Chaque année, l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) publie son rapport, un ouvrage épais contenant toutes sortes de chiffres. Voici cinq conclusions tirées du rapport publié jeudi:
Le travail des agriculteurs est dur, la charge élevée. Selon le rapport agricole, deux tiers des hommes issus de l'agriculture travaillent 50 heures ou plus par semaine. Les vacances sont rares. En moyenne, les hommes issus de l'agriculture ont pris près de sept jours de vacances par an, les femmes cinq.
Pourtant, selon un sondage, ils sont aussi satisfaits de leurs conditions de travail et de leur vie actuelle que la moyenne de la population suisse. La valeur est même légèrement supérieure.
Ce n'est pas une surprise: en 2023, le nombre d'exploitations agricoles a encore diminué (625 ont disparu) pour atteindre 47 719. Parallèlement, les fermes s'agrandissent. Près d'une exploitation sur quatre dispose désormais d'une surface agricole utile de plus de 30 hectares (soit plus de 42 terrains de football).
Le nombre d'animaux est resté à peu près le même que l'année précédente. Il y a certes un peu moins de porcs et de vaches laitières, mais plus de poulets de chair et de moutons, par exemple.
Ce point a été particulièrement souligné par l'OFAG. Depuis 1990, l'impact environnemental de l'agriculture a diminué. L'agriculture s'est nettement améliorée dans ces domaines, a déclaré le directeur de l'office Christian Hofer devant les médias. Il a en même temps reconnu qu'il restait encore des défis à relever. Selon la Confédération, c'est notamment le cas pour les pertes d'azote ainsi que pour les émissions de gaz à effet de serre. La comparaison avec 1990 peut en outre être trompeuse. Des améliorations significatives ont été réalisées en partie, surtout dans les années 1990.
En ce qui concerne les produits phytosanitaires, l'Office fédéral de l'agriculture constate également une tendance positive, même si tous les objectifs n'ont pas été atteints. Les risques pour l'environnement ont été réduits et les nouveaux programmes de paiements directs volontaires pour la réduction des pesticides sont largement utilisés.
L'organisation de protection de la nature Pro Natura porte un tout autre jugement sur la situation:
La «communication enjolivée» de l'OFAG n'y change rien. Il y a certes des améliorations ponctuelles dans toute la Suisse, mais les problèmes restent importants.
La baisse du taux d'auto-approvisionnement préoccupe l'Union suisse des paysans depuis des années. Il y a maintenant une bonne nouvelle: dernièrement, le taux a légèrement augmenté. En 2022, il s'élevait à 53% brut - contre 52% l'année précédente. Cette légère hausse s'explique par une augmentation de la production végétale.
Le rapport confirme ce que beaucoup ont déjà ressenti dans leur porte-monnaie. En 2023, les consommateurs et consommatrices ont payé certains produits plus cher que l'année précédente, comme le lait, la farine et les œufs. Les prix à la production ont également augmenté en moyenne.
De leur côté, les agriculteurs souffrent de la hausse des coûts de production. Problème: le rapport agricole ne fournit aucune indication sur la situation économique des agriculteurs. On ne sait donc pas comment va leur porte-monnaie.
Traduit et adapté par Chiara Lecca