Le PLR, qui rejette tout nouvel impôt, encourage le gouvernement à aller encore plus loin. «Il est désormais urgent de dépenser moins et de ne pas prélever davantage d’argent dans le porte-monnaie de la classe moyenne», écrit-il, notant que l'objectif de 3,5 milliards d'économies d'ici 2027 est «un peu plus bas» que ce qui avait été proposé par le groupe d'experts. Un assainissement des finances fédérales exclusivement du côté des dépenses, c'est aussi le voeu de l'Union suisse des arts et métiers.
Pour le Centre au contraire, le plan présenté se focalise trop unilatéralement sur cet aspect. L'ex-PDC demande une proposition plus équilibrée et que le gouvernement fixe des priorités.
«Malgré de légères adaptations, la logique reste la même: l’augmentation massive des dépenses militaires doit être compensée au détriment de la population, par des coupes dans l’AVS, le financement des crèches, la coopération au développement et la protection du climat», constate pour sa part le parti socialiste, qui s'en prend «à la vision idéologique du Département des finances».
Pour lui, ce plan, qu'il qualifie à l'instar des Vert-e-s de «programme de démantèlement», ne fonctionnera pas non plus sur le plan de la politique financière. Selon le PS, il existe «une grande marge de manœuvre» au niveau des recettes, par exemple en réduisant les subventions fiscales.
Une vision partagée par les Vert'libéraux, qui, s'ils saluent le fait que le Conseil Fédéral assainisse les finances, mettent en garde contre le danger d'«hypothéquer l'avenir en repoussant des investissements importants».
Le PVL regrette notamment que le Conseil fédéral n'ait pas suivi la recommandation du groupe d'experts d'introduire des taxes incitatives dans le cadre de la politique climatique. Au lieu de cela, le gouvernement prévoit de simplement réduire les mesures d’encouragement sans les remplacer par des alternatives, constate-t-il.
Les Vert-e-s, pour qui le Conseil fédéral «veut revenir en arrière en matière de protection du climat», sont particulièrement remontés. Selon eux, couper 900 millions de francs par an dans ce domaine «est une démonstration de force inacceptable et purement idéologique du PLR et de l’UDC.»
Pour la Fondation suisse de l'énergie (SES), il vaudrait mieux axer les efforts d'économie sur les objectifs plutôt que sur la symétrie des sacrifices. Concrètement, les mesures d'économie devraient être utilisées pour atteindre de manière plus optimale les objectifs climatiques fixés. Il faudrait par exemple corriger les subventions contre-productives, nuisibles à l'environnement et au climat, ou les incitations fiscales erronées qui vont à l'encontre de ces objectifs.
Pour Swissolar, «il est incompréhensible que le Conseil fédéral veuille mettre en péril la mise en œuvre de la loi sur l'électricité peu de temps après qu'elle ait été approuvée à une très large majorité.»
L'Association transports et environnement (ATE) fustige des plans «inacceptables». Le fait que «les autoroutes doivent être aménagées à hauteur de 5,3 milliards et que ce montant n'est »pas remis en question une seule fois« est particulièrement dérangeant», dit-elle.
Pour l'Union syndicale suisse (USS), le Conseil fédéral devrait d'abord «mettre de l'ordre dans les problèmes structurels du côté des recettes» avant d'économiser. «Une application correcte du frein à l'endettement, associée à une répartition plus adéquate des fonds fédéraux et cantonaux permettrait d'augmenter la marge de manœuvre de la Confédération de 2 à 4 milliards de francs», estime la faîtière syndicale.
Le plan prévu mécontente aussi le personnel de la Confédération, qui subira «un impact massif sur ses conditions de travail», selon son association. (mbr/ats)