Plus de 1300 policiers venus de toute la Suisse seront mobilisés pour le Concours Eurovision de la chanson (ESC) qui se déroule du 11 au 17 mai à Bâle. Les cantons de Bâle-Ville et Bâle-Campagne fournissent environ la moitié des forces d'intervention. Environ 500 000 personnes sont attendues à Bâle pendant l'ESC.
La police aura le soutien de spécialistes de l'armée, du Ministère public de la Confédération (MPC), de l'Office fédéral de la cybersécurité (OFCS), de l'Office fédéral de la police (fedpol) et l'Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF), ont indiqué lundi des responsables des polices de Bâle-Ville et Bâle-Campagne.
L'armée engage «une quarantaine» de militaires, a précisé le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Il s'agit de «personnel de milice et de carrière».
De son côté, l'OFCS met en place une «cyberdéfense coordonnée». L'office a procédé à une analyse globale des cyberrisques et a établi différents scénarios de menaces. En cas de cyberincidents, l'OFCS fournira des «produits spéciaux» et alertera les responsables des infrastructures critiques, précise le DDPS.
Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) collabore étroitement avec les autorités afin d'effectuer «une appréciation générale de la menace». Il fournit aux autorités «des appréciations de la situation et exploite un réseau de renseignement intégré».
De son côté, l'Office fédéral de la protection de la population (OFPP) vérifie la qualité et la disponibilité des liaisons radio dans la région bâloise. Le but est de garantir la fiabilité des réseaux de communication. La Division NEOC (Centrale nationale d'alarme et gestion des événements) de l'OFPP surveille la radioactivité à grande échelle.
Des effectifs de fedpol seront détachés à Bâle pour toute la durée de l'ESC. Ils seront intégrés dans la structure d'engagement prévue par les autorités bâloises. Avec une présence renforcée aux frontières, l'OFDF fera office «de premier filtre de sécurité». Il procédera à des contrôles douaniers ciblés et effectuera des contrôles de marchandises et de personnes.
En raison de niveau élevé de menace pendant l'ESC, la police installera une surveillance vidéo près des trois zones prévues pour les fans. Au total, douze caméras enregistreront 24 heures sur 24 ce qui se passe dans ces zones.
En plus des risques d'attaques terroristes et de cyberattaques, la police portera aussi son attention sur d'éventuelles actions de protestation. Des anonymes lancent actuellement sur les réseaux sociaux des appels à la mobilisation contre la participation d'Israël à l'ESC.
Jusqu'à présent, aucune demande d'autorisation de manifestation n'a été déposée, a indiqué Matthias Stähli, co-directeur de l'engagement des forces d'intervention au sein de la police cantonale de Bâle-Ville.
Les drones sont interdits du 9 au 18 mai sur le territoire du canton de Bâle-Ville et dans les communes limitrophes de Bâle-Campagne. La circulation sera aussi restreinte au centre de la ville de Bâle et autour du stade et de la halle St-Jacques du 10 au 18 mai.
Les coûts pour la sécurité, la cybersécurité et les secours s'élèvent à près de huit millions de francs, selon le gouvernement de Bâle-Ville. Un décompte global des coûts sera présenté à la fin de l'ESC. (jzs/ats)