La guerre en Ukraine, on le savait, a des répercussions sur le stock (et donc le prix) de nombreux produits. Ce qu'on ne savait pas, c'est que les biathlètes sont aussi concernés. «Il devient de plus en plus difficile de se faire livrer des munitions. Les commandes arrivent avec plusieurs mois de retard et ne sont pas honorées dans leur totalité», a remarqué Tormod Rangnes, responsable d'un des plus grands clubs de biathlon en Norvège.
Cité par ski-nordique.net, le Scandinave estime que cette pénurie est une des conséquences de la guerre en Ukraine, où «nombre de matières premières utilisées pour nos cartouches le sont aussi sur le front». Tormod Rangnes explique aussi que «des dizaines de millions d'Américains font depuis quelques mois des réserves de cartouches et de balles. Ils pensent que l'administration actuelle va prendre des mesures plus strictes prochainement, alors ils anticipent. Il faut savoir que près de 400 millions d'armes à feu circulent aux USA et tous les propriétaires font de gros stocks.»
Pour ne rien arranger, les prix des munitions ont augmenté. C'est le cas en Norvège mais également en Suisse. Contacté par watson, Swiss-Ski fait savoir que l'équipe nationale de biathlon possède un stock de cartouches suffisant pour la pratique de ses adhérents. Mais aussi qu'il est «de notoriété publique que le prix des munitions augmente, notamment en raison de la guerre en Ukraine.»
Cette hausse a des conséquences sur le budget déjà serré des as du 22 longs rifle. Même si certains athlètes suisses sont soutenus chaque année par l'armée, qui leur offre une partie des munitions, le reste est à leur frais. Et une légère hausse des prix peut faire gonfler la facture très rapidement.
Le biathlète genevois Jérémy Finello a fait ses comptes:
Il a donc payé entre 225 et 300 francs supplémentaires. Un montant non négligeable. Mais puisque chaque cartouche a plus de valeur que par le passé, le biathlète s'applique-t-il davantage pour ne pas la gaspiller et donc mieux ajuster la cible? La question fait marrer Jérémy Finello. «On pourrait le penser, mais ça ne m'empêche malheureusement pas de manquer des tentatives quand même!»