Henry Bernet est l'un des nouveaux visages du tennis suisse. Son nom ne parle pas encore au grand public. Or le garçon s'est révélé au printemps dernier, en se qualifiant pour les quarts de finale du tournoi juniors de Roland-Garros. Son parcours avait pris fin contre l'Américain Kaylan Bigun, d'un an son aîné.
A l'époque, Bernet avait fait sensation, en battant le n°1 juniors, le Norvégien Nicolai Budkov Kjaer, mais aussi parce qu'il partage de nombreux points communs avec Roger Federer. Le joueur est Bâlois. Il a échangé ses premières balles au Old Boys Tennis Club, là où tout a débuté pour le «Maestro». Henry Bernet est également un fervent supporter du FC Bâle et lui aussi manie le revers à une main, à une époque où ce geste tend à disparaitre.
Son père se nomme Robert. Comme celui de Roger Federer. La comparaison est donc toute trouvée et pourrait perdre le joueur avant même qu'il ne lance réellement sa carrière. Or Henry Bernet n'est pas marqué par une quelconque pression. Il connaît aussi son niveau et celui de Federer. «Il y a beaucoup de similitudes. Ces comparaisons sont donc compréhensibles. Mais je ne me mets pas la pression pour autant, car il paraît impossible de devenir aussi bon que Roger», a-t-il déclaré à CH Media, groupe auquel watson appartient, en marge des Swiss Indoors.
Or le Bâlois progresse vite, voire même très vite. Sa première en Challenger à Zoug cet été en est la preuve. Bernet a atteint les quarts de finale et a éliminé Ryan Nijboer (399) ainsi que Juan Pablo Varillas (165), que la Suisse a retrouvé en Coupe Davis, en septembre à Bienne. De telles performances ont permis au Suisse de faire un bond au classement. Il est entré dans le Top 1000 et figure aujourd'hui au 940e rang mondial. Il se trouve dans le même temps à la 26e place chez les juniors, et aucun jeune joueur helvétique ne fait mieux.
Henry Bernet a néanmoins eu besoin d'une wild card pour jouer à Bâle pour la première fois de sa carrière. Roger Federer aussi, à la seule différence qu'il avait été invité à participer au tableau principal, pour sa grande première au même âge, aux Swiss Indoors en 1998.
Le jeune Bernet n'a pas reçu le même privilège. Or il pourrait lui aussi disputer le premier tour du tournoi de Bâle à 17 ans, en empruntant son propre chemin, via des qualifications toujours exigeantes. Le Bâlois s'est brillamment imposé ce samedi face au fantasque Fabio Fognini, actuel 79e mondial, 6/3, 7/6(4). Il n'est plus qu'à un match de l'exploit. Il se jouera contre son compatriote Jérôme Kym, tombeur du Français Arthur Rinderknech, sur le court central après lui.