Les voies de Melania sont impénétrables. Toutefois, aussi insondables soient les pensées de la femme du futur 47e président américain, l'ex-mannequin slovène aux pommettes et au regard d'acier ne peut guère empêcher ses proches de lâcher quelques bribes d'informations dans la presse.
Sitôt après l'élection du 5 novembre, les premières rumeurs laissaient entendre que Melania Trump envisagerait ce second mandat de first lady très «différemment» du précédent, avec une approche probablement plus «délibérée» de ce rôle largement indéfini.
Autant dire que cela signifie tout et son contraire. Une absence totale de Maison-Blanche? Au contraire, une présence renforcée sur la scène publique? Moins de scrupules à clamer ses opinions, parfois bien différentes de celles de son président d'époux? De nombreux experts et «melaniologues» semblaient en tout cas persuadés qu'on n'entendrait pas de sitôt ses escarpins de 17 centimètres retentir dans l'aile Est.
Si Melania a prouvé quelque chose, c'est qu'elle ne faisait rien comme les premières dames qui l’ont précédée. Lorsque Trump a remporté son premier mandat en 2016, sa femme ne l'a pas suivi tout de suite à Washington DC. Elle a préféré rester à New York avec leur jeune fils, Barron, pour qu'il termine son année scolaire.
Et même une fois son emménagement acté, elle est restée une présence rare dans l'aile Est. Elle n'aurait visité son bureau qu'à deux reprises et ses assistants utilisaient la pièce comme une salle d’appoint, où ils emballaient les cadeaux. Ce qui n'a pas empêché la première dame d'entreprendre d'importantes rénovations pour rendre la Maison-Blanche à son goût, dont un réaménagement de la roseraie et l'installation d'un pavillon de tennis à l'intention des futures familles présidentielles.
Ses proches ne semblent pas d'accord sur ses projets. Si d'aucuns ne doute pas dans le magazine People qu'elle «accomplissse» son devoir de première dame comme il se doit, d'autres l'imaginent plus volontiers faire la navette entre Washington DC, New York et Palm Beach, en Floride, en fonction de ses désirs et des cérémonies.
Toutefois, rien ne parle mieux pour Melania Trump que les actes de Melania Trump. Ce 11 novembre, le média politique américain Semafor a révélé en exclusivité que John Rogers, figure incontournable des cercles républicains de l'establishment et vice-président exécutif chez Goldman Sachs, s'était joint à l'équipe de transition de la prochaine première dame.
Selon des «personnes proches du dossier», il occupera temporairement un rôle de conseiller informel pour constituer le personnel de l'aile Est, comme il l'a fait lors du mandat précédent de Trump. Ce fin connaisseur de la politique, qui a servi depuis l'administration de Ronald Reagan, est même tout à fait qualifié pour distribuer des places de parking et dénicher des meubles et participer à la conception des premières décorations de Noël de la Maison-Blanche.
Si John Rogers devrait faire son retour chez Golman Sachs une fois sa mission accomplie, dans quelques mois, Semafor susurre qu'il pourrait aussi avoir des vues sur un poste d'ambassadeur, au Japon ou en Allemagne.
En attendant, ces recrutements laissent songer que, derrière ses verres fumés et sa moue, Melania Trump est bien moins détachée de son rôle qu'il n'y paraît.