Simon Ammann ne sait pas encore quand il prendra sa retraite. Mais une chose est sûre: il a disputé, ce lundi à Pékin, ses derniers Jeux olympiques. «Simi» et ses compatriotes Killian Peier, Gregor Deschwanden et Dominik Peter ont pris la huitième place du concours par équipe.
C'est peu dire que le Saint-Gallois a vécu une grande histoire d'amour avec les JO. Avec sept participations (sa première à Nagano en 1998), il détient le record suisse. Surtout, il y a remporté quatre médailles d'or: deux en 2002 à Salt Lake City et deux autres en 2010 à Vancouver. Il est le seul sauteur à avoir réussi ce double doublé.
L'occasion est donc belle de rendre hommage à Simon Ammann, en ressortant dix photos des moments les plus marquants de son long et glorieux parcours.
Ce 10 février 2002, Simon Ammann fait chavirer la Suisse entière, en même temps qu'il se mue en star au pays. Le jeune Saint-Gallois de 20 ans devient champion olympique sur le petit tremplin à Salt Lake City. Il est le premier sauteur helvétique à gagner une médaille aux JO. Alors même qu'il n'était jamais monté sur un podium en Coupe du monde...
A peine remise de l'exploit de son petit prodige que la Suisse connaît une nouvelle secousse trois jours plus tard: le sauteur du Toggenbourg (SG) fait coup double! Après le petit tremplin, il est sacré sur le grand. Autrement dit, «Simi» a tout raflé en individuel à Salt Lake City. Ça vaut bien une petite danse au moment de la cérémonie officielle. Pas facile toutefois, en tenue de cosmonaute.
Après sa première médaille d'or en 2002, Simon Ammann reçoit, à la maison suisse, les chaleureuses félicitations de l'ancien conseiller fédéral Adolf Ogi, grand amoureux de sport. Si les deux hommes se sont vraisemblablement parlé en suisse-allemand, on imagine que le politicien n'a pas pu se retenir, même dans l'idiome d'outre-Sarine, de glisser son légendaire «C'est formidable!» au jeune champion. Une reconnaissance, par contre, que n'ont certainement pas reçue les designers des équipements de la délégation suisse à Salt Lake City...
Les premiers succès de Simon Ammann ont eu lieu en plein dans l'explosion du phénomène Harry Potter, en littérature et au cinéma. Alors très vite, de nombreux (bons) observateurs ont trouvé une ressemblance entre le sauteur à ski et l'apprenti sorcier star, incarné à l'écran par Daniel Radcliffe. Du coup, le Saint-Gallois a été très régulièrement surnommé «Harry Potter» dans les médias ou les discussions de café du commerce. Pas étonnant non plus, pour un homme qui fait de la magie sur ses lattes.
Le moment de sortir les albums de famille. Ceux des Ammann plus précisément. On se demande toujours comment les sauteurs à ski décident de se lancer dans leur discipline et comment ils font pour progresser étape par étape, jusqu'à voler sur plus de 120 mètres. Simon, lui, a commencé tôt. Comme en témoigne cette photo prise en 1993, lorsque le jeune sauteur reçoit un diplôme à l'occasion de la première Coupe de la relève de la fédération suisse de ski, à Matten (BE).
Simon Ammann, seize ans, bichonne ses lattes lors d'un entraînement à Saint-Moritz (GR) en janvier 1998. Quelques jours plus tard, il s'envolera pour Nagano, au Japon, et ses premiers JO; 24 ans plus tard à Pékin, il y participe pour la septième fois.
Déjà double champion olympique, Simon Ammann ajoute, aux Mondiaux de mars 2007, deux nouvelles breloques à sa collection: l'or sur le grand tremplin et l'argent sur le petit. Tout sourire et décontracté, comme très souvent devant les photographes et cameramen, le Saint-Gallois savoure ses succès dans sa chambre d'hôtel à Sapporo, au Japon.
Oui, 2x2 = 4! Huit ans après son incroyable doublé à Salt Lake City, Simon Ammann remet ça à Vancouver en 2010. Si «Harry Potter» ressemble désormais davantage à Michel Polnareff, ses pouvoirs sont intacts. On avait pourtant cru qu'il les avait perdus, après être rentré bredouille et déçu des JO de Turin quatre ans plus tôt (38e sur petit tremplin et 15e sur le grand). Le Suisse devient le seul sauteur à ski de l'Histoire quadruple champion olympique.
Après une formidable année 2010 (deux médailles d'or aux JO et la victoire au classement général de la Coupe du monde), Simon Ammann est logiquement élu sportif suisse de l'année. A Zurich, le Saint-Gallois troque la combinaison pour le smoking. Force est de constater que cette élégante tenue, agrémentée de nouvelles lunettes, lui sied à merveille. Presque des airs de star du cinéma! Daniel Radcliffe peut commencer à transpirer.
La consécration pour tout athlète: porter le drapeau de son pays lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. Simon Ammann y a, logiquement là encore, eu droit en 2014 à Sotchi. Si le sauteur du Toggenbourg n'a pas brillé dans le Caucase, on retiendra surtout son énergie et son enthousiasme dans son rôle de meneur de la délégation. Dans le stade olympique, il n'a eu de cesse de sauter, gesticuler et agiter fièrement le tissu rouge à croix blanche. Fidèle à lui-même, éternel optimiste et contemplateur de l'instant présent.