Le départ de la descente féminine a sans cesse été repoussé, dimanche matin, avant que le couperet ne tombe finalement à 11h30: il n'y aura pas de course.
Il s'agit de la huitième épreuve annulée en deux ans sur le site, faute de conditions favorables. Le manque de neige, le vent ou le brouillard ont tour à tour forcé les organisateurs à tirer la prise. Une situation malheureuse à laquelle pourtant beaucoup s'attendaient. Même si Franz Julen et son staff évoquent la malchance du ciel, ils sont nombreux, parmi les observateurs du ski alpin, à estimer qu'il n'est pas judicieux d'organiser ces courses au mois de novembre. «Les descentes de Zermatt et Cervinia sont en sursis à perpétuité», a ainsi résumé Le Temps samedi.
Déplacer ces courses en fin de saison est une piste. Pourquoi pas au mois de mars, lorsque les conditions sont plus favorables sur les glaciers? Une perspective à laquelle a du mal à se résoudre Franz Julen. «C'est exclu», a même tonné le président du comité d’organisation des courses transfrontalières dans la très riche émission «Sport-Première» samedi.
Il explique qu'il serait plus compliqué de trouver des soutiens financiers en fin de saison. «Les sponsors veulent apparaître en début de saison. L'intérêt pour le ski est beaucoup plus marqué qu'en mars ou avril.» Il ajoute que le fait de reporter les épreuves au printemps nécessiterait «un travail plus intensif sur le glacier afin de remplir les crevasses pendant l'hiver», sans parler de la logistique sur place: «En octobre et novembre, on peut amener du matériel dans l'aire d'arrivée sans problème, mais pas en haute saison, car ce sont des pistes.»
Enfin, le boss zermattois rappelle qu'en mars, les hôtels de Zermatt/Cervinia sont pris d'assaut et que les remontées mécaniques tournent à plein régime. «On doit préparer chaque nuit 360 km de pistes sur le domaine. On ne pourrait pas avoir cinq ou six machines jour et nuit sur la Gran Becca (réd: le secteur sur lequel les courses sont prévues).»
Franz Julen et son staff espèrent toujours pouvoir organiser une épreuve transfrontalière l'an prochain, même période, même endroit. Un contrat de trois ans lie encore les stations de Zermatt et Cervinia à Swiss-Ski, la Fédération italienne de ski et la FIS.