Il lui reste encore un slalom géant dans la station américaine avant de clore cette saison 2024/2025, mais Lara Gut-Behrami a écrasé la concurrence ce dimanche 23 mars, sur un super-G qui lui convenait. Une victoire et le petit globe de la spécialité.
Pour gommer les 5 points au classement général du super-G qui la séparait de Federica Brignone, il fallait faire montre d'un véritable engagement, d'un flair pour trouver le flow entre les portes du parcours américain.
Lara Gut-Behrami l'a fait et avec la manière.
C'est cette manière qui fait plaisir, en «collant» 1''29 à la revenante Lindsey Vonn et 1''33 à Federica Brignone. Une attaque qui s'est tout de suite vue au passage tactique du parcours, au «Frontier Jump»: pendant que les autres skieuses jouaient proche des filets, la Tessinoise prenait un mètre plus à l'intérieur pour ensuite faire plier ses lattes Head à chaque courbe.
Enchaînant comme une reine, Gut-Behrami a tendu les lignes, a commis des petites fautes, s'est fait ouvrir sur les mouvements de terrain, mais elle a continué à travailler sur la taille du ski. Elle n'a jamais cédé à la tentation ultime: mettre ses skis en travers comme elle en abuse parfois.
Cette prise de risque payante (et magistrale) lui permet de remettre l'église au milieu du village compte tenu des piques d'une partie de la presse. On pense à cet article de Blick, à la suite de l'élimination de «LGB» à Sestrières - après un mauvais jugement sur une bosse en fin de manche -, il y a un peu plus d'un mois. Son auteur écrivait: «Il est tout de même étonnant qu'une skieuse de classe mondiale comme Lara Gut-Behrami se plante sur une bosse aussi facile en apparence».
Une critique parmi tant d'autres, qui ont fusé lors d'une saison en dessous de celle de l'an dernier. Or, la Tessinoise va finir deuxième du général de la Coupe du monde et endosser le costume de la deuxième meilleure skieuse mondiale. Disons-le: pour un exercice en demi-teinte (2 victoires et 7 podiums), surtout après un début de saison freiné par des soucis au genou, ne pas pointer la qualité de sa saison relève du crime de lèse-majesté.
Et quoi de mieux qu'une réponse cinglante sur un parcours truffé de bosses, de ruptures de pente, où l'engagement était primordial pour triompher. En l'espace d'une minute et 12 secondes, Lara Gut-Behrami a tapé du poing sur la table et rappelé qu'elle est notre leader incontestée.