Le cyclisme est un sport de performance, à la pointe de la nutrition pour que chaque coureur puisse tenir le plus longtemps possible sur le vélo.
Actuellement, la nouvelle tendance est au jus de cerise dans le peloton professionnel. Ces boissons rouges avalées par les coureurs après une étape du Tour de France sont plébiscitées pour leurs composés naturels et leurs vertus anti-inflammatoires. Elles contribuent notamment à réduire les douleurs musculaires après un effort intense. En quelques années, elle est devenue une boisson incontournable dans les routines de récupération, rapporte L'Equipe.
Plusieurs grosses écuries ont adopté le breuvage, comme Visma-Lease a Bike et UAE Team Emirates, mais aussi EF Education-EasyPost, Movistar, Uno-X, Cofidis, Arkéa B&B Hotels.
Mais certains coureurs de la formation Lidl-Trek misent sur autre chose, pour le moins surprenant: Monster Energy.
Si le néo-retraité Mark Cavendish arborait les couleurs du soda américain survitaminé sur son casque en fin de carrière, les canettes n'avaient pas leur place dans les musettes du peloton.
La boisson énergisante, si souvent décriée, donne semble-t-il un sacré coup de fouet lorsque les cyclistes en ingurgitent en pleine étape. On a aperçu Quinn Simmons, durant la onzième étape du Tour de France, un Monster Energy à la main.
Un cocktail que son coéquipier Mads Pedersen avait déjà évoqué au mois de mars, après avoir participé à Paris-Nice.
Il s'est confié au podcast Lang Distance:
La consommation de ce genre de boisson n'est pas conseillée. Mais les experts en diététique cherchent la bonne combinaison de sucres pour qu’un cycliste soit capable d’en ingérer toujours plus, pour nourrir ses réserves d’énergie. Un cycliste doit ingérer entre 100 et 120 grammes de glucides par heure, selon les spécialistes.
Interrogée par nos soins, Noémie Hattich, spécialiste de la nutrition et de la diététique pour le cabinet Novi Diet, explique: «Ma première réaction serait de ne pas recommander cette boisson. Globalement, elle est trop dosée en sucre.»
Mais un cycliste pro a des besoins différents d'un sportif lambda, comme le confirme Noémie Hattich:
Le Monster peut être perçu comme un shot de concentration qui permet de doper la lucidité avant le sprint final. Mais pourquoi ne pas prendre une canette de Coca-Cola à la place? «Avec un Monster, il y a quelques vitamines en plus. La teneur en caféine est semblable à un café et demi bien corsé», informe notre spécialiste. Il y a aussi un effet placebo qui peut motiver ce choix de boisson.
Les diététiciens contactés sont tous d'avis que le Monster Energy n'est pas conseillé pour les sportifs amateurs. Les demandes énergétiques sont totalement différentes pour les pros et la tolérance (digestive) personnelle entre également en ligne de compte. Surtout, des athlètes de la trempe des Quinn Simmons ou Mads Pedersen se connaissent par coeur et sont conscients de leurs besoins nutritifs sur la selle. C'est moins le cas pour les sportifs amateurs.
Et vu comme la formation Lidl-Trek carbure cette saison, la mixture semble avoir donné des ailes. Mads Pedersen a empilé quatre succès de prestige sur le Tour d'Italie au mois de mai. Quinn Simmons, lui, a les cannes pour peser sur la course lors de la grande messe cycliste de juillet. «Captain America», comme il est surnommé dans le peloton, a souvent été aperçu à l'avant et a imposé sa loi sur les routes du Tour de Suisse en juin, avec un succès d'étape en mode costaud.