Il y a moins de deux mois, Stefan Bellmont (35 ans) ratait le tournoi de Bâle, premier rendez-vous organisé en Suisse rassemblant les meilleurs joueurs de fléchettes du monde. La faute à une élimination lors des qualifications nationales.
Mais ce week-end en Allemagne, le Zougois s'est totalement rattrapé en réalisant un véritable exploit: il a gagné un tournoi (91 participants) directement qualificatif pour le Championnat du monde (15 décembre 2024 au 3 janvier 2025).
Il raconte sa prouesse de ce week-end.👇
Avant le tournoi, sentiez-vous qu'il y avait un gros coup à faire?
STEFAN BELLMONT: Je me suis préparé comme pour n'importe quel autre tournoi. Mais je gardais à l'esprit que l'année dernière, j'avais réussi à atteindre les demi-finales. J'ai cru en moi, j'avais l'espoir de pouvoir réaliser quelque chose.
Ma première des sept victoires m'a donné un bon sentiment et m'a confirmé que j'étais en forme. Durant tout le tournoi, j'ai pu fournir une performance constante et j'ai peut-être même joué un peu au-dessus de mon niveau habituel. Mais c'est ce qu'il faut aussi dans ce genre de situation.
Vous allez réaliser votre rêve: jouer dans l'Ally Pally à Londres, lors du Championnat du monde.
En 2014, mes parents avaient organisé un voyage pour aller voir le Championnat du monde. Nous avons regardé les deux demi-finales et, plus pour plaisanter, j'ai dit: «La prochaine fois que je viendrai à l'Ally Pally, je ne veux pas être dans le public, mais sur scène». Exactement dix ans plus tard, ce rêve va devenir réalité!
Qu'attendez-vous de ce Mondial, tant sur le plan sportif que sur celui de l'expérience?
Il faut d'abord que la situation revienne au calme et que je réalise ce que j'ai accompli, même si l'écho est vraiment très fort. Je pense que je consulte quinze fois par jour l'application «Teletext» sur mon téléphone portable, alors le fait d'avoir eu une page parlant de ma victoire me rend déjà fier.
Vous en avez fait une capture d'écran?
Oui, bien sûr! (rires)
Il y a deux mois, vous avez ouvert votre propre local de fléchettes à Cham (ZG), qui comprend un petit bar, avec l'objectif de doubler vos heures d'entraînement quotidiennes. La victoire en Allemagne est-elle le premier fruit de cet investissement?
J'ai en tout cas pu effectuer davantage d'entraînements en doublant mes heures, oui. Le local est ouvert depuis deux mois et demi maintenant, mais tout doit encore se mettre en place.
Mentalement, cela peut être difficile de jouer dans une salle aussi impressionnante que celle de l'Ally Pally. Prévoyez-vous une préparation différente?
J'ai déjà joué plusieurs fois sur une scène, mais le Championnat du monde, c'est une autre paire de manches.
C'est aussi important pour moi que mon environnement soit positif. Quand c'est le cas, je me sens bien et c'est certainement l'une des raisons pour lesquelles tout va bien en ce moment et que je peux jouer de manière libérée.
Sur quelle chanson allez-vous faire votre entrée sur scène à Londres? On a entendu que ce pourrait être W.Nuss vo Bümpliz, et donc une infidélité à Lift U Up de Gotthard...
Non, certainement pas! Je peux déjà dire que ce sera Lift U Up, car je ne veux rien changer dans ma routine. Cette chanson fait partie de moi et je peux tirer beaucoup de force de cette routine. Et cela doit rester ainsi.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber