Stan Wawrinka a fêté lundi l'un de ses rares succès actuellement sur le circuit. Au premier tour de Wimbledon, il a dominé en trois manches le Britannique Charles Broom (6-3 7-5 6-4). Le Vaudois affrontera le Français Gaël Monfils au deuxième tour, mercredi.
Le triple lauréat de titres en Grand Chelem, 39 ans, a passé depuis longtemps le zénith de sa carrière. Mais il n'a aucune intention de ranger prochainement sa raquette. «J'aime ce que je fais et je ne vois aucune raison de me dire que je dois arrêter», a-t-il encore récemment affirmé. Pourtant, «Stan The Man» a déjà posé, au cours des derniers mois, les jalons de son après-carrière. Et il a de grosses ambitions.
Depuis peu, il est associé au groupe français Must. Cette entreprise prévoit de racheter plusieurs restaurants, night-clubs et bars d'ici la fin de la décennie, d'abord dans le sud de la France, puis à Paris et dans les Alpes. Le premier restaurant a ouvert ses portes fin juin.
Cet établissement, le Copal Beach, est situé sur la Croisette à Cannes, sur la Côte d'Azur. A la fois bar de plage, restaurant et lieu de fête, il permet de «s'immerger dans une expérience sensorielle inoubliable, inspirée des mystérieux paradis d'Amérique du Sud». Autrement dit: avec le Must Group, Stan Wawrinka devient le roi de la fête dans le sud de la France.
Depuis début 2018 déjà, le vainqueur de Roland-Garros 2015 est associé au restaurant «La Grappe D'Or» à Lausanne. Lorsque l'établissement a rouvert ses portes, Wawrinka a déclaré:
Sous le slogan «De Vintimille à Venise», la carte invite à se régaler comme en Italie, avec des antipasti et des primi piatti à des prix abordables. «La Grappe D'Or» compte 12 points Gault&Millau et, comme son nom l'indique, propose également du vin.
Stan Wawrinka a récemment confié au Temps qu'il est curieux de nature:
Deux comédies de «TheManProd», sa boîte de production, sont d'ailleurs annoncées pour l'année en cours.
Mais la curiosité pour le business de l'ancien numéro 3 au classement ATP lui a aussi valu des ennuis, notamment avec le «Ballman Project» qu'il a lancé en 2021 avec l'entrepreneur français Prosper Masquelier. Il s'agit d'un jeu numérique avec des Non-Fungible Tokens (NFT). Concrètement: les acheteurs acquièrent des joueurs de tennis virtuels (entre 200 et 600 francs) qui participent à des tournois, eux aussi virtuels. En fonction des résultats du joueur, son propriétaire gagne de l'argent.
Grâce à 2600 acheteurs, les fondateurs du «Ballman Project» – dont Wawrinka – ont gagné quatre millions de francs en cryptomonnaies. Le Vaudois aurait touché 440 000 francs, selon l'émission Mise au Point de la RTS.
Problème: les Ballman, ces joueurs virtuels, n'ont cessé de perdre de leur valeur depuis leur lancement. «J'ai acheté mon Ballman pour 318 francs lors de son lancement. Aujourd'hui, il vaut 12 francs», s'est plaint un acheteur valaisan. «J'ai l'impression que Wawrinka a piégé tout le monde», a déploré un autre.
Depuis quelques semaines, le «Ballman Project» semble à l'arrêt. Interrogé par la RTS, Prosper Masquelier a avoué que «le succès n'est pas au rendez-vous en termes de fréquentation» et que le projet «n'est pas rentable».
Stan Wawrinka a, lui, déclaré qu'il pouvait comprendre la déception des acheteurs. Mais il balaie l'idée d'escroquerie:
Une mauvaise expérience qui n'empêche donc pas le tennisman de continuer à investir. Prosper Masquelier est également son partenaire d'affaires au sein du Must Group. Depuis fin mai, l'ex-numéro 3 mondial est aussi ambassadeur de la cryptobanque Bitpanda.
Adaptation en français: Yoann Graber