Un virus transmissible par aérosols, des chevaux confinés, des morts et un vaccin en rupture de stock: la pandémie, qui frappe le milieu équestre, rappelle ce que les humains vivent depuis plus d'un an. Cette crise sanitaire a, certes une appellation moins anxiogène que le Covid-19, mais «l'herpès équin n'a rien à voir avec celui des humains», prévient un vétérinaire.
Chez les chevaux, cette rhinopneumonie (le nom scientifique désignant la forme d'herpès qui frappe les boxes actuellement) peut provoquer de la fièvre et de graves problèmes respiratoires, voire neurologiques. Des chevaux sont morts. «Ca fait peur», avoue le jeune cavalier suisse Alan Allache (Saint-Prex).
La pandémie s'est déclarée à Valence, le mois dernier, sans que les spécialistes n'aient encore pu remonter aux origines du premier animal infecté. Il a suffi qu'une bête soit malade dans un concours pour que ce virus foudroyant, qui se transmet par l'air, mais aussi par les objets, progresse à grande échelle. «On pensait au départ qu'il ne s'agissait que d'un simple virus, que certains cavaliers avaient simplement oublié de vacciner leurs chevaux. Mais c'est plus grave que ça», reconnaît Alan Allache, compétiteur au sein de la Suisse Academy.
Notre pays n'avait recensé aucun cas vendredi matin, mais les propriétaires surveillent avec anxiété l'évolution de la pandémie.
Les échos de l'étranger ne sont pas faits pour rassurer. «Il paraît que la police surveille les chevaux et leurs cavaliers confinés dans les concours pour éviter qu'ils ne s'échappent durant la nuit, raconte un sauteur helvétique. Certains athlètes ont eu peur que leurs montures ne soient infectées par d'autres durant la quarantaine imposée et ont préféré s'y soustraire.»
Il n'existe aucun geste barrière que les propriétaires puissent faire pour freiner la pandémie. «On n'a pas vraiment changé nos habitudes, reconnaît d'ailleurs Allache. J'ai simplement pris la précaution de demander à une maman qui est en contact avec d'autres chevaux que les miens de faire attention, de bien se laver les mains.»
Le Vaudois est sur liste d'attente pour faire bénéficier ses protégés du précieux vaccin. L'Europe est en rupture de stock. Un vétérinaire prévient: «Il faudra être très fort pour obtenir des doses d'ici fin mars, début avril». La vaccination, ensuite, ne se fera pas sans une certaine appréhension. «Le produit est super violent, redoute Alan Allache. Des chevaux ont eu jusqu'à 40 de fièvre pendant trois jours et ont vu leur encolure gonfler. Ce n'est pas très rassurant.»