La 2e journée de Super League promet déjà une belle affiche, puisqu'elle oppose ce mercredi soir le 3e de la saison dernière au champion en titre. Un choc au sommet, donc, entre Servette et les Young Boys, qui ne sera pas retransmis comme d'habitude sur blue Sport.
La chaîne privée a en effet décidé d'innover en proposant à ses téléspectateurs un plateau bilingue. Une première pour une partie de Super League. Concrètement, l'avant-match, les discussions de la mi-temps ainsi que l'après-match seront animés par deux présentateurs en direct, respectivement un francophone (Alain Rohrbach) et un germanophone (Chris Augsburger). Chacun parlera dans sa langue maternelle, si bien qu'Alain répondra en français aux interventions de Chris en allemand, et ainsi de suite. Le consultant Carlos Varela, parfaitement bilingue, assurera le lien entre les deux journalistes.
À la maison, les téléspectateurs n'auront pas de traduction simultanée, ni de sous-titres, mais comme le souligne Alain Rohrbach, joint par watson, «on va parler de football et pas de physique nucléaire. Nos échanges devraient être compréhensibles pour tout le monde.» Surtout qu'Augsburger et Varela feront l'effort de s'exprimer dans la langue de Franz Beckenbauer, donc en Hochdeutsch (ce que les Romands appellent «le bon allemand»).
Une fois que le match aura commencé, les francophones auront les commentaires de la partie en français, et les germanophones en allemand, comme d'habitude. Les téléspectateurs retrouveront ensuite le plateau bilingue à la mi-temps, puis à la fin du match.
L'idée de faire cohabiter les rédactions de Volketswil et de Granges-Paccot le temps d'un match vient de Claudia Lässer, directrice de blue Sport et rassembleuse d'énergies. «Elle a toujours milité pour que nous formions une seule et même équipe, et qu'il y ait des synergies entre nous toute la saison», lui rend hommage Alain Rohrbach.
Ce n'est d'ailleurs pas le première fois que les équipes romandes et alémaniques vont travailler sur le même plateau. C'est déjà arrivé pour la soirée de récompense du foot suisse (Swiss Football Night) ainsi que pour plusieurs matchs du FC Sion, la saison dernière en Challenge League. La chaîne dit n'avoir reçu que des retours positifs, ce qui l'a encouragée à poursuivre l'expérience cette saison, et à tenter la même chose en Super League.
Le principe reste le même: contrairement aux plateaux unilingues, les journalistes sont au bord du terrain lors de leurs émissions romando-alémaniques. «Et ça change tout. Tu es au coeur de l'évènement, la saveur est différente et ça plaît au public», s'enthousiasme Alain Rohrbach, qui prend bien soin à ce que le temps de parole de chaque intervenant soit respecté. «L'idée est de mettre autant l'accent sur l'équipe romande qu'alémanique.»
Il pourrait être tentant, dans ce genre de configuration, de nourrir le débat autour d'un commentateur romand qui soutiendrait Servette et d'un collègue alémanique en faveur des Young Boys, dans une sorte de jeu de rôle au parti pris assumé, mais ce n'est pas la ligne éditoriale de Blue Sport, qui tient surtout à parler de football. Le jeu, rien que le jeu.
Ce credo a fait son succès lors des dernières émissions bilingues et si l'expérience est une nouvelle fois satisfaisante mercredi à Genève, elle sera renouvelée cette saison. La chaine songe déjà à un match de Challenge League entre Xamax et un adversaire alémanique.