L'équipe de France vit une situation très particulière en Grèce. Elle affronte ce samedi (17h30) la Suisse pour son troisième match du tournoi européen sans plusieurs de ses stars, qui ne sont pourtant ni suspendues, ni blessées.
Si les Bleues ne peuvent pas compter sur quatre de leurs meilleures joueuses, c'est en raison du calendrier. L'Euro féminin se dispute en effet pendant la saison de WNBA (Women's National Basketball Association), la ligue professionnelle de basketball féminin aux Etats-Unis, soit l'équivalent féminin de la NBA. Celle-ci rassemble les meilleures joueuses de basketball au monde, dont les Françaises Marine Johannès, Gabby Williams, Carla Leite ou encore Dominique Malonga. Or toutes les quatre ont décidé de privilégier leur saison en club et donc de déclarer forfait pour l'Euro.
«C'est une saison importante pour moi et c'est intéressant pour mon futur de faire une saison complète», expliquait récemment Johannès dans un entretien à «Tout le sport», même si l'arrière du New York Liberty regrette de devoir choisir entre son pays et son club.
La rookie française sait que pour «valider» sa saison en WNBA, et ainsi avoir le droit d'obtenir un nouveau contrat, elle ne peut pas s'absenter plus de 21 jours. Elle a donc fait le choix de rester, et tant pis pour l'équipe de France.
Une décision qui divise les supporters bleus. Si certains comprennent et acceptent, au motif qu'«on ne peut pas reprocher aux dames de privilégier leur carrière en clubs pour assurer leurs retraites au détriment de l'équipe nationale», d'autres critiquent la «mentalité individualiste» de la joueuse «dans un sport collectif». «Il faudrait juste remettre en place ce qui existait il y a quelques années: refus de sélection égal suspension», envisage même un supporter sur le site de L'Equipe.
Même si d'autres joueuses de l'équipe de France sous contrat aux Etats-Unis ont décidé de disputer l'Euro cet été (Leïla Lacan, Marième Badiane et Janelle Salaün), le problème de fond est bien réel: il existe un conflit de calendrier entre la Fédération internationale (FIBA) et la puissante WNBA, qui bénéficie d'audiences et de droits télés en forte hausse.
Une solution a toutefois été trouvée pour l'avenir. La FIBA a en effet accepté de modifier son calendrier pour attirer les meilleures joueuses: la Coupe du monde 2030 aura ainsi lieu en hiver, lorsque la WNBA ne jouera pas au basket.