Les Jurassiens sont en finale de Swiss League, à quelques coups de patins d'un retour en élite, et presque personne n'a envie de leur contester ni ce droit, ni ce bien.
Comme Ambri ou Davos, Ajoie est de ces clubs qui savent y faire, qui ont des amis un peu partout dans le pays. On n'y trouve pas seulement les meilleures saucisses du hockey suisse, mais aussi une bonne vieille ferveur, avec des recettes à l'ancienne (une pincée de mots sur un calicot, trois bouts de chandelle sur un budget sans étincelle) et des durs-à-cuir Québécois, des «braves importés», comme ils disent dans leur sabir: Phil Devos, le hockeyeur qui prend ses commotions pour des lubies, ou simplement la tête de l'emploi (lire son portrait ici), Gary Sheehan, le bagagiste devenu entraîneur...
Vainqueur de Langenthal (BE) 5-1 mercredi (4-2 dans la série), Ajoie affrontera en finale un autre fleuron du hockey suisse, Kloten (ZH). Les deux clubs ont présenté leur dossier de candidature et, ayant fourni la preuve de leur solvabilité, sont éligibles pour une promotion. C'est dire qu'en septembre prochain, et faute de relégués en National League (une mesure exceptionnelle pour éviter d'ajouter une psychose au Covid), l'élite helvétique hébergera... treize équipes.
Impair et manque: le vieux Willy, responsable des plannings depuis l'époque où il suffisait d'éviter les kermesses et les concerts, va passer une saison de plus sous Prozack.
A titre de comparaison, c'est comme si le PDC perdait un siège en Valais - au hasard. Amriswil (TG), champion suisse de volleyball depuis que l'homme est homme (bien que là encore, les certitudes vacillent), dominateur à chaque saison que Dieu fait, a perdu sa couronne (et ses nerfs) face à Chênois (GE). C'est une sensation...
L'entraîneur Ratko Pavlicevic est à la base de ce succès, forgé dans la sueur et le Fortalis, avec une préparation physique de grenadier de montagne, selon les ragots de vestiaire. «On a pris très cher», confirme Karim Zerika, avec plus ou moins de gratitude, dans la Tribune de Genève.
L'autre homme de base est bien sûr le passeur Robin Rey, fils de volleyeur et de volleyeuse, neveu de volleyeur et de volleyeuse, étudiant en médecine à ses heures perdues. Vexé par tant de précellence, Amriswil (TG) a déjà licencié un entraîneur et semble tomber de si haut qu'il ne sait pas comment rebondir - un peu comme le PDC valaisan.
On a cru un instant que Pep Guardiola était maudit, infichu de remporter la Ligue des champions, qu'il avait le don de tout compliquer (aucun attaquant de pointe mercredi encore, poste confié à Kevin de Bruyne). On a pensé qu'il s'arrêterait à nouveau en quart, avec ses grimoires sur les bras et ses schémas plein la tête.
Or pas du tout: virtuellement éliminé pendant trente minutes (ouverture du score de Bellingham, 17 ans, classe mondiale), Manchester City a finalement battu le Borussia Dortmund 2-1, comme au match aller, avec une autorité collective impressionnante (buts de Mahrez sur penalty et de Foden).
Dortmund pourra en vouloir à Emre Can, coupable d'étourderies fatales. Manchester City, lui, va s'attaquer au PSG (27-28 avril et le 4-5 mai), un style nettement moins ouvert qui pourrait nettement plus l'incommoder...
A chaque fois que le Real Madrid projette de virer Zinédine Zidane, petites déprimes d'octobre, il remporte un trophée les mois suivants, avec l'arrivée du printemps et des oiseaux de bon augure.
Décembre 2020 : "Zidane doit être licencié !"
— Winamax Sport (@WinamaxSport) April 14, 2021
Avril 2021 : #LIVRMA pic.twitter.com/Z6zFqxhPnE
Le Real ne devrait pas faillir à la tradition puisque, après son 0-0 à Liverpool (victoire 3-1 à l'aller), le voilà qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions où il défiera Chelsea, et toujours en course pour le titre national.
Personne ne sait si Zidane restera à Madrid, s'il partira encore une fois sur un coup de tête, peut-être même un coup de boule, mais en attendant, face à l'ire des Cassandres et des velléitaires, il gagne toujours à la fin. La morale est chauve.