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A son procès pour fraudes, Trump dénonce une «ingérence électorale»

Former President Donald Trump holds up a copy of a story featuring New York Attorney General Letitia James while speaking during a news conference, Thursday, Jan. 11, 2024, in New York. Trump's l ...
L'ancien président brandit une copie d'un article présentant la procureure générale de New York lors d'une conférence de presse, le jeudi 11 janvier 2024.Keystone

A son procès pour fraudes, Trump dénonce une «ingérence électorale»

L'ancien président américain Donald Trump a une nouvelle fois transformé jeudi son procès civil pour fraudes financières à New York en tribune politique. Il a dénoncé une «ingérence électorale» qui serait «orchestrée» par «l'escroc Joe Biden».
12.01.2024, 06:4912.01.2024, 07:30
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L'ancien locataire de la Maison-Blanche (2017-2021), qui rêve d'y retourner, est accusé avec ses fils Eric et Donald Jr d'avoir gonflé de manière colossale durant les années 2010 la valeur des gratte-ciel, hôtels de luxe ou golfs au coeur de leur empire, la Trump Organization, pour obtenir des prêts plus favorables des banques et de meilleures conditions d'assurance.

La procureure générale de l'Etat de New York Letitia James, qui a porté plainte au civil en automne 2022 pour fraudes financières, leur réclame 370 millions de dollars de dédommagements, mais la famille Trump pourrait se voir aussi retirer le contrôle de ses actifs immobiliers.

Plaidoiries finales

En retournant jeudi au tribunal pour les plaidoiries finales, Donald Trump, 77 ans, a une nouvelle fois tonné devant la presse contre une «ingérence politique», une «chasse aux sorcières» et un «procès très injuste».

«Mes affaires judiciaires, qu'elles soient civiles ou pénales, ont toutes été montées par Joe Biden, l'escroc Joe Biden», a lancé le milliardaire après l'audience, dans une déclaration à la presse à son «Trump Building» un gratte-ciel historique de Wall Street à Manhattan.

«Ils le font pour interférer avec les élections»

A l'audience, le favori des primaires du parti républicain, qui commencent lundi dans l'Iowa (Midwest), voulait assurer lui-même sa plaidoirie. La demande a été refusée par le juge, qui redoutait «un discours de campagne» dans le prétoire.

Le magistrat a cependant autorisé Donald Trump à développer quelques arguments et le milliardaire en a profité pour attaquer la procureure, élue du parti démocrate.

«Ils veulent s'assurer que je ne gagne plus jamais [les élections]. Elle [la procureure générale, ndlr] déteste Trump... et, si je ne peux pas en parler, cela me cause du tort.»

Le juge a tenté de l'interrompre, mais M. Trump lui a rétorqué: «Vous poursuivez votre propre objectif. Vous ne pouvez pas écouter plus d'une minute».

Erreurs ou fraude

Depuis que le procès a commencé le 2 octobre, le milliardaire a tempêté contre la justice à chacune de ses venues au palais de justice de Manhattan, dénonçant un «procès digne d'une république bananière». Ses avocats plaident un dossier selon eux juridiquement vide. L'un d'eux a bien reconnu de possibles erreurs «non intentionnelles» dans les déclarations financières de son client, mais sans qu'il faille «conclure à une fraude».

Or, pour l'accusation, «la myriade de stratagèmes trompeurs utilisés pour gonfler la valeur des actifs et dissimuler des faits était si scandaleuse qu'elle ne peut s'expliquer de manière innocente», selon une note avant l'audience.

Signe du climat ultra tendu, la police du comté de Nassau, sur la péninsule de Long Island à l'est de New York, a confirmé que le domicile du juge avait fait l'objet jeudi à l'aube d'une menace infondée d'alerte à la bombe.

«Des preuves concluantes»

Lors du procès, Donald Trump s'en était pris violemment à l'équipe du juge, à la procureure générale et le magistrat lui a imposé deux amendes d'un total de 15 000 dollars.

Contrairement aux procès pénaux qui l'attendent cette année, dont celui pour ses manœuvres présumées visant à inverser le résultat de la présidentielle de 2020, Donald Trump ne risque pas la prison dans cette affaire civile. Mais il joue gros. Avant même le procès, le juge avait déjà estimé à la fin septembre que l'accusation présentait «des preuves concluantes qu'entre 2014 et 2021, les prévenus ont surévalué les actifs» du groupe de «812 millions [à] 2.2 milliards de dollars» selon les années, dans les documents financiers de Donald Trump.

En conséquence de «fraudes répétées», il avait ordonné la liquidation des sociétés gérant ses actifs, comme la «Trump Tower» sur la 5e Avenue ou le «Trump Building», des mesures suspendues toutefois en appel.

Le procès porte sur d'autres délits, comme des fraudes aux assurances, et sur les pénalités financières réclamées par le parquet général de New York, qui demande dorénavant 370 millions de dollars, loin des 250 millions de la plainte de 2022. Il reste au juge à clore les débats et à déterminer le montant du préjudice et des réparations. Sa décision sera rendue d'ici au 31 janvier. (sda/ats/afp)

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