Le genre de scène que l'on voit plutôt dans les tournois amateurs, notamment en Suisse romande, où les joueurs s'auto-arbitrent. Il suffit parfois que l'un des adversaires ait l'impression de se faire voler un point et lâche dans la foulée une phrase du genre: «Ok, c'est bon, t'es content, t'as gagné! Moi je refuse de jouer dans ces conditions, je me barre!»
C'est à peu près ce qu'il s'est passé mardi lors du premier tour du tournoi WTA 250 de Budapest, un événement qui regroupe pourtant des tenniswomen professionnelles, qui plus est arbitrées par des officiels.
Dans le premier set de son duel l'opposant à la Hongroise Amarissa Toth, à 5 jeux partout, la Chinoise Shuai Zhang (WTA 45) conteste un point accordé à son adversaire. Elle a l'impression – apparemment à raison – que sa balle a touché la ligne et que le point doit donc lui revenir. Malgré sa demande, l'arbitre refuse de venir vérifier la trace. Zhang exige alors la venue du superviseur, qui ne se présente toutefois pas sur le court. Un point plus tard, Amarissa Toth (20 ans, 548e joueuse mondiale) vient de sa propre initiative, sourire en coin, effacer la fameuse trace, histoire que son opposante ne puisse plus la contester. Le tout sous les applaudissements de quelques spectateurs. De quoi mettre la Chinoise hors d'elle.
Après un dialogue virulent avec Toth, Shuai Zhang retourne sur son banc à la fin du jeu. Elle fond en larmes et, incapable psychologiquement de poursuivre le match, va serrer la main de l'arbitre et d'Amarissa Toth en signe d'abandon. La Hongroise a alors une réaction des plus anti-sportives: à peine Zhang a tourné les talons qu'elle fête sa victoire (tronquée, avouons-le) en levant les bras au ciel, comme si elle venait de l'emporter à la régulière après un dur combat.
Ce manque d'empathie et de fair-play a scandalisé le monde du tennis. Certaines joueuses – dont la récente finaliste de Wimbledon Ons Jabeur – et même joueurs (le Canadien Denis Shapovalov) ont pris leur clavier pour s'indigner sur Twitter. Florilège👇
Pas certain, effectivement, qu'Amarissa Toth ait droit à de grands sourires dans les vestiaires et allées des tournois où elle participera ces prochaines semaines...