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Football: Kobel doit encore trouver ses marques avec la Nati

Switzerland's goalkeepers Gregor Kobel, front, and Yann Sommer during a training session at the "Stadion auf der Waldau" in Stuttgart, Germany, Tuesday, June 11, 2024. The Swiss nationa ...
Sommer et Kobel lors d'un entraînement à l'Euro 2024 en Allemagne.Image: KEYSTONE

L'ombre de Yann Sommer plane sur le nouveau gardien de la Nati

Gregor Kobel devrait disputer ce vendredi contre la Serbie (20h45) son cinquième match en tant que numéro 1 suisse. Mais son prédécesseur est encore partout dans et autour de l'équipe.
15.11.2024, 05:56
Sebastian Wendel
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Il ne le dira jamais publiquement, il est bien trop maitre de lui-même pour cela. Mais on peut supposer que Yann Sommer (35 ans) a ressenti une pointe de satisfaction au fond de lui lorsqu'il a suivi sur son canapé les quatre matchs de l'équipe nationale suisse depuis sa retraite. Car souvent, c'est l'absence d'un joueur qui fait prendre conscience de son importance.

Or avec dix buts encaissés en quatre matchs, Gregor Kobel (26 ans) n'a jusqu'à présent pas apporté la preuve qu'il pouvait être le même soutien pour l'équipe que son prédécesseur. Il y a semble-t-il une différence entre vouloir être gardien titulaire de la Nati et le devenir réellement. Rappelons que bien avant la démission de Sommer, Kobel et son entourage se bousculaient déjà pour obtenir une place dans les buts de l'équipe nationale.

Un autre joueur en fâcheuse posture

Gregor Kobel n'est-il donc pas aussi bon qu'on le pense? Les chiffres peuvent le laisser penser. Dix buts encaissés en Ligue des Nations A, c'est un record négatif, et c'est plus que l'«expected goal» (8,1), c'est à dire le nombre de buts attendus en fonction des occasions adverses. Près d'une frappe sur trois a trouvé le chemin des filets de Kobel, mais ce qui est particulièrement frappant, c'est qu'environ la moitié des longues passes du nouveau numéro un suisse ont été récupérées par l'adversaire.

Kobel a de meilleures statistiques à la relance en club, mais avec le Borussia Dortmund, il encaisse aussi beaucoup de buts (1,6 en moyenne par match). Un chiffre qui tranche avec celui qui, la saison dernière (1,1), faisait de Kobel le meilleur gardien de Bundesliga.

Il n'y a aucun doute sur le fait que la saison 2024/25 du Zurichois est jusqu'à présent décevante, et cela s'explique peut-être par les nouvelles responsabilités du portier. «Maîtriser un match tous les trois jours, mentalement et physiquement, c'est un processus d'apprentissage», déclare le directeur de l'équipe nationale Pierluigi Tami, qui laisse aussi entendre que la Nati n'a pas encore de « nouveau Sommer» dans les buts.

Ceux qui connaissent Gregor Kobel le savent: ce sont ses débuts amers en tant que gardien titulaire de la Nati qui le mettent le plus en colère. «Je m'attendais évidemment à autre chose», a-t-il déclaré à la mi-octobre après le 0-2 en Serbie - et il a ajouté que c'était le lot du gardien de but de se retrouver en mauvaise posture après avoir encaissé autant de buts, même s'il n'était responsable d'aucun d'entre eux.

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Kobel face au Danemark le 15 octobre.Keystone

Il existe d'autres points de vue à ce sujet. Les critiques reprochent aussi à Kobel d'avoir perdu son aura des dernières années. Il est possible qu'il traverse actuellement une mauvaise passe. Mais avoir des doutes sur la qualité de Gregor Kobel serait déplacé. Ces dernières années, ses performances en Bundesliga ont été bien trop bonnes pour cela.

Les raisons des problèmes actuels de Kobel en équipe de Suisse sont plutôt à chercher dans l'évolution globale de la défense de l'équipe nationale. Fabian Schär a pris sa retraite cet été et il n'a pas encore de remplaçant. Manuel Akanji n'a pas encore retrouvé la forme qu'il avait à l'Euro et Ricardo Rodriguez est le plus souvent remplaçant au Betis Séville.

Lors des quatre matchs de cet automne, le personnel et le système défensif ont changé, et tout cela devant un nouveau gardien. Dans ces conditions, il est impossible d'attendre de Kobel qu'il ait avec ses défenseurs les mêmes automatismes qu'avait Yann Sommer. Et de toute façon, qu'est-ce que le gardien peut faire si ses coéquipiers défendent de manière aussi large que les Suisses contre l'Espagne ou le Danemark?

Comme s'il fallait évacuer toute la frustration des derniers mois, Kobel a jeté ses gants par terre en poussant un cri primal le 29 octobre, après l'élimination de Dortmund de la Coupe d'Allemagne contre Wolfsburg.

La situation de son club lui pèse autant que celle de la Nati et on comprend pourquoi: éliminé de la Coupe, le BVB est seulement 7e de Bundesliga à 10 points déjà du leader, le Bayern Munich.

Il est tout à fait possible, dans ces conditions, que Gregor Kobel envisage un transfert à l'été 2025, afin d'augmenter ses chances de remporter des trophées, mais aussi d'améliorer son jeu de passes. Ce serait une bonne chose pour lui et pour l'équipe nationale.

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