La pelouse de la Pontaise a accueilli la star du rap français Soprano samedi dernier. Sur celle de la Maladière, les vedettes depuis quelques jours sont les traxs et camionnettes.
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— Neuchâtel Xamax (@XamaxFCS) June 7, 2022
Quelques images des travaux en cours sur le terrain du Stade de La Maladière pour le changement de pelouse.#SangRougeNoir pic.twitter.com/V61Nsnjg1u
Oui, le stade neuchâtelois s'est transformé en véritable chantier cette semaine. Et pour cause: sa pelouse synthétique est en train d'être entièrement changée. «C'est seulement la deuxième fois depuis l'inauguration du stade en 2007», explique Patrick Pollicino, chef du service des sports de la ville de Neuchâtel.
Neuchâtel Xamax aura donc une toute nouvelle pelouse pour la reprise de Challenge League mi-juillet. «On fera tous nos matchs de préparation et la première journée de championnat à l'extérieur», précise Jean-François Collet, président du club rouge et noir, dont la première équipe s'entraîne temporairement au complexe de Pierre-à-Bot, sur les hauts de la ville.
C'est en février dernier que le Conseil communal de Neuchâtel a proposé le projet, accepté dans la foulée par le Conseil général. Derrière l'initiative, aucun caprice de coquetterie: d'après un test réalisé en juillet 2021, le revêtement ne correspondait plus aux normes de la Fifa.
Impossible, du coup, d'y accueillir des matchs de Super League ou entre équipes nationales, même juniors. «Le rebond du ballon n'était pas conforme», rembobine Jean-François Collet.
«Plusieurs joueurs ont constaté que le terrain crochait un peu», ajoute Patrick Pollicino.
Au point que certains footballeurs xamaxiens et leurs médecins ont imputé des blessures à l'état du synthétique. «On ne peut pas prouver le lien», recadre Jean-François Collet, qui concède toutefois que «c'était certainement la saison de trop sportivement parlant» sur ce tapis.
Quoi qu'il en soit, il fallait rapidement le changer, puisque Xamax entend bien remonter un jour dans l'élite et Neuchâtel accueillir à nouveau des matchs internationaux.
C'est l'entreprise Realsport qui a remporté l'appel d'offres de la Ville, grâce notamment à un concept qui a plu aux élus. «Le remplissage du gazon se fera avec des granulats en liège naturel à la place du caoutchouc», se réjouit Patrick Pollicino.
«C'est aussi bénéfique pour la santé des utilisateurs», appuie Jean-François Collet, qui rappelle les polémiques liées à ces petits bouts de plastique.
Autre aspect ingénieux du chantier: le recyclage de 70% de la vieille pelouse, qui sera installée au stade des Charmettes à Peseux et sur un petit terrain de foot public dans la même localité, désormais fusionnée à Neuchâtel. «L'ancienne pelouse de la Maladière est encore en très bon état pour le football amateur», assure le chef du service des sports.
Coût total du projet? 750 000 francs – 480 000 pour la Maladière et 270 000 pour le recyclage –, entièrement à la charge de la commune, propriétaire des installations.
«On mise sur une durée de vie de cinq ans pour le nouveau synthétique», estime Patrick Pollicino. Forcément, sa dégradation sera liée à son utilisation. Et elle est intense à la Maladière, où, en plus de la première équipe, plusieurs formations juniors de Xamax y font matchs en entraînements.
C'est finalement là le seul point potentiellement conflictuel entre le club et les autorités, qui ont «une très bonne relation», selon «Jeff» Collet. «La Ville veut envoyer les jeunes s’entraîner ailleurs pour moins utiliser la pelouse et la garder plus longtemps», relate le boss xamaxien. Mais il y voit un risque d'autogoal écologique:
Les Rouge et Noir inaugureront leur nouveau terrain le week-end du 22 au 24 juillet. Ils tenteront de faire partie des deux premiers de Challenge League à la fin de la saison, directement promus dans cette Super League new look à douze formations dès l'exercice 2023/2024. S'ils n'y parviennent pas, ils viseront la troisième place et le barrage contre le dernier de l'élite.