D'elle, on ne connait que guère les éternelles fossettes et la longue chevelure brune dont rien ne dépasse. De la personnalité de Kate Middleton, on ignore tout. Un ancien moniteur de ski de la famille royale glissait un jour à watson qu'elle était «adorable». On n'en sait guère plus. A l'exception de ses bains de foule, difficile de s'en faire une idée. Près de vingt ans après avoir rejoint la famille royale, la femme privée derrière la princesse de Galles, qui fête ses 42 ans ce mardi, est un mystère absolu. Un peu à l'image d'une certaine Elizabeth II, dont elle a emprunté les codes.
Une popularité a priori surprenante, quand on sait que Kate Middleton est l'incarnation d'un véritable «contre-modèle» en 2024: celui d'une femme hétérosexuelle, blanche, issue d'une classe privilégiée aux traditions séculaires, mère idéale et épouse parfaite en toutes circonstances. Pas une faille. On est loin des plans d'égalité et de déconstruction prônés par le mouvement #MeToo.
Si la fascination pour Kate Middleton relève presque de la dissonance cognitive, elle s'explique. Véritable soap opera à la sauce british, son couple cultive savamment notre passion pour les belles histoires. Un shot de douceur bienvenue dans nos quotidiens d'adultes cyniques.
Au début des années 2000, Kate Middleton s'est glissée avec une facilité déconcertante dans la robe de la princesse - modèle Zara ou Alexander McQueen, peu importe. La tête sur les épaules et le sourire aux lèvres, la compagne du futur roi d'Angleterre assimile les codes de conduite contraignants de sa position. De ses prises de parole à ses tailleurs, tout est parfait. Chaque aspérité potentielle de sa personnalité est lissée, invisibilisée. Au risque, parfois, de la rendre fade.
Des contraintes et un carcan auxquels une Lady Di ou une Meghan Markle n'ont jamais réussi à se plier. La précédente princesse de Galles ou la duchesse de Sussex ont toujours eu du mal à cacher leur état d'esprit, leurs sentiments. Entre deux scandales et interviews choc, le naturel revenait au galop. Parfois douloureusement. «Diana, on souffrait avec elle. C'était une victime de la froideur légendaire de la famille royale, qui n'a prêté aucune attention à sa détresse. Kate, c'est tout l'inverse», analyse la journaliste spécialiste de la culture britannique Sophie Jeanninet.
Après la mort de Lady Di, en 1997, le public avait attendu longtemps le nouveau membre jeune, glamour et désirable de la famille royale. On a longtemps cru qu'une certaine Meghan Markle allait écoper du rôle. Kate, de son côté, a compris les règles du jeu. Endosser le manteau de Diana? Trop risqué. Pas sa tasse de thé. Elle préfère au rôle de princesse rebelle celui de «guimauve en acier», plus proche de celui de la défunte reine Elizabeth.
Kate Middleton a entièrement fait sienne la devise Never complain, never explain. Ne jamais se plaindre, ne jamais s'excuser. Ne jamais faire preuve de la moindre faiblesse. Pour affronter sans ciller la vie sous les yeux du public, elle garde le silence, sourit et entretient le mystère. Entièrement habitée par sa mission. Quitte à se montrer impitoyable, en coulisses, avec ceux qui ne respectent pas les règles du jeu.
«Kate n’a jamais essayé d’éclipser qui que ce soit. Elle fait paraître le job facile, alors qu'il ne l’est pas», décrypte Katie Nicholl, experte britannique de la royauté, auprès de Madame figaro. «Je pense qu’on aime Kate car elle a consacré sa vie à la famille royale, elle s’est dévouée, elle est travailleuse.»
S'il est quelque chose qui rapproche cependant Kate Middleton de sa belle-mère Lady Di, c'est cette image de mère aimante et de princesse proche du peuple. Originaire d'une famille de la classe moyenne sans une goutte de sang bleue dans les veines, Catherine Elizabeth Middleton, aussi surnommée la «princesse des enfants» par la presse, n'a jamais cessé d'aller à l'épicerie ou chercher sa marmaille à la sortie de l'école, en voiture.
«La duchesse apporte cette conscience pragmatique de ce que c'est que d'être issu d'une famille terre-à-terre», confirme l'ancienne secrétaire privée du couple, Jamie Lowther-Pinkerton, à People. Son éducation «à la Middleton» et la stabilité de son couple avec William aidant, ses priorités ont peu changé au fil des ans.
Longtemps raillée pour son look mémère et ses airs de gentille potiche, difficile aujourd'hui de remettre en question l'aura souveraine de Kate. Cette année écoulée en tant que princesse de Galles n'a fait que renforcer son importance au sein de la Firme.
Un atout indispensable pour relever le prochain défi de la nouvelle génération. Incarner un couple stable, investi de sa mission et de son rôle pour le pays, au-dessus des scandales, des frasques et des disputes qui éclaboussent le reste de la clique. Une future reine en puissance.
Cet article a été initialement publié en janvier 2023 et a été mis à jour.