Ce sera une nuit courte pour Marco Odermatt. Ce vendredi soir, se déroule la troisième Swiss-Ski Night à Zurich. Le lendemain, il s'envolera pour l'Espagne en compagnie des autres stars du ski suisse, où un premier camp d'entraînement aura lieu en vue de la nouvelle saison.
Odermatt n'aura eu que deux petites semaines sans obligations professionnelles. A 27 ans, le skieur a choisi de renoncer à de longues vacances et s'est consacré à son déménagement dans sa nouvelle maison. «Il était important pour moi de régler ces choses. De débuter la préparation estivale avec une liste de tâches vides», explique le vainqueur du gros globe de cristal.
Même si arpenter le circuit de la Coupe du monde est devenu une routine pour lui et que «chaque course et chaque résultat ne semblent plus aussi spéciaux qu’avant», le défi pour la saison à venir semble plus grand que jamais. «J’ai l’impression que le niveau monte chaque année. Se maintenir est un défi et suffit à préserver la motivation», détaille Marco Odermatt.
Alors qu’Odermatt prononce cette phrase, Franjo von Allmen se trouve à quelques mètres de lui. Ce jeune homme de 23 ans incarne parfaitement cette nouvelle génération, désireuse de challenger «Odi». Il a déjà décroché le titre de champion du monde de descente.
Ce vendredi, la soirée deviendra très intéressante lorsque Swiss-Ski désignera son athlète de l'hiver. Ce prix a été décerné à Marco Odermatt à maintes reprises ces dernières années. Dorénavant, il faudra compter sur Franjo von Allmen, alors que Loïc Meillard, le sauteur Gregor Deschwanden ou encore les champions du monde de ski acrobatique et skicross Noé Roth et Ryan Regez sont en lice.
Sur la piste, Marco Odermatt et Franjo von Allmen sont de sérieux rivaux, mais en dehors de celle-ci, les deux spécialistes de la vitesse entretiennent une relation décontractée. Et lorsque les têtes d'affiche de Swiss-Ski transpireront sous le soleil espagnol, l'ambiance sera presque familiale.
Alors que le Nidwaldien s'entraînera pour la deuxième saison consécutive avec son préparateur physique, Alejo Hervas, aux côtés de ses amis Justin Murisier, Gino Caviezel et Thomas Tumler, Franjo von Allmen, lui, comptera sur les services de Gabriel Gwerder. Ce dernier était colocataire de Marco Odermatt à Beckenried.
Avant de débuter sa préparation, von Allmen a également fait un break original. Il explique qu'il a volontairement limité ses engagements. Pour autant, il n'a pas opté pour des vacances luxueuses sur une plage paradisiaque. «Je peux vraiment me détendre quand je roule avec ma moto-cross», dit-il.
Tout comme Franjo von Allmen, Marco Odermatt est impatient de vivre les prochaines semaines. «Je n’ai pas de problème avec la préparation estivale», déclare le Nidwaldien. «D’autres vont en vacances en Espagne pour faire du vélo ou jouer au tennis. Nous faisons la même chose et on peut appeler cela du travail. C’est plutôt cool», ajoute-t-il.
Avant de se tourner pleinement vers la nouvelle saison, le skieur dresse un petit bilan de l'année écoulée. Il affirme qu'il s’est senti physiquement en très grande forme pendant tout l'hiver. C'était «probablement mieux que jamais auparavant». En dehors de cet aspect, «Odi» reste serein:
En ce qui concerne sa discipline de prédilection, le géant, dans laquelle il n’a pas été aussi dominant cet hiver, Odermatt cite deux explications. La première: le fait que sa saison précédente a été exceptionnellement parfaite. Tout fonctionnait à merveille. «Et parfois, la chance a aussi joué en ma faveur, ce qui n’a pas toujours été le cas cette saison», détaille le Suisse.
Les performances moins convaincantes en géant sont également arrivées à un moment où «j'ai énormément skié en vitesse et où la première fatigue a commencé à se faire sentir dans mon corps». «La qualité de mes virages en géant en a clairement souffert», précise «Odi».
Marco Odermatt va encore plus loin et ajoute: «En fait, je suis surpris de pouvoir encore rivaliser avec les spécialistes, étant donné le peu d’entraînement que je fais en géant». «En hiver, je passe environ 30 jours de moins à m’entraîner spécifiquement pour la technique», dit-il. Il est donc logique pour lui que «la compétition en géant devienne de plus en plus difficile».
Bien qu'il n'ait pas davantage skié en vitesse l'hiver dernier, «Odi» a également évolué en descente, discipline dans laquelle il est devenu un sérieux prétendant à la victoire, même sur les pistes jugées plus faciles techniquement. «Cette conduite fine m'aide, mais c'est un véritable poison pour le géant», conclut-il.