Lundi prochain, Murat Yakin fêtera ses 51 ans. Cette fois, le sélectionneur de la Nati peut attendre son anniversaire bien plus sereinement qu’il y a un an.
A l’époque, son équipe avait entamé la Ligue des nations avec deux défaites et une différence de buts de 1-6. Aujourd’hui, le contraste est total: la campagne de qualification pour la Coupe du monde a démarré avec deux victoires et un bilan de 7-0. Un succès vendredi face au Kosovo 4-0 à Bâle, puis une victoire 3-0 lundi contre la Slovénie, à nouveau au Parc Saint-Jacques.
Et ce n’est pas qu’une simple impression: la courbe de forme de la Nati est en nette progression depuis un moment. Pour la première fois de son histoire, la Suisse a inscrit trois buts ou plus lors de cinq matchs consécutifs. Une satisfaction particulière pour Yakin, après un automne dernier compliqué. «J’en avais assez de répéter que nous jouions bien, mais que nous étions inefficaces», se souvient-il.
Ce travail porte désormais ses fruits. Les Suisses marquent à la pelle, au point que Murat Yakin risque d’avoir les avant-bras douloureux à force de célébrer ses buts le poing serré. «Difficile de trouver des points que nous aurions pu mieux gérer lors des deux derniers matchs», estime-t-il. Peut-être marquer un but de plus par-ci par-là, concède-t-il, mais cela relève du luxe. Car, dans ce groupe, on s’attendait à une opposition bien plus coriace.
Le Kosovo et la Slovénie n’ont pas des effectifs ronflants, mais ils ont prouvé à plusieurs reprises qu’ils pouvaient se montrer redoutables.
Si la Suisse a démarré sa campagne sans encombre, c’est aussi grâce à son entraîneur, qui a su tirer les bonnes leçons de l’automne dernier et préparer son équipe de manière optimale.
La décontraction et la sérénité de Murat Yakin ces jours-ci se sont aussi illustrées lors d’une scène avec son nouvel adjoint Davide Callà. Pendant le match contre la Slovénie lundi, on a vu le sélectionneur tendre ses lunettes à son assistant, en riant. Interrogé ensuite par la chaîne alémanique SRF, Yakin a expliqué:
Et Davide Callà était hilare après la blague de Murat Yakin, taquin. Cette petite scène, passée furtivement à la TV, prouve aussi l'excellente entente entre le sélectionneur et son nouvel assistant, qui a succédé à Giorgio Contini en mars.
Après deux journées, la Suisse compte déjà cinq points d’avance sur la Suède, théoriquement son adversaire le plus dangereux du groupe. Mais Yakin garde les pieds sur terre: «Les bases sont posées», répète-t-il. Il sait que son équipe a aussi bénéficié de commencer la campagne par deux matchs à domicile.
Contrairement aux Suédois, qui ont dû voyager à deux reprises, les Suisses n’ont pas eu à subir la fatigue des déplacements. Ce sera pour octobre, avec les matchs à Stockholm et à Ljubljana. S’ils s’imposent aussi à l’extérieur, le billet pour la Coupe du monde en Amérique du Nord pourrait être déjà presque assuré.
(sda/abu/yog)