La nouvelle avait fait l'effet d'une petite bombe au Royaume-Uni, le 22 janvier dernier. Harry, le prince et croisé autoproclamé contre la toute-puissante presse tabloïd britannique, renonçait à partir en guerre contre News Group Newspapers (NGN), le groupe de Rupert Murdoch. Un sacrifice difficilement consenti, au moyen d'une somme d'argent rondelette («huit chiffres», articulaient plusieurs médias), ainsi que des excuses historiques.
Grâce à un initié dans les colonnes du bien informé Daily Beast, on apprend toutefois ce mardi que l'accord s'est avéré bien moins juteux qu'annoncé pour le prince.
Selon la source en effet, Harry n'aurait perçu qu'une «fraction» des 10 millions de livres évoqués (environ 11,5 millions de francs). 75% de la somme aurait été utilisé pour couvrir les frais juridiques ainsi que pour le co-plaignant de Harry, Tom Watson, son soutien de longue date. Ce qui laisserait le duc de Sussex avec la somme de «seulement» 2 millions de livres sterling (2,26 millions de francs), selon le site d'information américain.
Si on est loin du «joli profit» articulé par les médias britanniques (à commencer par les plus hostiles au prince), Harry rafle tout de même environ un million de livres de plus que son frère, William, lorsque ce dernier avait été dédommagé par NGN dans le cadre d’un «accord secret», conclu en 2020, pour les mêmes accusations de piratage téléphonique.
Ceci dit, cette récompense financière peut laisser penser que les motivations d'Harry pour intenter un procès au puissant groupe médiatique n'étaient pas tant financières que de principes. Le duc avait mis un point d'honneur à recevoir des excuses pour l'impact des méthodes d'espionnage illégales mises en place par plusieurs tabloïds sur sa vie privée et sa santé mentale.
Selon des sources proches du duc, l'aveu de culpabilité de NGN a été un facteur déterminant dans son acceptation d'un accord, au terme de négociations frénétiques.
Pour rappel, alors qu'un procès long et très public de trois jours s'annonçait le 22 janvier à Londres, le groupe avait fini par présenter des excuses «complètes et sans équivoque» sans précédent à Harry et à sa défunte mère, Diana. Une première.
Cerise sur le pudding: NGN avait également admis pour la toute première fois que des méthodes illégales de collecte d’informations avaient été utilisées au sein du journal phare de Rupert Murdoch, The Sun. De quoi consoler le prince Harry, sans doute. A défaut d'avoir fait gonfler sa fortune, le prince pourra toujours se targuer d'avoir marqué de son empreinte un bout de l'Histoire médiatique et judiciaire.