Livigno. Un plan de gestion du trafic est en cours d’élaboration, mais la question du financement reste ouverte.
Près d’un tiers des quelque 12 000 spectateurs attendus à Livigno passeront par les Grisons. Au total, une cinquantaine d’épreuves doivent s’y tenir. Bien que le canton voisin des Grisons ait rejeté à deux reprises l’organisation des Jeux olympiques dans les urnes – en 2013 et en 2017 –, il se retrouve aujourd’hui indirectement impliqué à travers le trafic des visiteurs.
📍Carte de la situation
La police cantonale des Grisons, l’Office de l’énergie et des transports ainsi que le service cantonal des travaux publics planchent depuis plusieurs mois sur un plan visant à éviter les embouteillages durant cette période, qui coïncide en outre avec les vacances d’hiver.
«Nous sommes face à une situation où les compétitions ne se déroulent pas sur le territoire cantonal, mais où le trafic accru qui en résulte a tout de même des répercussions», ajoute l'expert.
Les visiteurs souhaitant se rendre à Livigno depuis la Suisse n’ont qu’une seule option: emprunter le tunnel étroit de Munt-la-Schera, long de 3,5 kilomètres, au col de l’Ofen près de Zernez. L’autre accès possible, le col de la Forcola di Livigno, est fermé en hiver. Le tunnel de l’Ofenpass vers Livigno n’étant qu’à une voie, la circulation y est régulée par des feux alternés. Pour éviter les embouteillages, le canton étudie plusieurs solutions.
Les visiteurs seraient ensuite acheminés en bus jusqu’à Livigno. Seuls ces bus et les véhicules autorisés pourraient alors emprunter le tunnel.
Il a également été envisagé de créer un parking à Landquart et de diriger ensuite les visiteurs vers les trains des Chemins de fer rhétiques jusqu’à Zernez. Seuls les bus et les véhicules disposant d’une autorisation seraient ensuite autorisés à emprunter le tunnel pendant les Jeux d’hiver.
Un point central de la gestion du trafic olympique reste toutefois en suspens. «Nous devons encore déterminer qui prendra en charge les coûts», a déclaré Knuchel. La question sera tranchée en concertation avec les partenaires italiens.
Milano-Cortina doit payer
La députée verte Anita Mazzetta a adressé en août une interpellation au gouvernement concernant le plan de circulation et les coûts qui y sont liés.
Il est donc essentiel, selon elle, que les coûts soient entièrement pris en charge par les organisateurs, en l’occurrence la fondation Milano Cortina 2026. «Il n’est pas question qu’ils en profitent et que nous payions», a déclaré Mazzetta, rappelant les deux refus de la population grisonne lors des votations sur une éventuelle candidature olympique du canton.
Le gouvernement prévoit de présenter un plan de circulation d’ici la fin octobre. Il restera alors un peu plus de trois mois avant le début des Jeux. «Nous avons encore suffisamment de temps pour mettre en place les infrastructures nécessaires», a assuré l’ingénieur cantonal Knuchel.
(jcz/sda)
