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Ski alpin: Kilde «essaie d'apprendre d'Odermatt»

Second placed Aleksander Aamodt Kilde of Norway, left, and Winner Marco Odermatt of Switzerland, celebrate with cowbells during the ceremony of the men's giant slalom race at the Alpine Skiing FI ...
Le Norvégien et le Suisse ont l'habitude de se croiser sur les podiums.Image: KEYSTONE
Interview

Aleksander Aamodt Kilde: «J'essaie d'apprendre de Marco Odermatt»

La star norvégienne nous a accordé un entretien dans lequel il évoque sa complicité avec son rival suisse, son pays et sa compagne Mikaela Shiffrin.
12.01.2024, 16:5112.01.2024, 18:39
Rainer Sommerhalder
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Aleksander Aamodt Kilde, vous êtes en Suisse cette semaine. Quel est le statut de la course du Lauberhorn pour vous?
C'est l'une des plus grandes épreuves auxquelles nous participons en ski alpin.

Pourquoi est-elle si importante?
Depuis mon adolescence, j'ai toujours eu cette course en tête, avec Kitzbühel. Le Lauberhorn a des tronçons très spéciaux: Hundschopf, Brüggli-S ou encore Ziel-S. Il y a toujours beaucoup de spectateurs et la météo est toujours bonne à Wengen. Il y a tellement de choses qui rendent cette course unique.

Est-ce particulièrement beau de battre les stars du ski suisse dans leur propre pays - comme vous l'avez fait deux fois la saison dernière à Wengen?
En fait, non. Je trouve ça cool quand un Suisse gagne en Suisse. L'ambiance est alors incroyable. On ne ressent pas souvent cela dans d'autres destinations de la Coupe du monde. Quand Odermatt gagne à Adelboden, même moi j'ai la chair de poule dans l'aire d'arrivée. C'est dans ces moments-là que l'on se rend compte de l'importance de notre sport ici. Même lorsque j'ai gagné à Wengen en 2023, j'ai été acclamé. Cela m'a fait énormément plaisir.

Aleksander Aamodt Kilde of Norway in action during the men's downhill race at the Alpine Skiing FIS Ski World Cup in Wengen, Switzerland, Saturday, January 14, 2023. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bot ...
Le Norvégien la saison dernière au Lauberhorn.Image: KEYSTONE

Vous entretenez une relation très collégiale avec Marco Odermatt. Pourquoi vous entendez-vous si bien?
Parce qu'on se ressemble, dans le sens où nous faisons du sport par plaisir et que l'on apprécie la bonne ambiance qui règne entre nous malgré la concurrence. Même si l'un est battu par l'autre, cette bonne ambiance demeure. Nous savons aussi reconnaître quand l'autre skie super bien.

Vous gardez votre bonne humeur même quand Marco vous bat?
Oui, bien sûr. Ce n'est évidemment jamais agréable de se faire battre, mais Marco est un type cool et un grand athlète. S'il termine devant moi, c'est qu'il a fait quelque chose de spécial sur la piste et je sais le reconnaître.

Qu'admirez-vous chez Marco Odermatt?
Il skie toujours de manière incroyablement efficace. Moi aussi, je suis rapide de temps en temps, mais j'ai toujours des passages où je perds de la vitesse. Lui, il n'a pas ça. J'essaie d'apprendre de lui. Mais il est difficile de savoir exactement comment il s'y prend.

«Et Marco est toujours très positif dans son attitude. Il mène à bien son grand programme de manière cool et décontractée»

Odermatt est très populaire en Suisse, alors qu'en Norvège, dans votre pays, les stars du ski nordique ont un statut bien plus important que ceux qui pratiquent le ski alpin, non?
Oui, c'est vrai. Mais mon statut personnel de sportif est suffisamment élevé, je n'ai pas besoin de soutien supplémentaire. En tant que skieur alpin, on est peut-être en retard sur les nordiques en Norvège, mais des gens me connaissent dans beaucoup plus de régions du monde.

Vous arrive-t-il de regretter de ne pas être devenu skieur de fond?
Non, jamais (il rit). J'ai beaucoup plus de plaisir à skier. J'ai pratiqué le ski de fond régulièrement - en Norvège, c'est obligatoire - mais j'ai su dès l'enfance que ce ne serait pas mon sport. Le ski alpin était définitivement le bon choix.

Comment peut-on imaginer les différences dans la vie d'un sportif entre vous et une superstar du ski de fond comme Johannes Klaebo, par exemple?
En Norvège, quand on s'appelle Klaebo, Bjoergen ou Johaug, on est très visible. Chez nous, un bon skieur de fond est un héros. Mais la différence d'importance par rapport au ski alpin n'est plus aussi grande qu'avant.

Votre notoriété s'est-elle encore accrue grâce à votre relation avec Mikaela Shiffrin ?
Oui, et logiquement aux États-Unis. Mikaela a également été bénéfique pour ma carrière, surtout en ce qui concerne la concentration. Je peux échanger sur différentes questions et défis avec la meilleure skieuse du monde. J'en profite énormément. Mais cela n'a jamais été le but de cette relation. C'est plutôt un bonus.

Le couple star du ski mondial.
Le couple star du ski mondial.

Avec votre présence à tous les deux sur les réseaux sociaux, vous vous adressez forcément à des fans plus jeunes.
Oui, il est précieux de pouvoir montrer les aspects positifs de notre vie de skieurs, que nous sommes des personnes normales. Mais nous devons aussi veiller à ne pas être présents uniquement sur les médias sociaux. Nous voulons enthousiasmer les jeunes pour le ski, mais nous ne voulons pas forcément contribuer à ce qu'ils passent encore plus de temps devant leur téléphone portable. C'est aussi une réflexion importante sur la manière dont on se présente.

À propos de relation, non amoureuse cette fois-ci: quelle est votre relation avec la Suisse?
J'aime toujours venir en Suisse. Le pays, les gens et la mentalité sont très similaires à ce qu'on trouve en Norvège. Mes voyages chez vous se sont toujours bien déroulés, y compris sur le plan sportif. Mon duel avec Marco Odermatt a toujours bien fonctionné et de manière équitable (rires). Je trouve les courses dans votre pays cool, car il y a un grand intérêt pour le ski. L'année dernière, j'ai été invité par la TV alémanique et cela signifie beaucoup pour moi que les Suisses ne s'intéressent pas seulement à leurs athlètes, mais aussi à moi.

Vous auriez pu choisir de vivre chez nous, comme certains autres millionnaires norvégiens. La vie ici est-elle trop chère pour vous?
Non, les aspects financiers n'ont pas joué un rôle important dans cette décision. Je vis en Autriche parce que c'est très central et qu'à partir d'Innsbruck, je peux me rendre rapidement sur de nombreux sites de la Coupe du monde. J'ai dû prendre l'avion pour me rendre en Norvège et j'ai attrapé beaucoup d'infections lors de ces voyages.

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