Bâle se prépare à accueillir l'Eurovision. Ces derniers jours, 200 camions du monde entier ont livré du matériel sur le lieu de l'événement. Dans la halle Saint-Jacques, deux équipes se relaient 24 heures sur 24 depuis une semaine. Des centaines de personnes sont à l'œuvre: scénographes, techniciens lumière, collaborateurs de la SRF, bénévoles, personnel de sécurité et bien d'autres encore vont et viennent avec détermination. Une véritable fourmilière. Ils transportent ou montent tout ce qu'il faut pour mettre en place une immense scène et une tribune, ainsi que différents espaces pour les candidats et le public.
Les zones extérieures autour, la piscine couverte et le parking inclus, ressemblent à un labyrinthe.
Ce dernier a baladé mercredi 16 avril un troupeau de journalistes à travers le site.
La halle doit répondre à des règles de sécurité très strictes. Les visiteurs reçoivent des chaussures de sécurité, un casque, un gilet fluorescent, un badge et des instructions.
Les prises de vue à des fins privées sont interdites. De même, il n'est permis de filmer et de photographier qu'avec une autorisation et à certains endroits uniquement. Il en sera de même durant les spectacles.
Partout, ça brille, ça clignote, ça grince et ça bourdonne. On déplace des plateformes élévatrices, on monte des éclairages, on construit des éléments de scène - le tout sous l'étroite surveillance des agents de sécurité. «Nous sommes sur la bonne voie. Les travaux de montage se déroulent bien», déclare Tobias Åberg. Il est responsable de la production technique, de la construction de la scène, de l'infrastructure et de l'informatique. Le Suédois était Executive in Charge of Production à Malmö. Il a également fait partie de l'équipe de base des éditions de 2013 et 2016. «C'est un peu différent dans chaque pays. J'ai l'impression qu'en Suisse, on est particulièrement bien organisé», reconnaît-il.
Les conditions architecturales pour les spectacles diffèrent également selon les villes. Dans la halle du Parc Saint-Jacques, il a fallu renforcer le plafond. Ces piliers constituent un élément essentiel du décor. L'immense cadre spectaculaire est déjà en place. «C'est quasiment une maison dans la maison», explique Yves Schifferle, responsable du secteur Spectacle à la SRF.
En ce moment, c'est l'écran LED qui est en cours de montage. On peut y voir des carrés de couleurs avec des numéros. La moitié de la scène de 2000 mètres carrés est également déjà en place et les montagnes qui doivent répandre la «suissitude» tout autour commencent à sortir de terre. «Les délégations s'assoiront ici, les cabines des commentateurs se trouveront là», explique Schifferle en montrant la direction de la tribune.
Le responsable confie qu'il dort à nouveau mieux, même s'il n'en a pas beaucoup l'occasion en ce moment. De décembre à mars, il a toutefois passé quelques nuits blanches. «Depuis que nous avons signé tous les prestataires et les artistes, je me sens mieux», déclare-t-il. Désormais, il se réjouit de la dernière ligne droite.
Même si l'on comprend bien qu'un énorme show résonnera bientôt ici, il reste encore beaucoup à faire. 150 haut-parleurs sont en train d'être installés. Les fréquences radio représentent toujours un défi, confirme Tobias Åberg. Ainsi, lors de la visite de presse, les journalistes sont priés de ne pas utiliser de micros sans fil pour filmer. Cela provoquerait des perturbations. Il faut aussi coordonner les fréquences avec l'Arena Plus. Les transmissions en direct se font dans les deux sens - des tests auront lieu deux semaines avant la compétition.
Des répétitions filmées débuteront la semaine prochaine avec des compagnies de danse bâloises. Elles ont répété les chorégraphies des artistes de tous les pays participants et peuvent les interpréter sur scène quasi à l'identique. Idem avec des groupes et des ensembles de musique, afin que tout se déroule comme prévu.
Sur la base de ces enregistrements, les participants à l'Eurovision peuvent se préparer au mieux et les techniciens peuvent affiner l'éclairage. La salle accueillera au total 4500 projecteurs et lampes.
«Ça commence à prendre. J'étais à Londres pour la pré-fête, l'ambiance était géniale. Beaucoup de choses sur papier deviennent maintenant réalité», explique Alessandra Martinelli, Social Media Manager pour le concours. Elle vient de Thoune et vit actuellement avec une grande partie de l'équipe à Bâle dans des appartements loués pour l'occasion. Elle explique que cela lui permet aussi de découvrir la ville rhénane: «La première chose que nous avons faite, c'est d'aller voir un match du FCB avec toute l'équipe».
Martinelli est elle-même une fan avouée du rendez-vous européen. «C'est ma plus grande boîte jusqu'à présent. On ne pouvait pas rêver mieux», dit-elle. L'équipe d'organisation est unanime: «Après l'Eurovision, notre monde va s'écrouler». Pour l'instant, ils continuent à construire le plus grand événement que Bâle ait jamais connu.
(Traduit et adapté par Valentine Zenker)