Fabio Celestini (49 ans) n’a disputé autant de matchs pour aucun autre club que le Lausanne-Sport. Comme joueur et comme entraîneur. Il a porté à 174 reprises le maillot vaudois et dirigé l’équipe 120 fois. Lausanne, c'est sa ville natale, là où il a grandi, son club formateur et celui où il est venu terminer sa carrière pro en 2010. C'est aussi au LS que Celestini a débuté son aventure de coach au haut niveau, en 2015.
Mais aujourd'hui, Fabio Celestini affirme:
Le Vaudois, désormais entraîneur du FC Bâle, s’est éloigné du Lausanne-Sport – l’adversaire des Bâlois ce dimanche (15h30) en demi-finale de la Coupe de Suisse. Ou est-ce plutôt le club bleu et blanc qui s’est éloigné de lui?
«Ce ne sont plus les mêmes personnes, ce n’est plus le même stade», a répondu Celestini lorsqu’il a été interrogé sur les raisons pour lesquelles ces retrouvailles avec son ancien amour n’ont plus la même saveur. Pour lui, Lausanne, c’était le Stade Olympique de la Pontaise. C’était un club familial, mais malgré tout très performant.
Le FC Lausanne-Sport d’aujourd’hui joue dans l’enceinte ultramoderne de la Tuilière (inaugurée en 2020), appartient au groupe chimique Ineos et fait ainsi partie d’un consortium qui possède également l’OGC Nice et une part de Manchester United.
Fabio Celestini déplore:
Le symbole de ce détachement d'avec son ancien club? La pelouse synthétique de la Tuilière, qu'a en horreur l'actuel coach bâlois, comme il ne cesse de le souligner.
Il trouve également étrange de voir aujourd’hui les couleurs rouge et blanche du Stade Lausanne Ouchy recouvrir la Pontaise, où ce club de Challenge League dispute désormais ses matchs à domicile. Dans «sa» Pontaise, celle du Lausanne-Sport.
Quand Fabio Celestini évoque ses années passées sous le maillot lausannois (1995-2000 puis à nouveau en 2010 pour six mois), ses yeux s’illuminent:
Il parle des finales de Coupe, des titres dont les Lausannois ont rêvé jusqu'au dernier match de championnat, et des soirées européennes que le LS, alors en Challenge League, a connues en Europa League en 2010. À l’époque, les Vaudois avaient franchi trois tours de qualification avant d’atteindre la phase de groupes. Au cœur de cette épopée: Fabio Celestini, ex-star de Marseille et Getafe, devenu un véritable leader. «C’était de la folie!», s’exclame-t-il, rayonnant.
Tout ça contraste avec son départ tumultueux en janvier 2011 et sa distance émotionnelle actuelle. À l’époque, il avait rompu son contrat avec Lausanne, sur fond de tensions et de désaccords avec la direction du club.
Au lieu de rester une saison complète, il avait quitté l'équipe dès l'hiver, sans jamais occuper le poste de directeur sportif qui lui avait été promis. Mais tout ça appartient au passé, et son engagement en tant qu'entraîneur du LS de 2015 à 2018 avait temporairement ravivé le lien. Depuis? La distance n'a fait que croître.
Cette saison, Fabio Celestini et le FC Bâle croiseront encore deux fois la route du Lausanne-Sport: dimanche en Coupe et le 14 mai en Super League, à la Tuilière. Les Rhénans rêvent d'un doublé Coupe-championnat, mais Celestini ne veut pas fanfaronner. Il se contente de dire:
Quelque chose de spécial, comme l’était autrefois le Lausanne-Sport pour lui. Aujourd’hui, ce vieil amour est surtout devenu une chose: un adversaire à battre.