Suisse
eurovision 2025

Eurovision 2025: On a rencontré les représentants de la Suède

On a rencontré le groupe lunaire qui pourrait gagner
KAJ, représentant la Suède, se produit lors du 69e Concours Eurovision à Bâle, le 13 mai 2025.Getty Images Europe

On a rencontré le groupe lunaire qui pourrait gagner l'Eurovision

KAJ représente la Suède à l'Eurovision de Bâle. Le groupe, composé de Finlandais qui chantent en dialecte, aurait toutes ses chances de remporter le concours. Interview.
14.05.2025, 18:5714.05.2025, 18:57
Nora Hoffmann et Silvana Schreier / ch media
Plus de «Suisse»

Vous êtes Finlandais, mais vous chantez pour la Suède. Vous nous expliquez cette pirouette?
Jakob Norrgård: La Suède a voté pour nous au Melodifestivalen (réd: les éliminatoires du concours en Suède). Elle voulait qu'on la représente pour la compétition. Mais ce qui est merveilleux avec la Finlande, c'est qu'elle est très fière lorsqu'elle attire l'attention à l'étranger. C'est donc la première fois que la Finlande veut que la Suède gagne.

«Les deux pays apprécient notre titre»
Jakob

Découvrez la performance de KAJ:

Vidéo: youtube

Avant d'arriver à Bâle, vous avez donné plusieurs concerts à Madrid et en Grande-Bretagne. Racontez-nous.
Axel Åhman: Les fans étaient géniaux! Ils connaissaient toutes les paroles, même les couplets, et ils nous ont immédiatement suivis.

«Pour la première fois, on a eu le sentiment de faire partie des favoris»

Jakob: C'était surréaliste d'entendre notre chanson en dialecte, mais avec un accent espagnol. C'était vraiment marrant!

Le titre que vous présentez à l'Eurovision, Bara bada bastu, est en suédois finlandais. Pouvez-vous nous en dire plus?

«Nous sommes des Finlandais suédophones et nous chantons dans un dialecte, le Vörå»
Jakob

Peu de gens le parlent, peut-être 9000 personnes. Et on ne l'a jamais entendu sur la scène de l'Eurovision. C'est incroyable de pouvoir représenter notre culture et notre langue lors d'un si grand événement.

Depuis des années, la Suède propose des morceaux en anglais pour le concours. Pourquoi avez-vous choisi de chanter en dialecte?
Kevin Holmström: Il nous a semblé naturel de chanter dans notre dialecte. Et il n'a jamais été question de réécrire le texte en anglais. La langue représente une très grande partie de la chanson et de la performance. Je trouve impressionnant qu'autant de participants s'expriment dans une langue nationale cette année.

«Même si les gens ne comprennent toujours les paroles, ces différents parlers sont importants pour l'esprit de la compétition»
Kevin

Selon les agences de paris, vous partez favoris. Les gens misent beaucoup d'argent sur votre victoire.
Jakob: Même si tout peut arriver à l'Eurovision, je ne préfère pas m'avancer.
Axel: Il faut parier sur nous (rires)! (Tout le monde rit.)
Jakob: OK, on prend l'argent d'Axel et on parie.

Ce statut de favoris vous met une pression?

Jakob: On essaye de se concentrer sur notre spectacle et notre travail. Ce serait facile de tout remettre en question maintenant. Mais on va éviter. Sinon, la légèreté dont on a besoin sur scène disparaîtra.

La critique parle d'un millésime 2025 plutôt léger. Que pensez-vous du répertoire de l'Eurovision cette année?
Jakob: La Suède voulait afficher un tout autre style, raison pour laquelle elle nous a retenus.

«Je pense aussi que le monde a besoin d'un peu de légèreté et de plaisir, surtout en cette période»

Axel: Ce serait une erreur de discréditer les titres qui ne sont pas des ballades sentimentales, qui ne parlent pas de chagrin d'amour ou qui n'abordent pas un sujet sérieux. Nous écrivons des chansons sur des thèmes légers, mais nous prenons tout de même ce concours au sérieux. Je pense qu'il est possible de combiner les deux. Au final, c'est ce mélange qui réjouit tout le monde.

Venons-en à votre chanson. Votre titre parle de... sauna! Vous y allez souvent?
Jakob: Toutes les semaines! J'en ai un chez moi, à Helsinki, sur la terrasse du toit. Et en été, je suis souvent dans notre maison d'été.

«Après le sauna, on se baigne dans le lac, car il n'y a pas d'eau courante»

Kevin: Pareil pour moi en été. En hiver, je vais au sauna une fois par semaine. C'est particulièrement agréable après le sport.
Axel: Pour moi, le sauna est plus important en hiver, car il fait très froid chez nous. Même si en hiver, je fais aussi des bains de glace.

Pourquoi écrire une chanson là-dessus?
Axel: Nous savions qu'au Melodifestivalen, tout le monde se focaliserait sur notre origine. Du coup, autant faire les choses jusqu'au bout. Et ça a payé!

Vous avez également une chorégraphie. Est-ce que les fans la connaissent? Et d'où vient-elle?

«La plupart d'entre eux, oui. Ils l'ont apprise sur Tiktok»
Jakob

Axel: Nous avions une très bonne chorégraphe au Melodifestivalen. Nous lui avons expliqué que nous avions déjà joué dans des comédies musicales et c'est comme ça que tout a commencé. Elle a vraiment cerné notre style.

Vous n'êtes pas seulement un groupe, mais aussi des amis. Quels sont les rôles de chacun?
Jakob: Je pense que Kevin du calme. Il fait redescendre Axel et moi sur terre lorsque nous sommes trop excités ou en colère. Axel est notre manager. Il gère notre emploi du temps et nous motive.
Axel: Je suis le plus extraverti des trois. Je dois parfois les pousser et, parfois, dire à Jakob: «Stop pour aujourd'hui!» (Rires)
Jakob: Il y a quelques jours, Axel m'a apporté un morceau de gâteau avant une interview. C'était merveilleux, je t'en remercie.

«J'ai senti que c'était ce dont il avait besoin à cet instant précis»
Axel

Jakob: Et moi, quel est mon rôle?
Kevin: Tu amènes une énergie positive avec ton sourire de Mona Lisa. (Rires)
Axel: Jakob n'a rien de mystérieux!

«C'est vrai que je n'ai rien à cacher»
Jakob

Comment vous êtes-vous rencontrés?
Jakob: Nous avons grandi ensemble. À l'âge de dix ans, Axel et moi jouions au football. On a ensuite rencontré Kevin en boîte de nuit. Rapidement, nous avons remarqué que nous avions les mêmes intérêts: la comédie et la musique. Alors, on s'est mis à écrire des chansons et des sketchs.

Que diraient vos moi de l'époque s'ils vous voyaient aujourd'hui?
Jakob: Je pense que mon jeune moi serait horrifié, mais certainement aussi très fier d'avoir osé et de désormais pouvoir se produire sur cette scène immense

«Enfant, j'ai toujours adoré le Melodifestivalen et l'Eurovision. Mais je n'aurais jamais pensé y participer un jour»
Jakob

Kevin: Mon jeune moi aurait peur s'il avait su qu'il allait se retrouver face à un public. Mais j'ai eu de nombreuses années pour me préparer. C'est le résultat de 15 ans de travail.

«Si j'étais enfant, je sauterais probablement dans tous les sens devant la télé pour célébrer ce moment»
Kevin

Votre métier, c'est l'humour. Savez-vous aussi être sérieux?
Kevin: On prend le travail très au sérieux. On est structurés, on soigne les détails et on planifie tout, précisément pour donner une impression de spontanéité. Après les représentations, on prend beaucoup de temps pour réfléchir à ce qu'on pourrait améliorer. La comédie est une forme de divertissement très délicate.

(Traduit de l'allemand par Valentine Zenker)

Les photos des tenues du Met Gala 2025
1 / 24
Les photos des tenues du Met Gala 2025

Teyana Taylor

source: getty images north america / neilson barnard/mg25
partager sur Facebookpartager sur X
Les 10 flops de l'Eurovision
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Ils crient «à bas l'Etat, les juifs et les fachos» à vélo à Lausanne
Lors de la Critical Mass du 27 juin dans la capitale vaudoise, des slogans antisémites ont été scandés. Un témoin raconte.

Vendredi 27 juin, 18h, Parc de Montbenon. Comme chaque dernier vendredi du mois, des cyclistes, skaters et rollers se rassemblent pour la Critical Mass. L’idée? Former une masse visible dans les rues de Lausanne pour défendre une mobilité douce, sans pollution ni hiérarchie et de façon pacifique.

Mais ce soir-là, le ton est différent.

L’article