Refoulé en Australie, interdit d'entrée aux Etats-Unis, Novak Djokovic a sauvé son année en remportant un septième trophée de Wimbledon, à égalité avec Pete Sampras et à une unité du record de Roger Federer.
Nullement impressionné, Kyrgios a entamé la finale avec un relâchement magnifique et un service à la cuillère dès son deuxième jeu de service. Il a mis de la vitesse et de l'incertitude dans tout, du geste à la parole, en créant du jeu sur presque chaque balle. Frappes à plat puissantes, slice extravagant, amorties, balles entre les jambes: la totale. Et un certain climat d'insécurité sur le court lorsque, en plus du chaos technique, Kyrgios a explosé.
Djokovic a résisté patiemment, en imposant dans la longueur une approche plus rationnelle et schématique. En un mot: il a fait du Djoko. Et il l'a très bien fait: le temps de régler ses longueurs et son équilibre attaque-défense, le Serbe a mis sa patte sur la partie, avant d'en prendre le contrôle sans faire de vagues (ni de bruit).
Le match a peut-être basculé à 4-4 au troisième set. Alors qu'il menait 40-0, Kyrgios a concédé le break. Il est entré dans une rage folle et a passé beaucoup de temps à sermonner son clan, coupable selon lui de ne pas l'avoir soutenu sur chaque point.
Il a continué à grommeler contre une spectatrice véhémente qui avait «l'air d'avoir bu 700 verres», selon son estimation, tandis que Novak Djokovic, extrêmement concentré, imposait sa maîtrise tactique et nerveuse. Avant de dominer le tie-break en poussant Kyrgios à la faute, puis à la crise de nerfs (7-3).
Djkovic devient à 35 ans le deuxième tennisman le plus titré de l'histoire après Rafael Nadal (22) et devant Roger Federer (20).