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Alcool: les pubs anglais sont en danger

Les Britaniques font comme William et ça menace leurs bars

Le prince William, dit «One Pint Willy», ne s'autorise qu'un petit verre lorsqu'il trinque avec les fans de football de son équipe préférée, Aston Villa, au pub.
Le prince William, dit «One Pint Willy», ne s'autorise qu'un petit verre lorsqu'il trinque avec les fans de football de son équipe préférée, Aston Villa, au pub.WireImage
Au Royaume-Uni, les pubs traditionnels se battent pour leur survie. Une crise existentielle d'autant plus pénible que l'Etat vient d'enfoncer le clou, avec une nouvelle taxe.
09.02.2025, 18:5209.02.2025, 18:52
Sebastian Borger, londres / ch media
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A peine les Britanniques ont-ils laissé derrière eux le plus en plus populaire Dry January, que les pubs sont confrontés à une autre salve de mauvaises nouvelles. Le gouvernement a augmenté la taxe sur l'alcool de 3,6%.

Difficile à avaler pour le secteur, comme l'affirme Miles Beale, de l'association professionnelle WSTA. Les lieux de rencontre traditionnels des jeunes et des plus âgés, des riches et des pauvres, sont de toute façon soumis à une forte pression. Ce, car de plus en plus de jeunes refusent de se plier à la vieille tradition qui consiste à y traîner jusqu'à l'heure de la fermeture.

Pour survivre aux orgies d'achats, aux fêtes d'entreprise et aux réunions avec la belle famille, de nombreux Britanniques cédaient autrefois à l'appel de l'ivresse - parfois légère, parfois jusqu'à friser le coma. Ce temps est révolu. Les dernières statistiques indiquent un changement de mentalité dans la société, auquel les gérants de pubs s'adaptent difficilement pour l'instant.

Le pub The Westminster Arms pub en 2011, à Londres.
Un pub traditionnel de Londres, The Westminster Arms, où les politiciens et les personnalités de la scène politique se rencontrent régulièrement.Getty Images Europe

Selon une enquête du supermarché en ligne Ocado, la moitié des jeunes de moins de 34 ans se disent réfractaires à l'alcool, et dans le groupe suivant, celui des 34-54 ans, ils représentent déjà un tiers. Les raisons avancées? Des soucis de santé, des problèmes d'argent et l'exemple de célébrités influentes sur Internet, énumèrent les spécialistes. La religion joue également un rôle.

Beuverie synonyme de baston

La tendance est donc à la modération, voire à l'abstinence totale. Le prince William, âgé de 42 ans, est le fer de lance de cette tendance. Dans le cercle familial, il est surnommé «One Pint Willy», car il se contente volontiers d'une seule bière et n'a pas la réputation d'être particulièrement porté sur la boisson. Ce petit nom a d'ailleurs fait son chemin parmi les sujets.

Kate et William en 2019, à Belfast.
Une plus grande modération, voire une abstinence totale d'alcool, est très en vogue au Royaume-Uni - le prince William n'est plus un grand buveur.WireImage

De quoi réjouir les infatigables lanceurs d'alerte qui souhaitent mettre un terme à l'épidémie d'alcool. En effet, les statisticiens de la santé et les chercheurs en sciences sociales chiffrent les coûts annuels pour le système national de santé (NHS) et les autorités de poursuite pénale à plusieurs milliards de livres. Les services d'urgence des hôpitaux britanniques débordent souvent le week-end. 80% de tous les auteurs et victimes de blessures corporelles ont été impliqués dans des bagarres après avoir bu.

Il se peut que de tels chiffres contribuent à la nouvelle abstinence. Quoi qu'il en soit, les clients des pubs demandent de plus en plus souvent des boissons sans alcool. D'autres contrôlent leur consommation en alternant les boissons avec et sans alcool.

La bière sans alcool est en plein essor

Les géants de la distribution comme Tesco ou Waitrose ont enregistré des ventes record de boissons sans alcool en décembre, comme la Guinness Zero irlandaise (100% de croissance) ou la Corona 0,0% espagnole, dont les ventes ont même été multipliées par deux et demi. Une tendance qui s'explique par «la merveilleuse diversité de boissons délicieuses» dans ce secteur, estime Sarah Holland de Waitrose.

Les pubs s'efforcent désespérément de suivre la nouvelle tendance. A Londres, par exemple, la Guinness sans alcool est déjà disponible au fût et non plus seulement en canette. Outre la fraîcheur du produit, cela présente un avantage supplémentaire pour le consommateur, puisque la taxe sur les bières à la tireuse vient de baisser pour la première fois depuis plus d'une décennie. De quoi permettre de sauver la culture des bars au Royaume-Uni?

Depuis 2000, le nombre de pubs a diminué d'un quart. «Des chocs récents, comme la pandémie de Covid et l'augmentation des prix de l'énergie, ont accru la pression financière», rapporte Emma McClarkin du groupe de pression BBPA, qui représente les pubs anglais. Il déplore les récentes hausses d'impôts:

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